Maison du Souvenir

Frederic De Jongh, père de « Dédée », la créatrice du réseau Comète fut un des rares belges exécutés au Mont-Valérien.

point  Accueil   -   point  Comment nous rendre visite   -   point  Intro   -   point  Le comité   -   point  Nos objectifs   -   point  Articles

point  Notre bibliothèque   -   point  M'écrire   -   point  Liens   -   point  Photos   -   point  Signer le Livre d'Or   -   point  Livre d'Or   -   point  Mises à jour   -   point  Statistiques

Frederic De Jongh, père de « Dédée », la créatrice du réseau Comète fut un des rares belges exécutés au Mont-Valérien



1) Frederic De Jongh, héros fusillé au Mont Valérien

       Si beaucoup de Belges férus de leur histoire nationale connaissent « Dédée », Andrée De Jongh[1], la jeune créatrice du réseau Comète qui était la filière d’évasion des pilotes et autres militaires anglais perdus en Belgique, en revanche, peu de Belges connaissent le sacrifice de son père, Frederic De Jongh, né le 13 décembre 1897, fusillé par les Allemands au Mont Valerien[2] à quelques km de Paris, le 27 mars 1944. En ce lieu, 1.008 hommes perdirent la vie sous les balles allemandes. C’est aujourd’hui un lieu de recueillement de la mémoire nationale française. Parmi les fusillés du Mont-Valérien, 40% étaient des otages, 60% étaient des condamnés à mort jugés par les tribunaux militaires allemands. 65% d’entre eux étaient communistes, 17% étaient juifs et 20% étrangers. Parmi les étrangers, on compte les Belges sur les doigts d’une main. Fréderic De Jongh eut le triste privilège d’être de ce nombre. Il est mort victime du devoir en abandonnant son récent poste de directeur d’école primaire auquel il tenait beaucoup (au n°8 de la rue Gaucheret à Schaerbeek) pour coopérer au réseau Comète créé par sa fille Andrée, seulement âgée de 24 ans. Frederic s’occupait des « Safe houses » et de l’intendance que nécessitait la dissimulation des aviateurs en Belgique. En avril 1942, sur le point d’être démasqué par les Allemands, il vint à Paris pour se cacher et pour coordonner des réceptions des fugitifs envoyés par sa fille. Il demeurait 28 rue Vaneau à Paris (VIIe arr.) puis loua une maison 6 avenue des Érables à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, Val-de-Marne). Il avait comme adjoint deux Français, Aimable Fouquerel[3] et Robert Aylé[4]. Fréderic continua ses missions malgré l’arrestation de sa fille en janvier 1943 et cela, jusqu’en juin de la même année, date à laquelle il fut arrêté par la police allemande puis fusillé le 28 mars 1943 avec ses deux adjoints.



Juif, communiste et résistant, le philosophe Valentin Feldman est mort fusillé en juillet 1942 au Mont-Valérien, en lançant aux soldats du peloton d'exécution ce qui serait considéré comme le mot le plus célèbre de l'histoire de la Résistance : « Imbéciles, c'est pour vous que je meurs !… ».

       On imagine aisément le désarroi, la tristesse indicible de sa fille Andrée lorsque, revenant en avril 45, d’une captivité de 14 mois dans les prisons et camps allemands, elle apprit le sacrifice de son père exécuté un an auparavant. Nous pouvons revivre son retour très douloureux grâce à la biographie d’Andrée qu’écrivit Marie-Pierre d’Udekem d’Acoz aux Editions Racine[5].

       C’est le 23 avril 45 qu’un convoi de la Croix-Rouge commença l’évacuation des malheureuses prisonnières du camp de Monthausen. Parmi elles se trouvait Andrée De Jongh et sa sœur Suzanne. Le 24 avril, c’est l’arrivée en Suisse. De là, Andrée et Suzanne voyagent en train jusque St Gall où elles son est placées en quarantaine dans une école. Le 6 mai, déclarées aptes, elles sont autorisées à rejoindre le centre de rapatriement de Nancy pour être rapidement transférées à Paris d’abord à l’hôtel Lutetia puis au Grand Hôtel du Palais royal. Le retour en Belgique s’effectua le lendemain dans une grande voiture Humber conduite par un officier anglais et en compagnie de la résistante belge connue sous le nom de « Tante Go » et dont la maison d’exode qu’elle occupait en pays basque avait servi à héberger les pilotes avant leur passage en Espagne. « Tante Go » était devenue une intermédiaire essentielle dans la chaîne d’évasion en même temps qu’elle était devenue très proche d’Andrée. Son vrai nom était Elvire De Greef. Elle était secrétaire de rédaction du journal « L’indépendance belge » dont les dirigeants avaient pris le chemin de l’exode en mai 40. Elvire les avait suivis avec sa mère, son mari et leurs deux enfants. C’est donc en compagnie de sa grande amie, lors de ce dernier trajet vers la liberté, qu’Andrée apprit l’affreuse nouvelle de l’exécution de son père. Ce fut, pour elle, trop d’émotions à supporter en si peu de temps. De retour chez elle, il y eut ensuite les retrouvailles avec sa maman Mouchette. Andrée cherche alors à se distraire quelque peu. Elle sort pour aller regarder les Bruxellois fêtant la libération sur les marches de la Bourse. Mal lui en prit ; elle tombe inanimée et doit être transportée à l’hôpital Brugmann. Quand elle quitte l’hôpital après avoir été soignée plusieurs jours pour typhoïde, c’est pour aller se reposer chez sa sœur d’arme « Tante Go », à Anglet près de St Jean-de-Luz. C’est seulement après son retour qu’Andrée trouve la force de parcourir les lettres écrites par son père peu avant son exécution. La première qu’elle lit date d’un peu après son procès qui eut lieu le 15 mars 1944 :

       « Mes tendrement aimés, lorsque vous recevrez ceci, j'aurai cessé de vivre. Ma pauvre chère mammy adorée, ma chère et tendre Ninie, (Ninie est la sœur de Frederic qui vivait avec la famille De Jongh) mes enfants que j'aime au-delà de ce que je puis exprimer, mon gros tourment c'est la peine que vous aurez, mais je vous demande de la supporter avec calme. Je connais votre magnifique courage. Que la vie continue normalement, surtout pour mes enfants chéris. Ma douce et tendre Suzanne, avec l'aide de notre très cher Paul (Paul veuf avec trois enfants s’était remarié avec la sœur aînée d’Andrée, Suzanne), doit se remettre courageusement au travail. Je sais qu'elle ne cessera jamais de se consacrer au bonheur des trois enfants qu'elle a faits siens, je l'approuve pleinement et l'en aime davantage. Mais je désire qu’avec l'aide de Paul et de tous nos amis elle se crée une situation où elle pourra employer les dons magnifiques qui sont en elle. Pour mon cher et adoré petit Cyclone (Petit cyclone était le surnom de Dédée dans sa famille !), je lui ordonne de ne se faire reproche à mon sujet et je veux que vous tous lui facilitiez ce devoir. Qu'elle se dise bien que je suis heureux et fier d'avoir pu, en sa chère compagnie, me rendre utile à notre belle cause. Si je n'avais saisi celle occasion, j'en aurais cherché et trouvé d'autres qui auraient abouti au même résultat, mais sans me donner les mêmes joies. »

       La deuxième lettre qu’Andrée prit en main date du 28 mars 1944, le jour de son exécution. Andrée avouera avoir passé par tous les stades de l’émotion en commençant cette lecture. On la comprend ! Malgré un affreux mal de tête qui survient immédiatement notre héroïne poursuivit courageusement sa lecture de ce testament.

 

              Chères adorées,

       Le sort en est jeté : dans 3 heures je dois mourir (ma main tremble, mais mon cœur est parfaitement calme). Ceci est donc un tout dernier adieu. Je désire que vous restiez calmes dans votre chagrin. Mes enfants chéris, je compte sur vous pour soutenir mes pauvres chères mammy et tante Ninie. Je connais votre cœur je sais que je puis être tranquille. Que ma Suzanne adorée soutienne aussi sa chère petite sœur, et que Dédée ne s'attribue aucune responsabilité dans ce qui arrive : ceci est ma volonté formelle. Vous toutes que j'aime immensément, je mourrai avec votre pensée dans mon cœur. Je vous demande pardon pour tous les chagrins que j'ai pu vous causer et vous remercie pour tout le bonheur et toutes les joies que vous m'avez donnés. À mon cher Paul, je confie ma douce et tendre Suzanne, que son cœur lui inspire ce qu'il doit faire pour la soutenir dans cette épreuve. À ses chers enfants, je demande d'êtres braves et de donner à Suzanne toute l'affection à laquelle elle a droit. Mon adieu ému à la brave tante Rosa, qui apprendra avec bonheur que, dans ma longue solitude, j'ai retrouvé Dieu. J'ai eu la grâce de faire ma paix avec Lui, et je viens de communier. Je vous confirme ce que je vous dis par ailleurs : je désire être inhumé à Schaerbeek – enterrement religieux – mais je ne veux ni discours ni monument quels qu'ils soient. »

       Andrée est en ce moment de lecture littéralement ébahie par la foi manifestée par son cher papa qu’elle avait toujours connu comme un athée convaincu. Mouchette (Mouchette est le surnom donné à la maman d’Andrée) pense que son ami Robert Aylé, qui était très croyant et condamné comme lui, avait dû avoir beaucoup d'influence sur lui. Ensemble, ils ont sans doute partagé la même cellule dans leurs derniers moments. D'autre part officiait à la prison de Fresnes un aumônier allemand antinazi, l'abbé Franz Stock, qui a exercé une très forte impression sur les prisonniers politiques et en particulier sur les condamnés à mort qu'il assistait. L'abbé Stock reflétait, par sa personnalité forte et attachante, une image réconfortante de Dieu.



L’aumônier Franz Stock : 1904-1948

       « Si les amis veulent faire quelque chose, qu'ils remettent les fonds, en mon nom à la maternité de la rue Dupont (Armée du Salut). Sur ma tombe, rien que des fleurs et un peuplier issu de celui du jardin.

       [.. ] Je vous demande aussi d'accueillir en frères et en amis très chers mes braves compagnes et compagnons français, qui ont été si magnifiques pour moi. Je viens d'apprendre avec un immense plaisir que ma Suzanne adorée a été relâchée, ainsi mon sacrifice aura tout de même servi à quelque chose. Adieu ma chère femme adorée. Merci pour la vie magnifique que tu m'as faite, merci pour la belle éducation que tu as donnée à nos chers enfants. Adieu ma sœur bien-aimée. Pardon pour les menus différends que nous avons pu avoir. Pardon, et merci pour tout ce que tu as fait pour Suzanne et Dédée. Adieu mes enfants, ma joie, ma richesse, vous, si bonnes, si droites. Adieu, chère tante Rosa. Adieu bien-aimés Paul, Frédéric, Mady et Martin. Adieu et merci pour tout. Je meurs sans peur, aux côtés de mon cher camarade Robert. J'offre ma vie à vous tous, ma famille tendrement chérie, à ma Patrie bien aimée, à la cause des peuples libres.

Adieu, adieu !

Frédéric

       Et au bas de la lettre, Féderic a tracé un magnifique souvenir : un cercle dessiné avec ce simple commentaire :Ici mon dernier baiser.



       Andrée a de plus en plus mal à la tête. Elle songe à sortir pour prendre l'air mais Mouchette lui présente alors de petits personnages sculptés qu'elle dépose un à un sur la table basse du salon. Il y a là des animaux, un nourrisson, des anges debout, d'autres à genoux, une femme tenant un nouveau-né tendrement dans ses bras ... La Sainte Vierge ? Une crèche ?



       Mouchette lui explique que c’est leur père qui les a confectionnés à la prison de Fresnes avec du pain. Il s’est privé de pain pour confectionner une crèche de Noël ! » « La Vierge, dit Mouchette m'a été remise par une amie de Robert Aylé qui a pu voir Fréderic la veille de son exécution. Dans une lettre, cette dame confia : « Il m'a confié une petite statue de la sainte Vierge faite avec du pain pour Suzanne tout spécialement. Dites-lui, m'a-t-il dit, que je l'ai fait pour elle à un moment où ne recevant pas de colis, une tranche de pain représentait un gros sacrifice ». Il nous a dit aussi qu'il venait au christianisme ». D'autres petits personnages sont parvenus par le biais de la directrice de la Croix-Rouge de Belgique, qui lui a rendu visite en prison le 17 mars.

       Le réseau comète survivra à la mort de Frederic De Jongh, à l’emprisonnement de sa fondatrice Andrée de Jongh. Mouchette, la mère d’Andrée connut aussi l’emprisonnement et Suzanne retrouva sa sœur dans les sinistres camps allemands. Malgré les nombreuses arrestations et exécutions, on comptera à l’actif du réseau comète, 288 aviateurs alliés qui furent rapatriés (86 pendant la période de Dédée dont au moins 62 ont franchi les Pyrénées avec elle) ainsi 386 Alliés qui, après le débarquement, furent cachés en lieu sûr jusque la fin des hostilités. 

Wauters François et Galesloot Pierre parmi les quelques Belges fusillés au Mont Valérien

       Quelques autres Belges furent fusillés au Mont Valérien. Il y eut le résistant Drailly Léon puis Gillain Antoine et Radermecher Pierre, tous deux membres du FTP (Franc-Tireur et Partisan) et enfin Wauters François et Galesloot Pierre.

       Quelques mots sur ces deux derniers qui eurent de l’importance au sein de la résistance communiste à Paris.

       Wauters François dit « Franz » était né à Deurne le 30 juin 1909. Il s’affilia très tôt au parti communiste belge et en 1928 fut choisi pour une formation en URSS. Il revint en Belgique cinq ans après et confia à ses proches qu’il avait rempli une mission en Chine, puis en Argentine. A son retour à Bruxelles, il devint représentant commercial à la photogravure « APERS ». Après l’accession au pouvoir d’Hitler en 1933, il se rendit souvent en Allemagne et réussit à faire sortir de ce pays des cadres communistes sous couvert de fausses identités. En 1935, l’université ouvrière de Bruxelles est fondée et il y donne des cours. En 1939, une partie de la direction du parti communiste français se réfugie à Bruxelles et Wauters assure alors la liaison par radiotélégraphie avec le Komintern. Peu de jours après l’entrée en Belgique des Allemands, il gagne Paris pour y installer un centre technique chargé de garder une liaison avec Bruxelles. Il se consacre aussi à la publication et à la diffusion de tracts communistes, cela avec l’aide de son ancien collègue de Bruxelles, Galesloot Pierre qui était photograveur et qui avait rejoint Paris avec son épouse en septembre 1940. Galesloot fabriquait des clichés en zinc destinés à l’impression des tracts. Une longue filature de la BS1 qui avait observé des remises de colis suspectes, permit l’arrestation d’une cinquantaine de militants le 19 juin 1942. Parmi eux se trouvaient Wauters et Galesloot. Ces deux hommes, le 10 aout 1942, furent extraits du dépôt de la préfecture de police de Paris par les autorités allemandes, pour être fusillés le lendemain au Mont-Valérien avec 35 autres otages. L’épouse de Galesloot fut quant à elle déportée le 21 janvier 1943 à à Auschwitz-Birkenau, matricule 31643, où elle mourut le 1er mars de la dysenterie.

Conclusion :

       En cette période à nouveau tourmentée, il est impérieux de garder à l’esprit que notre liberté provient du sacrifice ultime de nombre de nos aïeux. Les lettres des patriotes condamnés à mort sont des témoignages extrêmement précieux pour comprendre et mesurer les sacrifices consentis. Il serait bon qu’aujourd’hui, la lecture de ces lettres et les explications du contexte dans lequel elles ont été écrites fasse partie du programme obligatoire de nos jeunes gens pendant le cycle secondaire. A ce propos, les lettres de Fréderic De Jongh, instituteur et père de famille me semble exemplaires.    

Dr Loodts Patrick

 

       En cette année 2024, où, plus que jamais, nous espérons la paix, condition essentielle pour la survie de notre humanité !       

 

 

 

 

 

 



[1] Au sujet du Mont Valérien

[2] La vie d’André de Jongh est un vrai roman d’aventures et d’altruisme. Savez vous que lors de son premier voyage vers l’Espagne avec les alliés fugitifs, elle traversa une douzaine de fois la Somme à la nage ? J’encourage vivement le lecteur à poursuivre la lecture de cet article par sa biographie complète ! Après la guerre, Andrée continua à consacrer sa vie aux autres. Elle suivit les cours pour devenir infirmière puis se consacra aux lépreux au Congo Belge puis au Cameroun, en Ethiopie et enfin au Sénégal. Andrée De Jongh est décédée le 13 octobre 2007.  

[3] Aimable Fouquerel : Né le 3 juin 1903 à Crouttes (Orne), fusillé le 28 mars 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; infirmier ; résistant du réseau Comète.

 Des agents de l’Abwehr infiltrèrent plusieurs fois le réseau, cent cinquante-cinq agents dont cinquante-trois femmes moururent en déportation ou furent exécutés.

Le domicile d’Aimable Fouquerel servait de lieu de triage d’aviateurs alliés recueillis en région parisienne et en provenance de Belgique.

Aimable Fouquerel fut arrêté le 7 juin 1943 par la Sipo-SD (police de sûreté et de sécurité allemande) dans un appartement du 10 rue Oudinot (VIIe arr.). Incarcéré à la prison de Fresnes, il fut jugé le 13 mars 1944 par le tribunal du Gross Paris siégeant rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), et condamné à mort pour « intelligence avec l’ennemi ».

Il fut passé par les armes le 28 mars 1944 au Mont-Valérien en même temps que Frédéric De Jongh et Robert Aylé, membres du même réseau. L’inhumation d’Aimable Fouquerel eut lieu au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Il fut reconnu comme sous-lieutenant des Forces françaises combattantes (FFC).

[4] Robert Aylé



Né le 4 juin 1899 à Paris (XVIIe arr.), fusillé le 28 mars 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; directeur d’une société de gardiennage d’usine ; résistant membre du réseau Comète.

Militaire réformé, Robert Aylé était domicilié 37 rue de Babylone à Paris (VIIe arr.), ce qui explique sans doute son pseudonyme Baby.

Il devint chef de secteur du réseau Comète en mai 1942. Agent P1 à partir de cette date, il devint agent P2 en janvier 1943. Il fut chargé de recréer la ligne lorsque les principaux agents étaient brûlés en Belgique. Il devint l’adjoint de Frédéric De Jongh.

Il fut arrêté le 7 juin 1943, gare du Nord, par la police allemande en même temps que son épouse Germaine Aylé-Leca et de son chef De Jongh. Interné à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne), il fut condamné à mort par le tribunal du Gross Paris siégeant rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), le 15 mars 1944 pour « intelligence avec l’ennemi » en même temps qu’Aimable Fouquerel et Frédéric De Jongh. Ils furent tous les trois fusillés le 28 mars 1944 au Mont-Valérien.

Il a été inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).

Son nom est gravé sur les plaques commémoratives de la mairie et de l’église Saint-François-Xavier de Paris (VIIe arr.) et sur le monument-cloche du Mont-Valérien.

Il existe une rue Robert Aylé à Asnières (Hauts-de-Seine) où il demeura au 30 rue Albert de Mun et à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).

Sa femme, née le 21 juillet 1893 à Paris (XVIIe arr.), fut déportée le 13 avril 1944 vers les prisons allemandes, Kalsrühe, Gotteszell, Brüx et Bautzen kommando de Gross Rosen. Elle fut libérée ou bien s’évada (FMD) à la gare de Dresde le 6 février 1945. Elle a été homologuée Interné résistant DIR au titre des FFC, réseau Comète (GR16P 295496 et 28P 42506).

[5] « Andrée De Jongh, une vie de résistante », Marie-Pierre d’Udekem d’Acoz, 2016, Editions Racine

 



© Maison du Souvenir. Tout droit réservé. ©