Maison du Souvenir

Histoire de la Marine de Guerre.

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HISTOIRE DE LA MARINE DE GUERRE

                                                                                                                  Par Robert Latet

                                                                                                           Images choisies sur le Net

       Les MARINES de GUERRE ne se distinguent réellement des MARINES MARCHANDES qu'à l'époque des grandes rivalités MARITIMES entre les ÉTATS de l'OCCIDENT aux XVe et XVIe siècles.

       C'est au milieu du XVIIe siècle que les grandes flottes de combat sont apparues.

       Cependant, auparavant, les combats en MER existaient déjà avec les BATEAUX DISPONIBLES.

       Ainsi, déjà la GALÈRE, en usage de l'ANTIQUITÉ au XVIIIe siècle, fut aussi bien un bâtiment de COMMERCE qu'un BÂTIMENT de GUERRE.

       Mais au fil des explorations maritimes, de la découverte de nouvelles terres habitées et de nouvelles richesses exploitables dans ces GRANDS territoires inconnus, on en arriva à une vaste période de colonisation.

       Cette situation allait entrainer non seulement des conflits pour la maîtrise des mers entre les nations COLONISATRICES mais également à une lutte permanente sur les océans afin de se défendre contre les actes de PIRATERIES.

       Il devenait alors urgent de doter les NAVIRES d'un armement de défense.

       Et comme cela s'était avéré insuffisant, des vaisseaux de combat sont apparus sur les océans.

       Ces VAISSEAUX de GUERRE avaient d'abord reçu la MISSION de SECURISER les VOIES MARITIMES pour protéger le COMMERCE et le TRANSPORT des VOYAGEURS.

       Mais comme la paix sur terre devait se régler par des CONFLITS ARMÉS, la PAIX en MER allait également être réglée par les mêmes moyens.

       La MARINE de GUERRE était d'abord la MARINE à VOILE, elle allait subsister du XVIIe au XIXe siècle.

       C'est au XIXe siècle que les grandes MUTATIONS TECHNIQUES : avènement de la VAPEUR, adoption de l'HÉLICE, construction des NAVIRES en fer d'abord, en acier ensuite, la chauffe au MAZOUT vont donner naissance à de nouveaux types de NAVIRES.

       Et c'est à partir de cette période que MARINE MARCHANDE et MARINE de GUERRE se différencièrent nettement.

1. GARDE-CÔTE

       Le nom de GARDE-CÔTE a été donné à un petit BATEAU chargé de la SURVEILLANCE CÔTIÈRE.

       Dans ce genre de MISSION NAVALE, il est utilisé par différents SERVICES de l'ÉTAT.

       Il sert à la fois dans la POLICE de la NAVIGATION pour le respect des LOIS MARITIMES et dans les SERVICES de la DOUANE pour empêcher la CONTREBANDE CÔTIÈRE et autres formes des INFRACTIONS FRAUDULEUSES.

       Il sert aussi à la SURVEILLANCE de zones de PÊCHES – LÉGALITÉ des AUTORISATIONS et des PROCÉDÉS de PÊCHE, mais dans ce cas précis, on parlera du GARDE-PÊCHE et plus du GARDE-CÔTE.



Garde-côte

Au niveau militaire dans la marine nationale

       Il existe deux VERSIONS de BÂTIMENTS de GUERRE.

       C'est un NAVIRE de GUERRE spécialement conçu pour la DÉFENSE des CÔTES.

       Il possède un tonnage supérieur à la CANNONIÈRE mais sa fonction est similaire.

       Il est conçu pour la navigation à faible distance des côtes à la manière des CABOTEURS.

       Au XVIIe siècle, la GALIOTE à BOMBES était déjà un NAVIRE GARDE-CÔTE avant la lettre qui voyageait le long des côtes, dans les ESTUAIRES ou sur les GRANDS FLEUVES.

       Les GARDE-CÔTES plus légers, chargés de la SURVEILLANCE CÔTIÈRE ne s'aventurent pas davantage en HAUTE-MER, mais dans l'exécution de leur MISSION, ils s'éloignent un peu plus loin des CÔTES. Leur rôle dans la MARINE de GUERRE est plutôt comparable à un PATROUILLEUR.

Historique

       Après la disparition des GALIOTES à BOMBES, le rôle de NAVIRE de GUERRE « GARDE-CÔTE » allait renaître lors de la GUERRE de SÉCESSION aux ÉTATS-UNIS d'AMÉRIQUE.

       Les GARDE-CÔTES étaient alors des BÂTIMENTS de GUERRE à VAPEUR dérivés du MONITOR AMÉRICAIN mais ils avaient un faible TIRANT d'eau pour pouvoir naviguer près des TERRES.

       Ils portaient une ou deux grosses pièces d'ARTILLERIE et la superstructure assez basse était protégée d'une cuirasse. 

       Le GARDE-CÔTE de la MARINE NATIONALE en France était le « FULMINANT » 5.500 tonnes avec 2 CANONS de 27 m/rn, lancé en 1877.

       Les GARDE-CÔTES ont disparu vers 1890 lors de la CRÉATION des TORPILLEURS qui défendaient mieux les CÔTES.

       Mais tout évolue très vite et le rôle de GARDE-CÔTE est remis en fonction au cours de la Seconde Guerre mondiale.

       C'est un petit bâtiment de GUERRE LÉGER, un compromis entre la CANONNIÈRE et le PATROUILLEUR.

       A l'instar des U.S.A., les flottilles de GARDE-CÔTES sont spécialement affectées à un rôle de SURVEILLANCE des EAUX TERRITORIALES.

       La GUARDA-COSTIERO en Italie est une sorte de POLICE de la MER chargée de la SURVEILLANCE du TRAFIC MARITIME dans les eaux territoriales italiennes, de la lutte contre la contrebande, du sauvetage en mer des BATEAUX en difficulté et depuis quelques temps déjà, de la lutte contre la MIGRATION CLANDESTINE et le RECUEIL des MIGRANDS en PERDITION.

       Aux ÉTATS-UNIS d'AMÉRIQUE, l’U.S. COAST GUARD est une véritable FORCE NAVALE INDÉPENDANTE de la U.S. NAVY.

       Elle est chargée de la protection des nombreuses côtes des Etats-Unis d'Amérique, des ÎLES HAWAÏ, des autres îles qui sont dépendantes des U.S.A. Elle possède des flottes complètes qui sillonnent les océans, ATLANTIQUE, PACIFIQUE, GOLFE du Mexique, DÉTROIT de BERING, OCÉAN ARCTIQUE et cette liste n'est pas EXHAUSTIVE. Elle possède une organisation MILITAIRE et elle assume également des MISSIONS de POLICE de la MER. C'est un statut spécial qui lui est particulier.    

2. CANONNIÈRE

       La CANONNIÈRE est un petit bâtiment ARMÉ d'une ou de plusieurs pièces de CANON.



Canonnière

       Elle est destinée à opérer sur les FLEUVES ou près des CÔTES.

       Conçue au début du XIXe siècle, d'abord à voile, elle est rapidement convertie pour fonctionner à la VAPEUR.

       Elle a rendu de grands services dans les COLONIES de l'AFRIQUE et de l'ASIE.

       Dans ces vastes contrées, les voies de communications étaient peu praticables par les pistes de BROUSSE et peu sécurisées dans les grands espaces.

       L'utilisation des grands FLEUVES et des grands LACS s'avérait beaucoup plus efficace pour les opérations de maintien d'ordre dans ces pays.

       Les CANONNIÈRES ont joué un rôle important dans la PACIFICATION de ces régions.

       Les CANONNIÈRES n'ont pas uniquement servi dans les opérations aux COLONIES. Elles ont également servi sur les longs fleuves d'EUROPE et dans les divers pays d'AMÉRIQUE (NORD et SUD) et dans la PROTECTION des CÔTES.

       Les CANONNIÈRES restent des petits BÂTIMENTS ARMÉS servant dans les RADES et les RIVIÈRES dans certains pays.

3. VEDETTE



Vedette

       Dans la MARINE MILITAIRE, le nom de VEDETTE a été donné à des EMBARCATIONS AUTOMOBILES de MODÈLES DIFFÉRENTS qui assurent diverses fonctions.

1.      La VEDETTE qui assure le SERVICE des OFFICIERS d'un BÂTIMENT de GUERRE.

2.      La VEDETTE qui effectue les liaisons de l'AMIRAUTÉ (revue, visite, inspection).

3.      La VEDETTE de servitude qui assure les transports et les déplacements des membres des ÉQUIPAGES entre le PORT et les NAVIRES de GUERRE amarrés à distance des quais.

4.      Certaines vedettes sont arrimées sur les gros NAVIRES de COMBAT au même titre que les autres EMBARCATIONS (CHALOUPE, BARQUE, CANOT).

5.      La VEDETTE de SURVEILLANCE de la RADE utilisée par le SERVICE PORTUAIRE et par la POLICE MILITAIRE (SAILOR POLICE)

       En dehors des VEDETTES de SERVICE, la MARINE de GUERRE comprend également des vedettes de combat.

       La lutte contre les SOUS-MARINS et le DANGER pour les NAVIRES de LIGNE que représentent les mines larguées en MER ont amené les AMIRAUTÉS à rechercher de nouveaux moyens de contrer ces actions SUBMERSIBLES en 1915.

       Les MARINES MILITAIRES ITALIENNES et BRITANNIQUES vont construire et expérimenter des petits BÂTIMENTS RAPIDES de 5 à 20 tonnes qui filent de 30 à 35 nœuds.

       Ils sont propulsés par des moteurs à EXPLOSION et armés de CANONS, de TORPILLES, de MINES-GRENADES. Ils sont destinés à combattre les SOUS-MARINS.

       Appelés par les ITALIENS « MOTOSCAFI-ANTISOMMERGIBILI », par les ANGLAIS « MOTOR ANTISUBMARINE » ou internationalement en ABRÉGÉ, « M.AS. »,

       DÉJÀ au cours de l'entre-deux-guerres, alors que certains M.AS. étaient équipées pour SCIER les filets des BARRAGES et franchir les ESTACADES, les VEDETTES vont se distinguer des autres BÂTIMENTS de GUERRE (dépassés par la technique du combat en MER).

       Elles dépassent en efficacité les CHASSEURS de SOUS-MARINS par une vitesse nettement plus élevée (40 nœuds au lieu des 15 à 18 nœuds) et par leurs TORPILLES, alors que les CHASSEURS n'ont en général que des armes anti-sous-marines (GRENADES, ROQUETTES, etc.)

       Et elles se montreront plus efficaces que les TORPILLEURS en reprenant leurs missions d'attaque rapide sur les NAVIRES de COMBAT plus importants.

       Pour ce type de missions, les FRANÇAIS lui donneront le nom de VEDETTELANCE-TORPILLES qui deviendra « MOTOR TORPEDO-BOAT » chez les ANGLAIS, par abréviation « M.T.B. » et « P.T .» chez les AMÉRICAINS pour PATROL-TORPEDO (TORPILLEUR-PATROUILLEUR).

       La MARINE NATIONALE en France utilise seulement le TERME « VEDETTE L.T. » en ABRÉGÉ.

       Au cours de la SECONDE GUERRE MONDIALE, les VEDETTES de COMBAT furent utilisées au voisinage des côtes et dans les MERS ÉTROITES, là où le calme de la MER leur permettait de donner toute leur vitesse (MANCHE, PAS-DE-CALAIS, MÉDITERRANÉE CENTRALE, ÎLES du PACIFIQUE).

       M.T.B. ANGLAIS-M. AS., tous ces BÂTIMENTS ANALOGUES avaient un tonnage de 50 tonneaux et une vitesse allant de 40 à 45 nœuds avec un armement de 2 à 4 TORPILLES.

       En-dehors des VEDETTES de combat qu'elles soient vedette lance TORPILLES (M.T.B.) ou encore VEDETTE anti sous-marins (M.AS.), il y eut :

1.      Des VEDETTES de DÉPANNAGE (BREAKDOWN)

2.      Des VEDETTES de DRAGAGE (DREDGER)

3.      Des VEDETTES CÔTIÈRES chargées de la SURVEILLANCE « PATROL-BOAT »

4.      Des VEDETTES pour la récupération en MER des AVIATEURS ou des AVIONS tombés dans le VOISINAGE des CÔTES (RESCUE-BOAT)

       A la fin du CONFLIT 1940-1945, les ALLEMANDS, les ITALIENS, les JAPONNAIS avaient mis en SERVICE un type de petite VEDETTE (de quelques tonnes de déplacement) dont l'AVANT était BOURRÉ d'EXPLOSIFS dont le pilote assis à l'arrière s'éjectait peu avant que l'ENGIN ne touche son BUT.

       Le PILOTE de cette VEDETTE « KAMIKAZE » était éjecté avec une BOUÉE à FLOTTEUR afin de nager quelque temps avant d'être récupéré par les siens.

       La VEDETTE des FLOTTES MODERNES reste une ARME REDOUTABLE (M.T.B. ou M.A.S).

       Elle est produite rapidement à BON MARCHÉ et réalisable en grande série.

       Elle constitue la VERSION ACTUELLE des petits TORPILLEURS construits à la FIN du XIXe siècle.

4. PATROUILLEUR

       Le nom de PATROUILLEUR est donné aux ... SOLDAT – AVION ou NAVIRE qui effectuent une mission de patrouille.

       Par conséquent, il s'agit d'abord d'une fonction avant d'être un véhicule, aéronef ou vaisseau chargé d'effectuer cette mission en permanence.



Patrouilleur

       Dans la MARINE MILITAIRE, ce nom est pourtant donné à un petit BÂTIMENT de GUERRE qui évolue à faible vitesse et qui est destiné à la SURVEILLANCE et au REPÉRAGE des SOUS-MARINS, des AVIONS ou d'autres bâtiments de guerre ADVERSES.

       En 1939, les ANGLAIS et les AMÉRICAINS construisirent une innombrable quantité de petits BÂTIMENTS de COMBAT afin de défendre les côtes contre les invasions menées par les FLOTTES ENNEMIES.

       Les BÂTIMENTS les plus « MARINS » et les plus RAPIDES jouèrent les RÔLES d'ESCORTEURS d'ESCADRE en patrouillant dans tous les secteurs qui entouraient la formation des NAVIRES de LIGNE ou de TRANSPORTS. Les plus lents étaient les DRAGEURS et les PATROUILLEURS, affectés spécifiquement aux fonctions qui leur avaient été attribuées.

       Les PATROUILLEURS étaient pour la plupart d'anciens CHASSEURS de SOUS-MARINS réaffectés à ces missions de SURVEILLANCE et de SENTINELLE NAVALE.

       ACTUELLEMENT, dans les GRANDES FORCES NAVALES, les PATROUILLEURS sont d'ANCIENS BÂTIMENTS de 110 tonnes filant 15 nœuds ou 18 nœuds.

       Ils sont armés de CANONS ANTIAÉRIENS et d'ARMES ANTI-SOUMARINES.

       Leur GRAND RAYON d'ACTION et leur VITESSE leur permettent d'escorter des CONVOIS.

5. MOUILLEUR DE MINES



Le croiseur mouilleur de mines Pluton au large de Toulon en 1932

       Les MOUILLEURS de MINES sont des NAVIRES de GUERRE opérant en SURFACE au largage des mines de type varié.

       Ils sont spécialement aménagés pour exécuter ce genre de missions.

       Le MOUILLAGE des MINES peut également être réalisé par des SOUS-MARINS dans des zones d'opérations plus SENSIBLES.

       Le SOUS-MARIN est également aménagé pour opérer de manière plus discrète et par conséquent, de façon moins VISIBLE.

       Une technique de MOUILLAGE des MINES peut également s'opérer par voie aérienne. Le largage est exécuté par un avion BOMBARDIER.

       Cette méthode est souvent réalisée de nuit dans les opérations qui demandent une certaine urgence.

       Surtout, lorsque l'opération ne serait pas possible en temps utile si elle devait être exécutée par le NAVIRE MOUILLEUR de MINES ou même par SOUS-MARIN.

       Pour les NAVIRES MOUILLEURS de MINES, la méthode de largage ressemble assez bien à la TECHNIQUE de GRENADAGE des SOUS-MARINS ENNEMIS.

       Dans les MARINES des NATIONS ANGLO-SAXONNES, « MINES-LAYER » est le terme utilisé pour désigner ces MOUILLEURS de MINES.

6. DRAGUEUR



Dragueur de mines belge

       Le DRAGUEUR de MINES est un petit BÂTIMENT de GUERRE équipé pour le dragage des mines mouillées en MER.

       Il est accessoirement équipé pour la lutte anti-sous-marine ou même antiaérienne.

       Ils sont de deux types :

1.      Le dragueur océanique : Il accompagne les ESCADRES en HAUTE-MER et il est prêt à intervenir avant le passage des NAVIRES de COMBAT plus importants pour sécuriser leur TRAJET. Ces petits BÂTIMENTS atteignent jusqu'à 800 tonnes

2.      Le dragueur côtier : Comme son nom l'indique, il sécurise les côtes maritimes. Sa mission principale est d'ouvrir les VOIES maritimes aux ESCADRES ou DIVISION NAVALES qui appareillent vers le large pour une mission au long cours. Ce bâtiment côtier atteint de 300 à 400 tonnes.

       Les DRAGUEURS filent 10 à 15 nœuds.

       La plupart des DRAGUEURS ont des COQUES en BOIS pour être moins sensibles aux mines magnétiques.

       Il peut arriver que des CHALUTIERS soient réquisitionnés pour servir de DRAGUEURS en cas de nécessité au cours des grands CONFLITS.

7. CHASSEUR DE MINES



Chasseur de mines

       Dans la MARINE de GUERRE, le nom de CHASSEUR est d'abord donné à un NAVIRE qui poursuit un BÂTIMENT ADVERSE.

       C'est l'action avant le type de NAVIRE qui est pris en considération. Donner la CHASSE à un NAVIRE de GUERRE ENNEMI fait partie du combat NAVAL.

       MAIS avec la CRÉATION des SOUS-MARINS et le DANGER que cette nouvelle ARME représentait pour les ESCADRES de NAVIRES de COMBAT, il faut absolument trouver une solution.

       Le CHASSEUR de SOUS-MARINS est alors apparu, ce PETIT BÂTIMENT RAPIDE utilisait la technique des CHASSEURS-RABATTEURS de la MARINE de PÊCHE qui se livraient à la POURSUITE des CÉTACÉS ou des GROS POISSONS.

       La technique de combat était alors le GRENADAGE ou le TIR au CANON quand le SOUS-MARIN devait refaire surface.

       Mais les techniques allaient évoluer rapidement et le CHASSEUR de SOUS-MARINS sera bientôt remplacé par la CORVETTE dans la lutte contre les SOUS-MARINS.

       Il sera alors affecté à la lutte contre les MINES MARINES et transformé en DRAGUEUR de MINES.

       La technique de dragage consistait en premier lieu à un repérage des mines de SURFACE, à les capturer avec un FILIN et les remorquer pour les amener à un endroit où on pouvait les faire exploser en toute SÉCURITÉ.

       Ce sont les DRAGUEURS de MINES qui ouvrent le passage pour les NAVIRES de COMBAT.

       De la même manière que les CHASSEURS de la PÊCHE aux GROS POISSONS, les DRAGUEURS remorquaient les mines, comme les CHASSEURS remorquaient la CARGAISON des CHALUTIERS pour la rapporter rapidement au PORT et permettre ainsi aux CHALUTIERS de prolonger leur pêche en haute MER.

       L'évolution technique va encore faire progresser la MARINE de PÊCHE, COMME la MARINE de GUERRE. Avec l'UTILISATION du RADAR pour la détection des BANCS de POISSONS et l'introduction du RADAR sur les DRAGUEURS de MINES va véritablement transformer ce PETIT BÂTIMENT en CHASSEUR de MINES.

       Le CHASSEUR de MINES ouvre le passage de l'ESCADRE, procède au repérage des MINES et avec de nouveaux moyens mis à sa disposition, les fait exploser sitôt repérées.

       L'ESCADRE ou la DIVISION NAVALE peuvent alors s'aventurer en toute sécurité dans la ZONE d'OPÉRATIONS.

       Le rôle du CHASSEUR de MINES est à la MARINE ce qui est le rôle des démineurs et du GÉNIE dans l'ARMÉE de TERRE.

8. TORPILLEUR



Torpilleur

        Le TORPILLEUR est un bâtiment de guerre de petit tonnage rapide et capable de manœuvrer facilement en opération.

       Son arme essentielle était la TORPILLE.

       Les premiers TORPILLEURS furent construits en Angleterre en 1875.

       Ils avaient un déplacement de 27 tonnes et ils filaient à une vitesse de 27 nœuds.

       La TORPILLE était située au bout d'une HAMPE de LANCEMENT et la première utilisation de cette arme s'est faite en 1878 au cours de la GUERRE RUSSO-TURQUE.

       Quand la TORPILLE AUTO-MOBILE fut mise au point, cette arme pris un grand développement.

       Le lancement s'opérait alors à quelques centaines de mètres par un tube d'ÉTRAVE. C'est plus tard qu'on allait ajouter un ou deux tubes aériens.

       L'utilisation des torpilles dans les combats s'avérait être très efficace contre les grands NAVIRES de LIGNE qui, en raison de leur lourdeur, manœuvraient plus difficilement pour éviter l'impact de la TORPILLE.

       La lenteur de ces GRANDS NAVIRES de COMBAT jouait en leur défaveur et la maniabilité des petits torpilleurs leur donnait un avantage.

       Pour s'opposer à contrer l'action de cette multitude de petits bâtiments TORPILLEURS, les Anglais ont inventé le« TORPEDO-BOAT-DESTROYER» appelé plus simplement le « DESTROYER ».

       Les Français ont suivi et on allait le connaître sous le nom de « CONTRE-TORPILLEUR ».

       Le premier CONTRE-TORPILLEUR de la MARINE NATIONALE était appelé le « DURANDAL ». Il était équipé de: 1 CANON de 65 m/m, de 4 CANONS de 47 m/m et de 2 TUBES LANCE-TORPILLES. Il déplaçait 300 TONNEAUX en filant 27 nœuds.

       CONTRE-TORPILLEUR ou DESTROYER, ces NAVIRES de COMBATS étaient suffisamment LÉGERS et RAPIDES pour opérer au LARGE et LUTTER contre les petits TORPILLEURS.

       Après 1919, on allait au sein des AMIRAUTÉS tirer les enseignements des batailles NAVALES de 1914-1918.

       Le nombre des TORPILLEURS sera forcément réduit mais ces petits NAVIRES de GUERRE verront leur TONNAGE et leur armement adaptés à la lutte contre les CONTRE-TORPILLEURS et DESTROYERS.

       Leur tonnage allait d'abord atteindre les 1500 tonneaux et ils vont filer à 33 NŒUDS.

       La rivalité entre les FORCES NAVALES des GRANDES NATIONS allait encore entraîner une augmentation des capacités des TORPILLEURS.

       Pour en arriver finalement à ce que les rôles de TORPILLEURS et CONTRE-TORPILLEURS se confondent et ces NAVIRES de GUERRE finiront par être utilisés dans les mêmes missions d'ESCORTEURS d'ESCADRE.

       Les uns, comme les autres qu'on les appelle TORPILLEUR, CONTRETORPILLEUR ou encore DESTROYER, serviront de protecteur des ESCADRES et seront les premiers remparts dans les grandes BATAILLES NAVALES de la SECONDE GUERRE MONDIALE.

       Mais si le nom de TORPILLEUR allait s'effacer des ESCADRES NAVALES et ces petits NAVIRES de combat disparaître progressivement, l'utilisation de la TORPILLE dans les COMBATS en MER allait rester dans la modernité.

       Les petits TORPILLEURS du passé vont se transformer et devenir :

-        des VEDETTES L.T. (LANCE-TORPILLES) ou

-        des M.T.B. (MOTOR-TORPEDO-BOATS).

9. AVISO



Aviso type A69

       Ce nom provient de l'ESPAGNOL « BARCO de AVISO » : il était donné aux BATEAUX LÉGERS CHARGÉS de porter le COURRIER.

       Dans la MARINE de GUERRE, il existe depuis 1776, où il était chargé de porter les ordres, avis et autres formes de plis qui se transmettaient entre les escadres qui naviguaient à distance et aussi avec les AUTORITÉS NAVALES qui se trouvaient en dehors de la zone principale.

       Au XXe siècle, c'est un petit BÂTIMENT de guerre de vitesse moyenne chargé des missions de service dans les escortes des convois militaires.

       Faiblement armé, il n'est pas prévu de participer aux opérations de grande envergure.

       Il reste affecté aux fonctions secondaires dans les forces NAVALES de diverses nations.

       Les MARINE ANGLO-SAXONNES lui donnent le nom de « SLOOP ».

       Ce petit bâtiment convient parfaitement aux missions de liaisons.

10. ESCORTEUR



Escorteur rapide

       Dans la MARINE MILITAIRE, c'est un NAVIRE qui fait partie d'une escorte NAVALE ou qui accomplit une mission d'ESCORTE.

       Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le nom d'ESCORTEUR est donné non seulement à la FONCTION mais également à un type de BÂTIMENT de GUERRE conçu ou aménagé pour cette fonction.

       Parmi eux, l'on distingue :

1.      Les escorteurs d'escadre :

Ils sont utilisés pour l'accompagnement des FORCES NAVALES. Ce sont des BÂTIMENTS de COMBAT de 2.750 tonnes de déplacement filant 34 nœuds et armés contre les SOUS-MARINS et les AÉRONEFS.

Exemple : MARINE NATIONALE FRANÇAISE

Le SURCOUF : 6 CANONS de 127 ml m antiaériens, 12 tubes pour TORPILLES anti-SOUS-MARINES.

2.      Les escorteurs rapides :

de 1.290 tonnes filant 27 nœuds spécialement équipés pour la lutte anti-SOUS-MARINS. BÂTIMENT plus LÉGERS, il peut décrocher de l'ESCADRE d'ESCORTE pour se lancer à la poursuite d'un SOUS-MARIN repéré (MARINE FRANÇAISE, le CORSE).

3.      Les Avisos escorteurs :

de 1.650 tonnes équipés pour la protection des communications, dotés d'un HÉLICOPTÈRE et capables d'emporter un commando de MARINES et son MATÉRIEL (MARINE FRANÇAISE du type « COMMANDANT RIVIÈRE »).

4.      Les escorteurs :

de conception plus ancienne, construits par les ANGLO-SAXONS de 1942 à 1944. Ils ont 1.300 tonnes et sont aptes à la plupart des MISSIONS de PROTECTION.

(MARINE FRANÇAISE du type l'ALGÉRIEN)

5.      Les escorteurs côtiers :

petits BÂTIMENTS LÉGERS de 325 tonnes pour la protection des petits BÂTIMENTS de la FLOTILLE CÔTIÈRE qui opèrent à faible distance dans les eaux TERRITORIALES.

(MARINE FRANÇAISE du type le FOUGUEUX).

       En réalité, si on veut comparer les différents NAVIRES de COMBAT, il n'est pas faux de dire que les ESCORTEURS lancés dans les ANNEES 50 sont une nouvelle forme des DESTROYER ESCORT et des CONTRE-TORPILLEURS d'ESCORTE des ANNEES 40 qui sont toujours en service dans les FLOTTES de plusieurs NATIONS.

11. CONTRE-TORPILLEUR



Contre-torpilleur

       Le CONTRE-TORPILLEUR est un bâtiment de guerre de plus petit tonnage. Il est armé de CANONS, de TORPILLES et d'ARMES DIVERSES ANTI-SOUS-MARINES.

       Dans les MARINES de GUERRE des pays anglo-saxons, il est appelé le DESTROYER (« Destructeur »).

       Cette appellation peut laisser penser qu'il s'agit de deux BÂTIMENTS de COMBAT différents, or, il n'en est rien.

DESTROYER

       Le DESTROYER est le pendant du CONTRE-TORPILLEUR. Ils ont été conçus à la même époque, fin du XIXe siècle, dans le même BUT et ils sont chargés de la même mission.

       Il s'agit de combattre au CANON les TORPILLEURS qui sont des bâtiments de guerre plus petits qu'eux.

       La raison en était que ces petits bâtiments de combat constituaient un réel danger pour les NAVIRES de LIGNE.

       La rapidité et la maniabilité des TORPILLEURS leur permettaient de mener des ATTAQUES BRÈVES et EFFICACES contre les NAVIRES de COMBAT plus grands, plus lourds, dans l'incapacité de manœuvrer assez rapidement pour contrer les ASSAUTS des TORPILLEURS.

       Il devenait donc nécessaire de disposer d'un bâtiment de combat plus petit pour lutter efficacement contre ce DANGER.

       Dès lors, la mission de protection des ESCADRES ou des DIVISIONS de NAVIRES de LIGNE allait aussi s'étendre à la lutte contre les SOUS-MARINS, notamment par GRENADAGE.

       Et les CONTRE-TORPILLEURS (DESTROYERS) disposaient également de TORPILLES pour combattre les NAVIRES plus grands, plus lourds.

       Ces BÂTIMENTS de COMBAT allaient ainsi devenir une DIVISION d'ESCADRE INTERMÉDIAIRE entre les NAVIRES de LIGNE et les petites FLOTILLES de bâtiments plus LÉGERS.

       Les TORPILLEURS ont disparu peu à peu après la Guerre de 1914-1918 et ils ont été remplacés par des VEDETTES LANCE-TORPILLES.

       Les CONTRE-TORPILLEURS ou DESTROYERS se sont maintenus et ils ont été transformés en petits CROISEURS très rapides avec un TONNAGE variant de 2.000 à 3.000 tonnes.

       Mais malgré cette transformation, leur mission n'a pas changé et leurs appellations CONTRE-TORPILLEUR ou DESTROYER ont été conservée.

12. CORVETTE



Exemple de corvette moderne

       Conçu par les NEERLANDAIS pour servir de BATEAU CHASSEUR dans la MARINE de GUERRE.

       Ce NAVIRE de COMBAT existe depuis les temps de la MARINE à VOILE.

       Plus petit que la FRÉGATE, il a le même gréement et la même forme générale.

       Autrefois simple barque pontée, la CORVETTE est devenue au XIXe siècle un VAISSEAU de LIGNE en miniature.

       Elle disposait d'une vingtaine de CANONS répartis en une seule BATTERIE sous le PONT et quelques CARONADES installés sur les GAILLARDS.

       Les CORVETTES CONSTITUAIENT des BÂTIMENTS de SERVITUDE des ESCADRES.

       Elles servaient pour porter les plis, répéter les ordres et les signaux de l'AMIRAL.

       Elles portaient également des PASSAGERS dans des MISSIONS de diverses natures.

       Pendant longtemps, les élèves des ÉCOLES NAVALES se sont entraînés à la manœuvre des voiles à bord des CORVETTES.

       Aujourd'hui encore dans le langage des élèves, l'EXPRESSION « Faire sa CORVETTE » désigne « Une courte croisière d'instruction accomplie sur les BÂTIMENTS ANNEXES de l'ÉCOLE NAVALE ».

       Par contre, dans l'ancienne MARINE de l'ÉTAT, la CORVETTE de CHARGE était un bâtiment qui était utilisé pour le transport des MUNITIONS et / ou du MATÉRIEL d'APPROVISIONNEMENT.

       Synonyme de « GABARE » (MARINE CIVILE et fluviale).

Aujourd’hui

       La CORVETTE est un petit BÂTIMENT LÉGER mais toujours NAVIRE de GUERRE spécialement armé contre les SOUS-MARINS.

       Elle sert à l'ESCORTE des CONVOIS et aux divisions d'ESCADRE dans cette fonction principale de CHASSE aux SOUS-MARINS par l'utilisation de torpilles ou par grenadage.

13. FRÉGATE



Frégate de surveillance française

       AU XVIe siècle, la FRÉGATE est d'abord un petit BÂTIMENT à RAMES, destiné aux découvertes et à la TRANSMISSION des renseignements recueillis.

       Elle était peu armée, juste ce qui était nécessaire à sa défense en cas de mauvaise rencontre.

       Au XVIIe siècle, on donna le nom de FRÉGATE à des BÂTIMENTS de 200 à 300 tonnes, longs d'une trentaine de mètres et armés d'une douzaine de CANONS.

       Construits dans les environs de 1646, ce NAVIRE offrait plusieurs qualités pour un BÂTIMENT de GUERRE.... LÉGÈRETÉ.... RAPIDITÉ.... Une remarquable tenue de la MER et une aisance dans ses manœuvres.

       En 1650, le concept de rapidité était associé au nom de FRÉGATE.

       En 1653, le VAISSEAU de COMBAT va faire son apparition : il sera plus LOURD et plus armé que la FRÉGATE mais moins rapide.

       La FRÉGATE dans la MARINE à VOILE occupait le SECOND RANG, c'est un vaisseau de ligne en RÉDUCTION, il est plus petit, moins lourd que le VAISSEAU de LIGNE.

       Mais dans l'ORDRE de BATAILLE, la FRÉGATE est plus lourde et plus armée que la CORVETTE.

       Au XVIIe siècle, le principe de la ligne de FILE est introduit dans les INSTRUCTIONS du COMBAT NAVAL.

       Les NAVIRES de COMBAT furent divisés en 6 RANGS.

       Les NAVIRES de LIGNE du 6e RANG étaient longs de 30 mètres et ils pouvaient atteindre jusque 500 TONNEAUX.

       Au niveau de l'ARMEMENT, ils n'avaient qu'un PONT de BATTERIE de 20 CANONS de 9 pouces (23 cm).

       C'est ce navire qui allait engendrer peu à peu la GRANDE FRÉGATE dotée d'un ARMEMENT plus puissant, au XVIIIe siècle.

       Vers 1762, le VAISSEAU de LIGNE restait le plus puissant des NAVIRES de COMBAT, mais la FRÉGATE gardait la SECONDE PLACE.

       En 1779, la FRÉGATE était plus vaste avec une structure réduite au strict nécessaire. Elle était dotée d'un armement plus puissant que le modèle du siècle précédent.

       Les dimensions de la FRÉGATE au XVIIIe siècle étaient d'une longueur HORS-TOUT de 55 mètres et de 45 mètres de ligne de flottaison, d'une largeur de 12 mètres.

       ARMEMENT : la FRÉGATE était dotée d'un nouveau CANON, « LA CARONADE », canon court de gros calibre tirant à faible charge des BOULETS PLEINS, des BOULETS CREUX ou de la MITRAILLE.

       Cet engin de guerre, dont le maniement ne nécessitait que 3 hommes, allait devenir l'élément de pointe de l'ARTILLERIE NAVALE.

       La CARONADE ou SMASHER (« Coup qui tue ») était une ARME LÉGERE mais de FAIBLE PORTÉE. Cependant, elle permettait le TIR de LOURDS PROJECTILES contre les CIBLES telles que la mâture ou l'ÉQUIPAGE des NAVIRES ADVERSES.

       Outre ces pièces de gros calibres, la FRÉGATE disposait de 3 ou 4 MORTIERS à tube court pouvant lancer des grenades à un angle d'environ 45°.

       Les grenades étant des BOULES-CREUZES remplies de poudre explosive et munie de détonateur qui permettait d'en régler l'EXPLOSION.

       Des petits CANONS pivotants descendant des COULEUVRINES du XVIe siècle pouvaient encore être rangés aux côtés le long des PAVESADES (parties supérieures des murailles) et servir en cas de COMBAT RAPPROCHÉ.

       L'ÉQUIPAGE comprenait aussi une compagnie de SOLDATS-MATELOTS qui complétait les moyens d'ATTAQUE ou de DÉFENSE de la FRÉGATE.

       Bien qu’armée d'une quarantaine de CANONS, la FRÉGATE restait moins lourde que le VAISSEAU de LIGNE mais elle restait plus rapide du fait qu'elle était plus finement VOILÉE.

       En 1787, la rapidité particulière de la FRÉGATE résultait non seulement de sa VOILURE plus grande et mieux conçue, mais aussi des lignes particulières de sa coque.

       Les MAÎTRES-CHARPENTIERS ne se fiaient plus uniquement à leur savoir faire, mais ils obéissaient à présent à des critères techniques nouveaux et scientifiquement éprouvés.

       Le début du XIXe siècle allait marquer la fin de la MARINE à VOILE.

       A cette époque, la FRÉGATE possédait un ARMEMENT qui variait de 40 à 60 CANONS situés en 2 BATTERIES.

       La première sur le PONT supérieur à ciel ouvert ; la seconde sur le PONT inférieur à couvert ; les canons tirant par les SABORDS.

       La longueur des FRÉGATES variait de 45 à 55 mètres et l'ÉQUIPAGE de 400 à 600 hommes.

       En 1860, le nom de « FRÉGATE CUIRASSÉE » a été donné à un NAVIRE d'un nouveau type, mais avec l'arrivée des CUIRASSÉS, le nom de FRÉGATE a disparu des FLOTTES de GUERRE ; pratiquement à la même période disparaissait la MÂTURE et la VOILE des CUIRASSÉS.

       C'est au cours de la SECONDE GUERRE MONDIALE que la FRÉGATE sera ressuscitée.

       Telle PHOENIX qui renaît de ses cendres, le nom de FRÉGATE sera donné à un nouveau type de NAVIRE ESCORTEUR RAPIDE.

       A partir de cette ÉPOQUE la FRÉGATE est un NAVIRE de GUERRE LÉGER plus petit que le CROISEUR et aussi rapide que les DESTROYERS ou CONTRE-TORPILLEURS d’autrefois.

       Les FRÉGATES se différencient des autres NAVIRES de GUERRE par un ARMEMENT VARIÉ.

       Elles sont faites pour lutter contre les SOUS-MARINS et aussi contre les AÉRONEFS qu'ils soient des AVIONS ou des HÉLICOPTÈRES d'ATTAQUE.

       Elles peuvent également être équipées de LANCE-MISSILES ou combattre en surface avec les canons installés en tourelles ou simplement protégés par un épais BLINDAGE-TABLIER.

       Elles peuvent être affectées à diverses missions : SURVEILLANCE, ÉCLAIRAGE, ESCORTE, APPUI OPÉRATIONNEL.

       Elles disposent également d'une place d'envol d'où un HÉLICOPTÈRE peut être transporté pour opérer en MER.

14. CROISEUR



Croiseur américain

       Le croiseur est un NAVIRE de GUERRE rapide armé de CANONS. Il fait aussi partie des navires de combat qui opèrent en haute MER.

       Sa mission consiste en :

-        la surveillance en haute mer,

-        l'éclairage d'une escadre ou d'un convoi,

-        la protection des bâtiments de LIGNE et des PORTE-AVIONS contre les attaques aériennes ou des bâtiments plus légers menée par les adversaires.

Les différentes catégories de croiseurs :

-        ceux dont l'ARTILLERIE et le TONNAGE sont du même ORDRE de GRANDEUR que celle des navires de LIGNE sont appelés « les CROISEURS de BATAILLE »

-        ceux qui sont d'un TONNAGE VOISIN des NAVIRES de LIGNE mais qui ont une MOINDRE ARTILLERIE sont appelés « CROISEUR LOURD » ou « de 1ère CLASSE »

-        ceux qui ont une ARTILLERIE et un TONNAGE inférieur sont appelés « CROISEUR LÉGER » ou « de 2e CLASSE »

-        les CROISEURS ANTI-AERIENS sont ceux dont l'ARTILLERIE est capable et adaptée au TIR contre les ATTAQUES d'AVIONS, en ce compris l'ARTILLERIE PRINCIP ALE

-        les CROISEURS de COMMANDEMENT sont ceux qui sont pourvus de TRANSMISSIONS SPÉCIALES destinées à recevoir l'ÉTAT-MAJOR d'un AMIRAL

-        les CROISEURS AUXILIAIRES sont ceux qui peuvent accompagner l'ESCADRE ou la DIVISION de CROISEURS, mais dont la fonction principale est différente, comme les CROISEUR PORTE-HÉLICOPTERES ou les CROISEURS-ÉCOLE

-        les CROISEURS MODERNES sont de tonnage divers mais tous caractérisés par une bonne vitesse, par contre la protection CUIRASSÉE est plus faible et dans pratiquement tous les cas, inférieure aux NAVIRES de LIGNE.

       Actuellement, en France, le TONNAGE des CROISEURS est compris entre 2.000 à 3.000 TONNEAUX et ils sont aussi appelés les « ESCORTEURS d'ESCADRE » en raison de leur MISSION PRINCIP ALE.

       Durant l'ENTRE-DEUX-GUERRES, le TONNAGE des CROISEURS était limité par le TRAITÉ de WASHINGTON à 10.000 TONNES et leur ARTILLERIE ne devait pas dépasser le calibre de 203 m/m.

       Mais en 1936, le JAPON a dénoncé cet accord et a construit des CROISEURS de 15.000 tonnes.

       Après quoi, ce fut l'escalade : les AMÉRICAINS les ont imité et ont produit des CROISEURS de plus gros TONNAGE.

       Les ANGLAIS ont produit le CROISEUR HMS HOOD, un CROISEUR de BATAILLE de 42.000 tonnes qui filait 32 nœuds et avait une artillerie principale de 8 pièces de 380 m/m.

       La France avait atteint la perfection avec le CROISEUR « ALGÉRIE » qui fut coulé à TOULON en 1942 (SABORDÉ pour échapper à la capture).

       Actuellement, depuis1945, il n'y a plus aucune règle de limitation du TONNAGE des CROISEURS.

       Anciennement, le rôle des CROISEURS était assuré par les FRÉGATES et les CORVETTES, chacune dans des missions différentes.

       Ces FRÉGATES et CORVETTES étaient plus légèrement armées et plus finement gréées que les VAISSEAUX de LIGNE, donc par conséquent, plus rapides.

15. CUIRASSÉ



Cuirassé

       Le cuirassé est un NAVIRE de GUERRE de fort tonnage et FORTEMENT ARMÉ de CANONS.

       Il fait partie des NAVIRES de LIGNE qui opèrent en HAUTE-MER pour assurer la maîtrise des océans.

       Les parties VITALES du NAVIRE sont protégées des OBUS ou des BOMBES d'AVION par une épaisse cuirasse.

       Il était le NAVIRE de COMBAT le plus puissant de sa génération.

       Appelé DREADNOUGH dans les pays ANGLO-SAXONS, il faisait partie des CUIRASSÉS LOURDS.

Historique

       Au temps de la MARINE à VOILE, les vaisseaux étaient construits en BOIS : d'abord le ROUVRE, ensuite le TECK.

       La particularité des vaisseaux de LIGNE résidait dans la conception de la COQUE.

       La COQUE était renforcée à l'intérieur par une sorte de planche intermédiaire appelée le VAIGRAGE.

       Le VAIGRAGE était une gigantesque entretoise conférant à l'ossature du VAISSEAU une robustesse inégalée.

       La COQUE, VAIGRAGE compris, pouvait atteindre 60 cm, véritable MURAILLE de BOIS qui pouvait résister à l'impact des gros projectiles de cette époque.

A la même époque

       Certains petits bâtiments construits en bois étaient protégés des BOULETS par des guirlandes de ... chaînes ou des plaques de FER, comme par exemple les GALIOTES à BOMBES qui devenaient alors égales à des BATTERIES FLOTTANTES.

       Les premiers CUIRASSÉS sont apparus en 1860 en FRANCE et un peu plus tard aux Etats-Unis d'AMÉRIQUE lors de la GUERRE de SÉCESSION.

       En FRANCE, le premier GRAND VAISSEAU CUIRASSÉ construit entièrement en FER reçut le nom de « GLOIRE » : il déplaçait 6.000 tonnes et la cuirasse était de 100 m/m d'épaisseur.

       Son ARTILLERIE était disposée en une seule BATTERIE et comme les VAISSEAUX à VOILES, chaque canon tirait par un sabord.

       La cuirasse a été augmentée d'épaisseur et de dureté au fur et à mesure que croissaient la puissance de l'ARTILLERIE et le POIDS des OBUS.

       La cuirasse verticale de flan variait entre 270 à 300 m/m d'épaisseur en 1914-1918.

       La construction des BLOCHAUS et des TOURELLES fortement blindés assurait une protection contre les OBUS de l'ARTILLERIE ADVERSE et mettait fin au TIR par les SABORDS.

       Les CUIRASSÉS MODERNES ont adapté le BLINDAGE afin d'assurer une protection efficace contre les BOMBES larguées par les avions, notamment par renforcement des ponts BLINDÉS.

       Par la suite, par la présence d'une cloison longitudinale renforcée située à l'intérieur contre laquelle les ENGINS explosent, les mines et les TORPILLES des SOUS-MARINS.

       Un CUIRASSÉ bien construit, armé par un équipage bien entraîné peut recevoir plusieurs gros projectiles sans être mis hors de combat.

       Les CUIRASSÉS en 1914-1918 étaient des bâtiments de 18.000 tonneaux à 30.000 tonneaux, armés de CANON de 305 m/m à 381 m/m, filant de 21 à 24 nœuds. Ils avaient deux ponts blindés séparés par un entrepont cellulaire.

       Aujourd'hui, l'emploi d'un CUIRASSÉ ne se conçoit pas sans une très forte protection aérienne.

       Le NAVIRE de GUERRE CUIRASSÉ de l'AVENIR, doté d'une grande puissance de FEU, est probablement le PORTE-AVIONS lourd ou le NAVIRE PORTE-ENGINS.

       Il est très significatif de constater que depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, aucune nation n'a remis de CUIRASSÉ en CHANTIER.

       En 1960, les CUIRASSÉS ont pratiquement disparus des FORCES NAVALES en service.

       Les CUIRASSÉS sont soit placés en réserve dans des ports dépôts, soit sont employés comme BÂTIMENT-ÉCOLE dans des ACADÉMIES NAVALES.

       Le dernier encore occasionnellement en service est le CUIRASSÉ FRANÇAIS « JEAN-BART » :

       Lancé en 1940, refondu de 1946 à 1950, il déplace 48.000 tonneaux en pleine charge.

       Il file 32 nœuds et il est armé de 8 pièces de 380 m/m en deux tourelles quadruples.

       Ses ponts ont de 170 à 210 m/m d'épaisseur ; sa cuirasse verticale de 225 à 400 m/m.

       Les grands cuirassés actuellement à flot sont les AMÉRICAINS du type « MISSOURI ».

       Lancés en 1943 et 1944, ils déplacent 58.000 tonneaux en pleine charge et ils filent 33 nœuds.

       Ils sont armés de 9 pièces de 406 m/m probablement installés en tourelles de canons triplés.

16. VAISSEAU



Le vaisseau de première ligne à vapeur Napoléon en 1852

       Au temps de la MARINE à VOILE, le nom de VAISSEAU s'est appliqué à tout NAVIRE de dimensions importantes.

       On parlait alors de VAISSEAU MARCHAND, de VAISSEAU de CHARGE ou de TRANSPORT et aussi de VAISSEAU de GUERRE.

       Alors que le GALION était toujours en usage au début du siècle, le VAISSEAU de COMBAT fait son apparition en 1653.

       Ce NAVIRE de GUERRE de FORT TONNAGE atteignait 46 mètres de LONGUEUR pour une LARGEUR de 17 mètres.

       Son ARMEMENT comprenait une ARTILLERIE de première BATTERIE de 28 CANONS de 32 LIVRES, une deuxième BATTERIE de 26 CANONS de 24 LIVRES, une troisième BATTERIE de 26 CANONS de 24 LIVRES.

       Sur le pont du CHÂTEAU ARRIÈRE se trouvaient 10 CANONS de 18 LIVRES, 8 CANONS de CHASSE et 2 CANONS de 9 LIVRES.

       Pourvu d'une SOLIDE MATURE et d'une VOILURE à PHARES CARRÉS, les VAISSEAUX constituaient l'ossature des FLOTTES de COMBAT.

       Les VAISSEAUX du ROI de France (MARINE ROYALE) étaient tous ARMÉS aux FRAIS du TRÉSOR ROYAL.

       Sous COLBERT, lorsque la MARINE s'organisa, le nom de VAISSEAU tendit à ne plus s'appliquer qu'aux GRANDS NAVIRES de COMBAT. Ils furent divisés en plusieurs RANGS ou CLASSES suivant leur importance.

       L'histoire a retenu un classement en 6 RANGS.

       Ce classement a varié avec les progrès techniques.

En 1716, un VAISSEAU de 1er RANG portait de 84 à 120 CANONS.

Un VAISSEAU de 2e RANG, de 64 à 74 CANONS.

Un VAISSEAU de 3e RANG, de 50 à 62 CANONS.

Un VAISSEAU de 4e RANG, de 40 à 48 CANONS.

Un VAISSEAU de 5e RANG, de 28 à 35 CANONS.

Un VAISSEAU de 6e RANG, 20 CANONS de 9 POUCES (23 cm) : il avait une longueur de 30 mètres et il comprenait 500 tonneaux.

       En 1846, un VAISSEAU de 1er RANG avait 3 ponts et il était armé de 120 à 110 CANONS.

       Les AUTRES VAISSEAUX n'avaient que 2 ponts : les vaisseaux de 2e RANG avaient de 100 à 92 CANONS.

       Les vaisseaux de 3e RANG, de 90 à 80 CANONS.

       Les vaisseaux de 4e RANG, de 74 à 50 CANONS.

       Les 5e et 6e RANGS étaient dépassés par l'importance des FRÉGATES.

       En 1663, le principe de la BATAILLE NAVALE en LIGNE de FILE était introduit dans les instructions de COMBAT.

       Les VAISSEAUX étaient répartis dans la LIGNE de COMBAT selon leur RANG, l'importance était qu'ils évoluent à la même vitesse afin de combattre de manière coordonnée.

       C'est le COMBAT en LIGNE qui implique la NAVIGATION en ESCADRE

Evolution des vaisseaux

       En 1630, la « COURONNE » avait 48 mètres de LONG et 15 mètres de LARGE. Elle portait 72 CANONS.

       En 1696, le « ROYAL-LOUIS » avait 57 mètres de LONG et 15 mètres de LARGE. Il possédait 110 CANONS en 3 BATTERIES.

       Le dernier à 3 PONTS était le VAISSEAU « VALMY » dans la MARINE FRANÇAISE lancé en 1847 qui va faire la GUERRE de CRIMÉE.

       Mais avec l'arrivée des CUIRASSÉS, le « VALMY » terminera sa carrière comme SIÈGE de l’ÉCOLE-NAVALE.

       Il avait 62 mètres de long et 16 mètres de large et il portait 32 CANONS dans la 1ère BATTERIE, 34 CANONS courts dans la 2e BATTERIE, 30 CARONADES et 4 CANONS LÉGERS sur les GAILLARDS.

       Il possédait un ÉQUIPAGE de 900 hommes. En comparaison avec le premier vaisseau lancé en 1653 pour un armement de même importance (100 CANONS), ce NAVIRE du 17e siècle possédait un ÉQUIPAGE de 750 hommes (OFFICIERS - MAÎTRES d'ÉQUIPAGE MARINS et CANONNIERS).

       A l'époque de la MARINE à VOILE, les VAISSEAUX de LIGNE du 1er RANG étaient à 3 PONTS et avaient 3 MÂTS au minimum.

       Après les derniers NAVIRES à VOILES, l'expression VAISSEAU de LIGNE a continué à s'appliquer aux CUIRASSÉS combattant en LIGNE.

       Aujourd'hui encore dans la MARINE MILITAIRE, le VAISSEAU reste le GRAND NAVIRE de COMBAT dont l'ARME PRINCIPALE est l'ARTILLERIE. Bien qu'ils ne COMBATTENT plus en LIGNE.

       Il est à noter que le nom de VAISSEAU n'est pas donné aux PORTE-AVIONS et PORTE-HÉLICOPTERES, bien qu'ils comprennent aussi à leur BORD une ARTILLERIE DÉFENSIVE.

17. SOUS-MARIN



Le sous-marin USS Connecticut

       Le SOUS-MARIN est un BÂTIMENT de GUERRE conçu pour naviguer et combattre en plongée.

       La plongée du SOUS-MARIN est provoquée par le remplissage d'eau de RÉSERVOIRS LATÉRAUX appelés les « BALLASTS ».

       La remontée du SOUS-MARIN est exercée par l'ÉVACUATION de cette eau des BALLASTS sous la pression d'un air comprimé.

       C'est à l'inventeur américain David BUSHNELL que l'Histoire attribue la première attaque par la voie sous-marine.

       Cette attaque avait été effectuée à l'aide d'un gros TONNEAU aménagé en SOUS-MARIN, durant la Première guerre de l'INDÉPENDANCE des ÉTATS-UNIS d'AMÉRIQUE.

       En 1775, c'est le BLOCUS de BOSTON par les vaisseaux ANGLAIS qui allait inaugurer cette première guerre d'INDÉPENDANCE des ÉTATS-UNIS.

       Elle sera finalement proclamée le 4 juillet 1776 par le CONGRÈS AMÉRICAIN.

       David BUSCHNELL fut le précurseur tant pour la réalisation du SOUS-MARIN qu'il avait appelé « LA TORTUE » que pour l'emploi de l'hélice comme moyen de propulsion des navires.

       C'est en s'inspirant de cette idée, à la fin du 18e siècle, que Robert FULTON, un brillant mécanicien AMÉRICAIN allait construire le premier SOUS-MARIN fonctionnant à l'HÉLICE.

       Il présenta son invention comme une nouvelle ARME capable d'aller sous l'eau pour lancer des bombes explosives appelées « TORPEDOES » contre les bateaux ennemis.

       Mais ses démonstrations n'avaient réussi à convaincre, ni le gouvernement français, ni les Pays-Bas.

       L'Angleterre allait même considérer que c'était une arme trop dangereuse pour les vaisseaux et qu'il valait mieux ne jamais permettre son utilisation.

       Très déçu par ses échecs, Robert FULTON retournera aux Etats-Unis où il allait décéder à l'âge de 50 ans.

       Pourtant, son idée allait faire du chemin et des INGÉNIEURS allaient poursuivre des recherches techniques et même des recherches scientifiques, à la fois pour les soudures des pièces métalliques en construction et la motorisation sous la mer.

       Des essais de flottabilité en surface et d'immersion allaient être expérimentés pour la réalisation de cette nouvelle arme.

       Les premiers essais techniques de placement des BALLASTS à l'intérieur de la COQUE RÉSISTANTE rendaient la flottabilité du SOUS-MARIN assez faible.

       Au point même qu'elle interdisait la navigation en surface dès qu'il y avait une mer un peu difficile, un peu agitée.

       Le SUBMERSIBLE à BALLASTS extérieurs à la COQUE RÉSISTANTE pouvait avoir une grande capacité et permettre d'obtenir les qualités nautiques d'un véritable bâtiment de surface.

       Mais avant d'en arriver à cette solution, des essais de l'utilisation d'un SOUS-MARIN dans une opération militaire seront tentés au cours de la Guerre de SÉCESSION (1861-1865) aux ÉTATS-UNIS.

       Après des débuts qui paraissaient encourageants, on en était arrivé à un cuisant ÉCHEC dans lequel les NORDISTES ont déploré la mort par noyade de l'équipage.

       Malgré cette opération qui n'a pas été un succès, la France allait prendre le RELAIS. L'INGÉNIEUR français Gustave ZÉDÉ allait établir les plans du premier SOUS-MARIN appelé « GYMNOTE » en 1887.

       Ce bâtiment d'expérience à moteur électrique ne jaugeait que 30 tonneaux, filait 7 nœuds en surface et 5 nœuds en plongée.

       Faisant suite à cette réussite, la FRANCE construisit en 1893 le « GUSTAVE ZÉDÉ », Ce bâtiment de 266 tonnes mesurait 48 mètres de long et il était armé de TORPILLES.

       Mais ces prototypes tenaient très mal la MER par suite de la faiblesse de leur COÉFFICIENT de flottabilité qui était de 5% à 10%.

       L'ESSOR définitif de la navigation SOUS-MARINE fut atteint avec les ballasts extérieurs dont on a déjà fait mention précédemment.

       En 1899, le PROJET présenté par Maxime LAUBEUF, ingénieur français, aboutit au SUBMERSIBLE « NARVAL » : 120 tonnes en SURFACE, 200 tonnes en plongée.

       Ce modèle restera le prototype de tous les sous-marins qui allaient suivre : il demeura la référence jusqu'à la propulsion ATOMIQUE.

       LAUBEUF enferma la coque SOUS-MARIN dans une coque de NAVIRE de SURFACE.

       C'est l'introduction de l'eau entre les deux COQUES qui annulait la FLOTTABILITÉ de la coque de NAVIRE ; en jouant le rôle des BALLASTS, elle provoquait la plongée du SUBMERSIBLE.

       Il munit l'ensemble des deux moteurs, l'un fonctionnant à la vapeur (qui deviendra DIESEL par la suite) pour la navigation en surface, l'autre fonctionnant à l'électricité pour la plongée.

       Il restait un problème au « NARVAL » : sa rapidité de plongée était assez faible ... 12 minutes. Le temps de plongée sera amélioré sur les SUBMERSIBLES de type « PLUVIOSE » qui vont suivre.

       Ce temps de plongée sera réduit pour atteindre de 3 à 4 minutes.

       Fin du 19e siècle ou début du 20e siècle, le sous-marin français « ALOSE », comprenait un équipage de 12 hommes, il plongeait jusque 10 mètres de profondeur et avait une autonomie de 2 heures.

       On parviendra encore à prolonger le temps d'autonomie avec évacuation de l'air VICIÉ.

       Parallèlement aux études françaises, des réalisations similaires eurent lieu aux ÉTATS-UNIS en 1898-1899 avec les sous-marins de l'ingénieur HOLLAND.

       Son dernier modèle sera d'ailleurs acheté par l'ANGLETERRE en 1901 et par l'Allemagne en 1903.

       Après la RÉALISATION du « NARVAL » de LAUBEUF, mis en service après les derniers perfectionnements ajoutés en 1904, on ne construisait plus que des SUBMERSIBLES.

       Mais cette appellation FRANÇAISE n'a pas prévalu, et tous les bâtiments sont connus aujourd'hui sous le nom de « SOUS-MARINS », Seule la propulsion ATOMIQUE a permis de réaliser le véritable SOUS-MARIN qui peut séjourner sous le niveau de l'eau.

       Il existait au départ beaucoup de critiques envers l'utilisation du sous-marin et cela contrastait avec les recherches qui étaient pourtant menées pour augmenter les performances de cette nouvelle arme.

       C'est l'Allemagne qui, la première, allait comprendre la portée stratégique du SOUS-MARIN et qui allait améliorer encore la rapidité de plongée du SUBMERSIBLE.

       Les Allemands construisirent bientôt des SOUS-MARINS plongeant en 30 secondes et ayant une flottabilité de 20%.

       Ces performances allaient permettre à l'ALLEMAGNE d'avoir une supériorité dans la stratégie des attaques par la voie sous-marine et, de cette manière, provoquer le changement des règles de BATAILLES en MER.

       En 1914, la France avait, au sein de sa FLOTTE de COMBAT, 76 SOUS-MARINS, l'ANGLETERRE en avait 85, par contre dès 1915 jusque 1918... 11 millions de tonnes de navires alliés furent coulées par les 344 SOUS-MARINS construits par l'ALLEMAGNE pendant la Première Guerre mondiale.

       Entre les deux guerres, le SOUS-MARIN est devenu un navire de combat classique dont tous les types sont équivalents.

       La rapidité de plongée est ramenée à 5 à 10 secondes.

       Le SOUS-MARIN navigue en surface avec le seul panneau du kiosque et les remplissages des BALLASTS ouverts.

       En cas d'alerte, les purges des ballasts sont ouvertes et le bâtiment plonge.

       Pour faire surface, on ferme les purges et on envoie de l'AIR COMPRIMÉ pour chasser l'eau, des ballasts, qui sort par les remplissages.

       Le rayon d'action est faible en plongée : 20 heures à 4 nœuds environ, mais déjà très grand en surface (plusieurs milliers de milles).

       Le tonnage du sous-marin varie de 600 tonnes pour le TYPE CÔTIER à 1.500 tonnes ou 2.000 tonnes pour le TYPE OCÉANIQUE.

       Leur armement comprend 4 ou 6 tubes pour lance-torpilles et un canon de 75 m/m à 305 m/m pour certains sous-marins ANGLAIS.

       Le SOUS-MARIN FRANÇAIS « SURCOUF », 2.800 tonnes, unique en son genre, était armé d'une tourelle de 203 m/m et d'un HYDRAVION d'exploration catapultable.

       En 1939, la FRANCE avait 76 SOUS-MARINS, le Royaume-Unis 58, les Etats-Unis 87 et l'ALLEMAGNE 43.

       Jusqu'en 1945, la KRIEGSMARINE construisit 1.098 SOUS-MARINS dont 780 furent mis hors de combat après avoir coulés 14 millions de tonnes de NAVIRES ALLIÉS.

       En dépit des progrès techniques réalisés par les Allemands, immersion passant de 50 à 200 mètres, SCHNORCHEL permettant de NAVIGUER aux diesels en plongée, appareils d'écoute, etc... la bataille de l'ATLANTIC fut gagnée par les Alliés... grâce à l'ASDIC (appareil de détection par ULTRASONS) et au RADAR.

       Ajouté à ces moyens techniques, l'emploi conjugué d'une multitude de navires ESCORTEURS et des AVIONS, surtout embarqués sur PORTE-AVIONS, protégeant la NAVIGATION en CONVOI.

       En 1944, il était trop tard pour mettre en PÉRIL la suprématie navale des Alliés.

       Et pourtant, la MARINE ALLEMANDE (KRIEGSMARINE) mettra encore en service des SOUS-MARINS ayant une plus grande vitesse de MARCHE en PLONGÉE, 16 nœuds pour un type de 1.600 tonneaux, 20 nœuds pour un type de 800 tonnes.

       Et, cela grâce au fonctionnement momentané d'une turbine à GAZ utilisant l'eau oxygénée dont le produit de combustion soluble ne laisse aucun sillage dans la MER.

       La propulsion atomique constitue pour le SOUS-MARIN une véritable révolution qui allait lui permettre de naviguer continuellement en plongée et de s'y mouvoir à des vitesses de l'ordre de 35 à 40 nœuds.

       Le premier SOUS-MARIN ATOMIQUE a été l'« ALBACORE » lancé aux ÉTATS-UNIS en 1953.

       Le « NAUTILUS » qui le suivit en 1954 a parcouru 62.000 milles en plongée sur la première charge de son réacteur, 93.000 milles sur la seconde.

       Le « TRITON » lancé en 1958 était prévu pour franchir 110.000 milles et le « GEORGE-WASHINGTON » accomplissait en 1961 une traversée de 67 jours sans faire surface.

       Dans le SOUS-MARIN ATOMIQUE de 2.000 à 8.000 tonnes, l'énergie nucléaire fournit la CHALEUR à un turbogénérateur qui actionne lui-même les moteurs électriques servant à la propulsion du bâtiment.

       Ces possibilités nouvelles font du SOUS-MARIN une ARME REDOUTABLE !

       En 1963, les ÉTATS-UNIS disposent d'une réelle avance dans le domaine du SOUS-MARIN ATOMIQUE de gros tonnage.

       Ils en avaient mis 30 en service en 1962.

       Ces bâtiments armés d'engins de type POLARIS constituent un élément essentiel de la puissance militaire américaine.

       En U.R.S.S., l'armée sous-marine a connu depuis 1945 un prodigieux développement.

       En 1962, plus de 400 sous-marins classiques composaient la FLOTTE Soviétique.

       Après 1950, 350 SOUS-MARINS ont été construits dont 70 sous-marins de grande croisière, 2.000 tonnes, 20 nœuds en plongée, autonomie de 3 mois et quelques SOUS-MARINS à propulsion atomique, soit 6 ou 8 en service ou en achèvement.

       En GRANDE-BRETAGNE, grâce à la livraison d'un réacteur atomique, la ROYAL NAVY a pu mettre en SERVICE le SOUS-MARIN ATOMIQUE appelé « DREAD NOUGHT » et elle en a construit un SECOND.

       En FRANCE, les études entreprises en ce domaine en 1954 ont été interrompues en 1958 et reprises peu après.

       Elles dépendaient de la production ou de l'acquisition d'URANIUM enrichi qui est indispensable à un réacteur atomique de propulsion.

       Le nom de SOUS-MARINIER est donné aux membres de l'ÉTAT-MAJOR – du COMMANDEMENT et de l'ÉQUIPAGE des SOUS-MARINS par rapport aux membres NAVIGANTS de la MARINE de SURFACE qui sont, eux, les MARINS.

18. SOUS-MARIN DE POCHE



Sous-marin de poche allemand

       On se souviendra que lors de l'ATTAQUE JAPONAISE sur PEARL HARBOR, une opération SOUS-MARINE devait compléter l'attaque AÉRIENNE.

       Mais cette OPÉRATION SOUS-MARINE n'avait pas obtenu le succès escompté par le PLAN mis au point par l'AMIRAUTÉ JAPONAISE.

       On peut même considérer que ce fut un CUISANT ÉCHEC puisque un SOUS-MARIN avait été repéré par un NAVIRE PATROUILLEUR et qu'une protection avait été rapidement mise en place par les AMÉRICAINS.

       Un SOUS-MARIN de POCHE JAPONAIS qui avait tenté de passer le BARRAGE mis en place, avait finalement connu des problèmes techniques et avait fini par s'échouer sur une plage.

       EXAMINÉ par les SERVICES AMÉRICAINS, ce petit BÂTIMENT pouvait atteindre une distance franchissable de 130 km et il emportait deux TORPILLES.

       Avec la construction des SOUS-MARINS de POCHE de la classe X, les BRITANNIQUES ont produit le SOUS-MARIN de ce type le plus efficace de la SECONDE GUERRE MONDIALE.

       Le 20 septembre 1943, ce petit SUBMERSIBLE allait attaquer avec succès le CUIRASSÉ ALLEMAND « TIRPITZ » dans un port en NORVÈGE.

En Italie :

       En 1940, la FLOTTE ITALIENNE pouvait être considérée comme l'une des plus modernes et les mieux entrainée en EUROPE.

       Les 32 SOUS-MARINS italiens opérant en ATLANTIQUE détruisirent 100 NAVIRES ADVERSES pour un total de 579.000 tonnes.

       La MARINE italienne se battit avec courage à la limite de ses possibilités.

       La pénurie de CARBURANT arrêta son action plus que la supériorité offensive de l'ADVERSAIRE.

       Dans la flotte SOUS-MARINE italienne, on notera que l'AMIRAUTÉ avait prévu de construire des SOUS-MARINS de POCHE.

       On donnera en exemple le SOUS-MARIN de POCHE « C.B. » jaugeant 36 à 45 tonnes de 15 mètres de long et 3 mètres de large.

       Son équipage était composé de 1 à 3 hommes.

       Deux tubes lance-torpilles se trouvaient disposés de part et d'autre de la COQUE.

Les TORPILLES HUMAINES :

       Au cours de la SECONDE GUERRE MONDIALE, les ITALIENS ont utilisé cette ARME avec une très grande efficacité.

       La TORPILLE était constituée d'une enveloppe de torpille normale de 533 m/rn, longue de 6,70 mètres.

       Elle comportait un équipage de deux hommes, des NAGEURS de COMBAT installés à califourchon dans une place aménagée à cette fin.

       Elle était munie d'une tête explosive d'environ 300 kg de TRITOLlTE.

       Elle évoluait à la vitesse de 2,5 à 2,8 nœuds, avait une autonomie de 5 à 6 heures et opérait à une profondeur maximale d'immersion de 30 mètres.

       C'est cette torpille appelée « MAIALE » (COCHON) qui fut utilisée par les assaillants italiens dans l'opération menée dans le PORT d'ALGÉSIRAS près de la BASE anglaise de GIBRALTAR.

       De manière à approcher le plus près possible, discrètement, les Italiens avaient imaginé et transformé un NAVIRE CITERNE en NAVIRE d'APPUI.

       A l'intérieur de ce NAVIRE se trouvait un BASSIN communiquant avec l'extérieur, ce qui permettait aux « MAIALI » de quitter le NAVIRE et même d'y revenir en restant sous l'eau, donc sans être repérés.

Les Britanniques :

       Reprenant le concept de la TORPILLE HUMAINE développé par la MARINE ITALIENNE, la ROYAL NAVY va construire le « CHARIOT », torpille pouvant aussi transporter deux HOMMES.

       Elle avait une distance franchissable de 30 km, elle comportait un NEZ démontable dans lequel se trouvait la charge EXPLOSIVE de 270 kg.

       Cette TORPILLE HUMAINE allait réussir des attaques contre le PORT ITALIEN de PALERME en janvier 1943.

Les Allemands :

       Dans les premières années de la guerre, la KRIEGSMARINE avait négligé les possibilités des SOUS-MARINS de POCHE et des TORPLLES HUMAINES concentrant leurs efforts sur les U-BOOTE classiques.

       C'est seulement à l'AUTOMNE 1943 qu'ils s'intéressèrent à cette possibilité.

       A cette époque, l'ITALIE avait été contrainte à la capitulation et la FLOTTE de SURFACE allemande n'était pas capable de s'opposer à l'invasion ALLIÉE.

       L'ARME SOUS-MARINE allait subir un développement considérable, une force fut constituée dans la HÂTE.

       Mais les TORPILLES HUMAINES allemandes n'obtiendront pas un succès comparable au CHARIOT BRITANNIQUE, ni au MAIALE italien.

19. SCAPHANDRIER



Scaphandrier-plongeur-sous-marin, pied lourd


Vieux casque de scaphandrier


Les pieds lourds, la paire de chaussures pouvait peser 17 kg

       Les SCAPHANDRIERS MILITAIRES sont des PLONGEURS NAGEURS très robustes et parfaitement entraînés.

       Ils sont tout comme les SCAPHANDRIERS CIVILS utilisés à diverses TÂCHES SOUS-MARINES : examen des COQUES de NAVIRES, TRAVAUX de RÉPARATION qui peuvent être exécutés sans passer par le RADOUB.

       Les SCAPHANDRIERS sont également employés aux constructions et aux réparations dans les PORTS MILITAIRES.

       Ils servent également au renflouement ou à l'OXY-DÉCOUPAGE des ÉPAVES IMMERGÉES.

       Le SCAPHANDRE est composé d'un habit en tissu souple imperméabilisé, qui enveloppe le PLONGEUR des pieds jusqu'au cou.

       Les manches se terminent aux poignets par des joints étanches de manière à laisser les mains libres.

       L'habit se termine à hauteur du cou par un PLASTRON MÉTALLIQUE reposant sur la poitrine et sur une partie du DOS. Ce PLASTRON se termine par une large collerette sur laquelle on fixe le CASQUE de forme SPHÉRIQUE où un HUBLOT en GLACE ÉPAISSE permet la visibilité dans un large secteur.

       Le SCAPHANDRE est muni de chaussures à semelles de PLOMB qui assurent sa stabilité et d'une ceinture où l'on accroche des outils nécessaires à la mission.

       Sur la ceinture est fixée une corde dite « de SÉCURITÉ » dont l'autre extrémité est fixée en surface servant à remonter le SCAPHANDRIER à sa demande ou en cas d'ACCIDENT.

       L'air est fourni par une pompe à bras ou par des réservoirs d'AIR COMPRIMÉ à l'aide d'un petit compresseur électrique, disposé sur une EMBARCATION ou sur un QUAI au-dessus du lieu de travail du SCAPHANDRIER.

       L'air arrive au casque par un tuyau souple, une soupape interdit le retour de l'air, tandis que sur une paroi intérieure du CASQUE, une autre soupape que le SCAPHANDRIER peut actionner avec sa TÊTE ou avec sa main, assure l'évacuation de l'AIR VICIÉ ou en excès.

       Par ce système, on voit les bulles remonter au voisinage du TUYAU lorsque le SCAPHANDRIER est en plongée.

       La durée de la plongée est limitée en un temps variable selon la profondeur où le SCAPHANDRIER est amené à effectuer sa mission.

       Le SCAPHANDRIER est considéré comme le servant du GÉNIE SOUS-MARIN, mais il est difficilement opérationnel dans un secteur de combat.

       Pour ce genre d'opération, on utilisera plutôt le SCAPHANDRIER AUTONOME ou le NAGEUR de COMBAT.

20. NAGEUR DE COMBAT



Nageurs de combat

       Les premiers NAGEURS EXPÉRIMENTÉS que l'on avait choisi pour utiliser le SCAPHANDRE autonome à des fins de travaux SOUS-MARINS, ont été appelés les « HOMMES-GRENOUILLES ».

       Ce SCAPHANDRE autonome était beaucoup plus léger que celui utilisé précédemment et il avait l'avantage de ne plus être raccordé à une pompe installée en surface pour fournir l'air nécessaire au SCAPHANDRIER.

       Moins lourd, débarrassé du CASQUE MÉTALLIQUE et des chaussures avec semelles de PLOMB, il permettait au plongeur d'évoluer sous l'eau avec l'aisance d'un POISSON.

       Le plongeur était équipé d'un appareil qui lui permettait de respirer et de se déplacer un certain temps sous l'eau, sans être relié à l'extérieur.

       Son appareil respiratoire était raccordé sur une ou deux bombonnes d'air comprimé.

       L'HOMME-GRENOUILLE portait des chaussures PALMÉES ressemblant à des pattes de GRENOUILLE, d'où ce nageur fut depuis lors appelé « HOMME-GRENOUILLE ».

       PRÉVU au départ pour faciliter le travail à faire SOUS le niveau de l'eau par le SCAPHANDRIER AUTONOME en lui donnant une certaine aisance, l'idée a été reprise pour faire des recherches sous-marines afin de retrouver des épaves de bateaux enfouies sous les MERS depuis la nuit des TEMPS.

       Il a également servi pour réaliser des recherches scientifiques sur la FLORE et la FAUNE qui évoluent dans les profondeurs des océans.

       Et il fallait s'y attendre, le SCAPHANDRE AUTONOME a aussi servi à des ACTIVITÉS SPORTIVES, cette nouvelle technique de plongée est même devenue pour certains, un véritable HOBBY ou encore une manière de se donner du plaisir en vacances.

       Les ARMÉES, et principalement les MARINES MILITAIRES, se sont également intéressées à cette nouvelle technique qui permettait de mettre au point de nouvelles opérations SOUS-MARINES.

       Si le nom d'HOMME-GRENOUILLE est resté utilisé dans toutes les BRANCHES d'ACTIVITÉS, de RECHERCHES, de TRAVAUX, SPORTIVES ou d'INTERVENTIONS SOUS-MARINES, dans la MARINE MILITAIRE, ils sont devenus des « NAGEURS de COMBAT ».

       Dans la MARINE MILITAIRE, l'HOMME-GRENOUILLE est donc appelé le « NAGEUR de COMBAT ».

       C'est la désignation RÉGLEMENTAIRE lorsque l'on parle de ce CORPS devenu une unité importante dans les MARINES.

       La MARINE de GUERRE ITALIENNE parait être la première à avoir mis ce CORPS au point en 1940, des HOMMES-GRENOUILLES pour l'armement d'engins de combat.

       Ces hommes-grenouilles pouvaient quitter un navire ou un sous-marin en étant directement en plongée, à partir d'un SAS convenablement aménagé.

       Ils pouvaient se faire remorquer par un ENGIN PROPULSEUR, plonger jusque 75 et 80 mètres.

       Dans la nuit du 19 au 20 décembre 1941, deux hommes-grenouilles ayant quitté au large des ESTACADES le sous-marin « SCIRE » réussirent à pénétrer dans le port d'Alexandrie et à disposer trois torpilles sous deux CUIRASSÉS BRITANNIQUES et un PÉTROLIER qui furent gravement endommagés.

       Dans la MARINE FRANÇAISE, le groupe de RECHERCHES SOUS-MARINES fut le premier centre de formation des NAGEURS de COMBAT, il a été fondé en 1945 par le commandant Jacques COUSTEAU. Cette initiative donnera NAISSANCE en 1952 à l'ÉCOLE de FORMATION des NAGEURS de COMBAT.

       Cette école forme en 9 mois des SPÉCIALISTES de l'ACTION CÔTIÈRE pour la reconnaissance des PLAGES, des PILOTES PROPULSEURS qui se déplacent sous l'eau à l'AIDE d'ENGINS PROPULSEURS-ÉLECTRIQUES, des NAGEURS PALMEURS chargés de l'attaque des OBJECTIFS SOUS-MARINS.

       TOUS sont également titulaires du BREVET de PARACHUTISTE.

       Il est parfois nécessaire que ces NAGEURS de COMBAT soient largués par AVION ou par HÉLICOPTÈRE à proximité de leurs OBJECTIFS SOUS-MARINS.

Aux Etats-Unis d'Amérique :

       Dans les UNITÉS COMMANDOS de MARINES prévues pour opérer en MISSIONS SPÉCIALES (UNITÉS SEALTH), les hommes de troupes reçoivent également une formation de NAGEUR de COMBAT en plus du BREVET de PARA-COMMANDO.

En Grèce :

       Les NAGEURS de COMBAT forment une unité de 110 hommes et 10 OFFICIERS qui sont répartis en 5 sous-unités de 25 hommes. Une BRIGADE d'INFANTERIE de MARINE comprend une SOUS-UNITÉ de 3 sections de 4 NAGEURS de COMBAT, COMMANDOS de DESTRUCTION

21. PORTE-AVIONS



Porte-avions

       Le PORTE-AVIONS est un GRAND BÂTIMENT de GUERRE doté d'installations permettant le TRANSPORT, l'ENVOL et l'APPONTAGE des AVIONS de COMBAT.

       Par la même occasion, ce NAVIRE possède de VASTES HANGARS comprenant GARAGES et ATELIERS pour l'ENTRETIEN et la RÉPARATION des AVIONS.

       Sans oublier que chaque NAVIRE dispose également des équipes de MÉCANICENS chargées du fonctionnement de la MACHINERIE et des interventions en cas d'avarie ou de panne.

       Le PORTE-AVIONS est devenu le NAVIRE de GUERRE le plus important de la MARINE MILITAIRE des GRANDES NATIONS qui dominent notre MONDE par leur position STRATÉGIQUE.

       C'est au cours de la SECONDE GUERRE MONDIALE que la complémentarité des FORCES MILITAIRES TERRESTRES AÉRIENNE et NAVALE est devenue indispensable dans les OPÉRATIONS de GRANDE ENVERGURE au cours des BATAILLES DÉCISIVES.

       Comme ce fut le cas dans la GUERRE du PACIFIQUE où la coordination entre MARINE - AVIATION et TROUPES de l'ARMÉE TERRESTRE avait fait la démonstration de son EFFICACITÉ.

       Bien qu'il ait encore contribué à la maîtrise des MERS, le CUIRASSÉ LOURD (DREADNOUGHT) n'occupait plus la position dominante dans les grandes BATAILLES NAVALES.

       Il commençait à être dépassé par le PORTE-AVIONS, véritable BASE AÉRIENNE FLOTTANTE qui pouvait, grâce à l'utilisation des AVIONS de CHASSE et des BOMBARDIERS LÉGERS ou opérant en PIQUÉ, entamer le COMBAT à plus longue distance.

       Ses OPÉRATIONS menées par la voie des AIRS offraient finalement un meilleur résultat. Le combat aérien permettait une approche des cibles à atteindre qui s'avérait plus efficace que les TIRS à longue portée de l'ARTILLERIE des CUIRASSÉS.

       En plus, le HARCELLEMENT des AVIONS qui procédaient par VAGUES d'ASSAUT SUCCESSIVES contre les BÂTIMENTS de GUERRE ENNEMIS, ne donnaient à ceux-ci pas beaucoup de temps pour se réorganiser après une attaque.

       Cette nouvelle forme de bataille navale avait fini par s'imposer et fait du PORTE-AVION la NOUVELLE PLACE-FORTE sur les MERS.

       Le TEMPS des GRANDES BATAILLES NAVALES avec leurs COMBATS EN LIGNE était révolu.

       Le PORTE-AVIONS est devenu le MAÎTRE des OCÉANS.

Historique :

       En 1903-1904, les frères Orville et Wilbur WRIGHT réussissent à faire voler un appareil plus lourd que l'AIR.

       L'AVIATION était née et elle allait rapidement évoluer en se perfectionnant.

       A peine 5 ans plus tard, c'est Louis BLÉRIOT qui allait réussir à traverser la MANCHE : partant de CALAIS en France, il atteindra DOUVRES en Angleterre.

       Cet exploit eut lieu le 25 juillet 1909, Louis BLÉRIOT deviendra l'un des premiers INDUSTRIELS de l'AVIATION en FRANCE.

       Mais sur le plan MILITAIRE, l'ARMÉE comprend très rapidement l'utilité de cet APPAREIL pour la RECONNAISSANCE AÉRIENNE afin de repérer les positions ennemies en cas de conflit.

       En matière d'OBSERVATION AÉRIENNE, la mobilité de l'AVION offre un NET AVANTAGE sur le BALLON CAPTIF.

       La reconnaissance aérienne sera confiée au GÉNIE qui sera doté des premiers AVIONS.

       La MARINE n'est pas moins intéressée, elle s'intéresse également à l'utilisation de l'AVION, mais les premiers APPAREILS doivent opérer à partir des CÔTES, l'utilisation en MER est plus compliquée.

       Et pourtant, des RECHERCHES sont menées et la MARINE ROYALE BRITANNIQUE va faire preuve d'imagination avec l'idée de les embarquer à BORD d'un VAISSEAU, installé sur une plate-forme qui serait aménagée.

       Et le 14 NOVEMBRE 1910, un avion put, pour la toute première fois, décoller d'un BÂTIMENT ANGLAIS sur une plate-forme de 25 mètres de long.

       Le premier appontage eut lieu dans la MARINE AMÉRICAINE le 18 janvier 1911, sur une plate-forme de 32 mètres, l'avion ne filait guère plus de 50 km / heure.

       Le SYSTÈME d'APPONTAGE, qui sera adopté peu à peu par toutes les MARINES, était formé par une crosse fixée sur l'avion.

       Cette crosse au cours de l'APPONTAGE, accrochait des BRINS TRANSVERSAUX SUCCESSIFS munis à leurs extrémités de lourds sacs de SABLE.

       Aujourd'hui, ces sacs sont remplacés par des RESSORTS à longue COURSE.

       Au cours de la Première Guerre mondiale, la MARINE NATIONALE FRANÇAISE utilisa plusieurs BÂTIMENTS comme TRANSPORTS d'AVIONS ou d'HYDRAVIONS, mais seule la ROYAL NAVY avait pensé à construire de véritables PORTES-AVIONS à pont d'ENVOL en transformant les COQUES de CUIRASSÉS ou de PAQUEBOTS.

       Les premiers prototypes réalisés étaient le « FURIOUS », l' « ARGUS » et l' « EAGLE » : ils allaient donner une certaine avance à la MARINE BRITANNIQUE, les essais s'avéraient très prometteurs.

       En 1919, la ROYAL NAVY mettait en chantier le premier PORTE-AVIONS proprement-dit.

       Le « HERMÈS », 10.800 tonnes avec 20 AVIONS et la MARINE IMPÉRIALE JAPONAISE allait imiter les BRITANIQUES et presque en même temps, la MARINE FRANÇAISE transformait la COQUE du CUIRASSÉ de 23.000 tonnes, le « BEARN » qui était mis en chantier en 1914 pour en faire un PORTE-AVIONS.

       En raison de la GUERRE 1914-1918, cette initiative sera bloquée et la construction du PORTE-AVIONS seulement reprise en 1919.

       Le « BEARN » entra en service en 1927, il portait une QUARANTAINE d’AVIONS et avait trois ascenseurs pour les monter du HANGAR INTÉRIEUR au pont d'envol.

       Il fut encore utilisé comme TRANSPORT au cours de la SECONDE GUERRE MONDIALE.

       Deux autres PORTE-AVIONS étaient en PROJET : le « JOFFRE » et le « PAINLEVÉ » mais ils étaient à peine commencés en 1939 et ils n'ont jamais pu être achevés.

       A cette ÉPOQUE 1939-1945, les GRANDES MARINES avaient chacune plusieurs GRANDS PORTE-AVIONS.



Le Hornet

Aux ÉTATS-UNIS :
le « USS SARATOGA »,33.000 tonnes, 70 avions,
le « YORKTOWN »,
le « LEXINGTON », 75 avions,
l’ « ENTERPRISE »,
le « HORNET »,79 avions



Le Kaga Ikari

aux JAPON :              

1’« AGAKI »,26.900 tonnes de 50 à 70 avions,

le « ZUIKAKU »,
le « SHOKAKU »,
le « KAGA »,68 avions,
le « HIRYU », 63 avions,
le « SORYU »

Porte-avions LÉGERS : le « SHOHO », le « ZUIHO ». 24 avions

en Grande-Bretagne :

l’ « ILLUSTRIOUS » de 33 à 45 avions

       Tous les PORTE-AVIONS étaient du même type : à PONT d’ENVOL dégagé de BOUT en BOUT avec la CHEMINÉE et les PASSERELLES déportées en ABORD et formant ÎLOT.

       Les PORTE-AVIONS ont joué un rôle capital au cours de la SECONDE GUERRE MONDIALE que ce soit dans les attaques à la TORPILLE dans les COMBATS d’ESCADRE comme « MIDWAY » ou la MER de CORAÏL ou encore dans les attaques à la BOMBE CLASSIQUE contre les NAVIRE au MOUILLAGE dans les PORTS (PEARL HARBOR ou TARENTE).

        Ils sont même intervenus dans la PROTECTION des CONVOIS d'ESCADRES ou de NAVIRES MARCHANDS contre les attaques des SOUS-MARINS.

       Les BOMBARDEMENTS en PIQUÉ conjugués avec les BOMBARDEMENTS en ALTITUDE, jusque les ATTAQUES à la TORPILLE sous la PROTECTION de la CHASSE ont fait de l'AVION de l'AÉRONAVALE une ARME redoutable pour les plus grands NAVIRES de COMBAT.

       Le CUIRASSÉ CLASSIQUE tirant à 30 ou 40 km, était dépassé par l'efficacité du PORTE-AVIONS qui, grâce à ses avions, tirait à plusieurs centaines de kilomètres sur les NAVIRES de COMBAT ENNEMIS.

       Dans la GUERRE du PACIFIQUE, les JAPONAIS et les AMÉRICAINS se livraient une lutte sans merci en cherchant les uns et les autres une destruction réciproque des PORTE-AVIONS, parce que ceux-ci conditionnaient toute la puissance NAVALE.

       Le JAPON fut battu quand, faute d'industries, il n'eut plus aucun avions, ni PORTE-AVIONS.

       Alors que, au même moment « 1945 », les ÉTATS-UNIS avaient mis en CHANTIER 13 grands PORTE-AVIONS et seulement 2 NAVIRES de LIGNE. Cette proportion donne une idée de la RÉVOLUTION TECHNIQUE accomplie en peu de temps dans la composition des FLOTTES de COMBAT.

       On distingue déjà à cette époque, plusieurs sortes de PORTE-AVIONS :

       1. Le PORTE-AVIONS d'ESCADRE LOURD appelé aussi le PORTE-AVIONS de COMBAT ou encore le PORTE-AVIONS d'ATTAQUE. C'est un MASTODONTE CUIRASSÉ armé d'une puissante D.C.A., 45.000 tonnes, 33 NŒUDS transportant 82 avions

       2. Le PORTE-AVIONS d'ESCADRE LÉGER, moins coûteux parce que non cuirassé, moins APTE à collaborer avec son aviation aux combats entre FORCES NAVALES. Il atteint 14.000 tonnes, 25 nœuds et il transporte 30 avions.

       3. Le PORTE-AVIONS d'ESCORTE, qui est seulement capable d'accompagner une ESCADRE ou un CONVOI pour assumer différentes fonctions complémentaires aux PORTE-AVIONS LOURDS ou LÉGERS au cours des combats. Par exemple :

       a / Assurer le TRANSPORT d'un certain nombre d'avions de réserve à fournir aux PORTE-AVIONS de COMBAT afin de remplacer ceux qui sont abattus ou devenus inutilisables.

       b / Servir de BASE d'ACCUEIL, si pour l'une ou l'autre raison, le PORTE-AVIONS LOURD n'était plus en ÉTAT de RECUEILLIR ses propres avions.

       c / Il peut aussi accompagner un convoi et participer avec ses avions à la lutte anti SOUS-MARINE dans des régions où l'aviation adverse n'est pas trop à craindre.

       Ces PORTE-AVIONS d'ESCORTE étaient construits en série, parfois en partant de la COQUE d'un PÉTROLIER ou d'un CARGO.

       Leur TONNAGE varie entre 7.000 et 12.000 tonnes, la vitesse est de 18 ou 19 nœuds et ils portent entre 20 à 25 avions.

       A l'heure actuelle, les PORTE-AVIONS constituent l'ÉPINE DORSALE des GRANDES FLOTTES OPÉRATIONNELLES.

       Plusieurs AMÉLIORATIONS TECHNIQUES ont apporté des modifications dans la STRUCTURE du PORTE-AVIONS.

       C'est ainsi que les ponts obliques sont apparus, inclinés de 5 degrés à 9 degrés sur l'axe du navire.

       Ils permettent l'appontage et le catapultage en laissant libre le reste du PONT du NAVIRE, qui peut alors servir de parking pour les appareils en stand by la plupart du temps.

       Ces pistes obliques réduisent les délais d'ENVOL des appareils et accroissent la SÉCURITE et la rapidité à leur retour.

       Ce retour était déjà facilité par l'UTILISATION du MIROIR d'APPONTAGE.

       En U.R.S.S.,l'emploi des AVIONS à RÉACTION armés de bombes atomiques ou THERMONUCLÉAIRES avait permis la création du PONT de PORTE-AVIONS recourbé à l'extrémité de l'ESPACE d'envol après le CATAPULTAGE afin d'adapter ces nouveaux appareils de leur FORCE de FRAPPE et d'INTERVENTION.

       Certaines FORCES AÉRONAVALES se sont dotées d'APPAREILS à décollage et appontage vertical, comme les AVIONS de CHASSE « HARRIER » de conception britannique.

       Ces appareils se sont facilement INTÉGRÉS dans les effectifs de l'AÉRONAVALE.

       Leur adaptation sur les PORTE-AVIONS ne posait aucun problème sinon une différence d'organisation pour la technique de décollage et d'appontage.

       Seule la consommation du carburant de ces avions était plutôt excessive pour la manœuvre des ENVOLS et des APPONTAGES, ce qui devait alors amener les AÉRONAVALES à limiter l'UTILISATION de ce type d'APPAREILS.

       La supériorité des ÉTATS-UNIS est écrasante dans le domaine des PORTE-AVIONS, surtout dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale.



Porte-avions lourds classe Forrestal

Par exemple :

       Le « FORRESTAL » (60.000tonnes) :

       Ce prototype qui a coûté 218 millions de dollars fut lancé en 1954.

       Il avait 315 mètres de long, 76 mètres de large et avait 4 ascenseurs,4 catapultes à vapeur, des pistes d'envol dégagées et cuirassées, possédait un équipage de 4.000 hommes et transportait de 70 à 100 avions de 4 types différents allant du BOMBARDIER au CHASSEUR SUPERSONIQUE.

       Il pouvait mettre en l'air 32 appareils en 4 minutes.

       En 1961, c'est la propulsion atomique qui apparait dans le domaine du PORTE-AVIONS.

       L' « ENTERPRISE » (75.000 tonnes) :

       Il présente des caractéristiques bien supérieures à celles du « FORRESTAL ».

       Le « SARATOGA » :

       Il emporte de 90 à 120 avions, soit 3 ESCADRILLES d'assaut (total: 54 avions), 1 ou 2 ESCADRILLES de CHASSE (total : de 18 à 36 avions). Il emporte en plus des avions destinés aux missions spéciales et des HÉLICOPTÈRES.

       Comme le « FORESTAL », le « SARATOGA » dispose d'une longueur de 315 mètres et il est propulsé par des moteurs qui atteignent 300.000 c.v. et il comprend 4.000 hommes d'équipage.



Le Midway

       Le « MIDWAY » :

       La classe des PORTE-AVIONS LOURDS « MIDWAY » avec le « CORAL SEA » et le « FRANKLIN-D-ROOSEVELT » furent lancés en 1945 et furent opérationnels quelque temps après la fin des hostilités.

       De 1954 à 1970, ils feront l'objet de travaux de refonte pour être dotés d'une piste oblique, d'un pont d'envol de plus grandes dimensions et de catapultes à vapeur en lieu et place des catapultes hydrauliques d'origine.

       Le « MIDWAY » sera de nouveau modifié dans les années 1980 pour pouvoir emporter le nouveau chasseur de la US. NAVY, le F-A-18 « HORNET »..

       En 1992, ce porte-avions sera retiré du SERVICE : des problèmes de FLOTTABILITÉ et de STABILITÉ commençaient à apparaître.

       En 1972, ce fut déjà le « U.S.S. F.D. ROOSEVELT » qui avait été retiré du SERVICE, son nom a été donné à un nouveau bâtiment de classe « NIMITZ » (propulsion nucléaire).

        Caractéristiques :

PORTE-AVIONS LOURD.
MOTEURS composés de 4 turbines qui atteignent une puissance de 212.000 c.v.
Son tirant d'eau est de 10,80 mètres;
il atteint une vitesse de 30,6 nœuds, soit 57 km / heure.
Son équipage est de 2.615 hommes, plus 1.800 hommes pour l'aviation embarquée.
Son parc aérien comprend 68 avions + hélicoptères de service.
Son PONT d'ENVOL atteint 298,40mètres.
Distance franchissable : 8.000milles ou 14.400km.



USS Enterprise en septembre 1945

       Le « U.S.S. ENTERPRISE » :

       Ce BÂTIMENT de GUERRE reprenait le NOM d'un des BÂTIMENTS les plus célèbres de la GUERRE du PACIFIQUE pour devenir le premier PORTE-AVIONS à propulsion nucléaire jamais réalisé jusqu'à cette époque, plutôt troublée par la GUERRE FROIDE.

       Mis sur cale en 1958, l'« ENTERPRISE » a été lancé en septembre 1960 et mis en SERVICEOPÉRATIONNEL en novembre 1961.

Caractéristiques :
TYPE : PORTE-AVIONS NUCLÉAIRE
MOTEURS : 4 groupes de turbines de 280.000 c.v. actionnés par 8 réacteurs nucléaires qui consomment de l'URANIUM ENRICHI.
LONGUEUR : 335,90 mètres
LARGEUR : 40,50 mètres
TIRANT d'EAU : 10,90mètres
VITESSE : 32 nœuds ou 60 km / heure
DISTANCE FRANCHISSABLE : 8.000 milles ou 14.400 km

       GRÂCE à l'encombrement réduit de leur appareillage de propulsion nucléaire, l'« ENTERPRISE » dispose de VASTES RÉSERVOIRS de CARBURANT pour ses AVIONS.

       Les 10 millions de litres de KÉROSÈNE dont il dispose en réserve lui donnent une plus grande autonomie opérationnelle AÉRIENNE.

       Ce BÂTIMENT possède une COQUE qui s'inspire de celle des NAVIRES de la CLASSE FORRESTAL.

       Ce PORTE-AVIONS comporte 4 catapultes à VAPEUR, il dispose de 4 ascenseurs placés en bordure de PONT et est doté d'un îlot à la configuration très simple, classique, de proportions rationnelles.

       Son PONT d'ENVOL dont la forme irrégulière apparait très prononcée, est très vaste.

       Les lignes de la passerelle de commandement sont bien étudiées, offrant ainsi un champ de vision OPTIMAL.

       L' « ENTERPRISE » comprend un ÉQUIPAGE de 5.500 hommes dont 3.100 pour la conduite du NAVIRE et 2.400 pour s'occuper et piloter les AVIONS (entre 90 et 120 appareils).

       Il a subi d'importantes transformations, notamment de janvier 1979 à mars 1982, pour l'installation d'un nouveau RADAR et de systèmes de contre-mesures électroniques.

       Il dispose de lance-leurres, son armement défensif consiste en trois ensembles de tir de missiles SEA-SPARROW et trois systèmes anti-missiles PHALANX de 20m/m.

       Le « U.S.S. KITTY-HAWK » :

       Ce bâtiment de GUERRE est le SECOND NAVIRE de la CLASSE FORRESTAL.

       Il fut un des premiers PORTE-AVIONS LOURDS à pouvoir faire décoller et apponter simultanément ses appareils.

       Le « KITTY-HAWK » emporte 86 avions et hélicoptères.

       Il fait partie du même programme de défense aéronautique que le « CONSTELLATION » et le « U.S.S. AMERICA ».

       Ces PORTE-AVIONS seront dans les premiers à être doté de RAMPES de LANCEMENT JUMELÉES pour MISSILES « TERRIER ».

       Ils sont également dotés du système de détection et de coordination des INFORMATIONS pour la lutte ANTI-SOUS-MARINE, appelée aussi le Système A.S.C.A.C. (ANTI-SUBMARINE CLASSIFICATION and ANALYSIS CENTER), ainsi que d'un RADAR à large champ de repérage et de détection.

       Ils seront aussi équipés d'un système de communication par SATELLITE qui a remplacé les communications HERTZIENNES ou par voie des ondes RADIO.

       Ils ont aussi fait partie du programme du S.L.E.P. (SERVICE-LIFEEXTENSION-PROGRAM) destiné à prolonger la durée de service des PORTE-AVIONS.

       Le rayon d'action des nouveaux avions de combat est de 900 km pour les F14 « TOMCAT », 810 km pour les F18 « HORNET » et 576 km pour les A-6 « INTRUDER ».



U.S.S. Constellation

       Le « U.S.S. CONSTELLATION » : Ce BÂTIMENT de GUERRE est le troisième PORTE-AVIONS de la CLASSE FORRESTAL ; construit en 1960, ARMÉ en octobre 1961, il se distingue des autres NAVIRES de la même classe par la superstructure de son ÎLOT situé plus en arrière vers la POUPE.

       Par ailleurs, 2 de ses 4 plates-formes élévatrices pour amener les AVIONS sur le PONT d'ENVOL sont installées à l’AVANT de l'ÎLOT, alors que le FORRESTAL n'en possède qu'une à cette place.

       Ce PORTE-AVIONS est armé de 3 RAMPES de LANCEMENT octuples pour missiles SAM-SEA-SP ARROW et de 3 systèmes de TIR ANTI-MISSILES PHAL ANX de30 m/m.

       A l'instar de son SISTERSHIP le « KITTY-HAWK », le « CONSTELLATION » est équipé de 4 catapultes à vapeur et il peut transporter 2.150 tonnes de LOGISTIQUE pour l'aéronautique et 7,38 millions de litres de KÉROSÈNE pour son aviation embarquée.

Caractéristiques :
TYPE : PORTE-AVIONS LOURD
MOTEURS : 4 turbines au GAZ de 280.000 c.v.
LONGUEURS : hors tout : 318,80 mètres entre perpendiculaire 301,76 mètres
LARGEUR : 39,62 mètres
TIRANT d'EAU en CHARGE : 11, 20 mètres
VITESSE : 33,6 nœuds
ÉQUIPAGE : 2.900 officiers et matelots, 2.500 personnes pour aviation embarquée.

       Le « U.S.S. AMERICA » :

       Semblable au « CONSTELLATION » et au « KITTY-HAWK », ce porte-avions lourd dérive lui aussi de la classe des « FORRESTAL », lancé en 1964.

       Il possède les mêmes caractéristiques que ses prédécesseurs :

       LONGUEUR: 318,80 mètres.

       Il est doté du même système de défense de TIR ANTI-MISSILES, du même système de détection RADAR - SONAR et A.S.C.A.C.

       Son système de communication est authentique à celui-ci de ses SISTERSHIP.

       On évalue le prix de leur construction à un minimum de 150 millions de dollars dans les années 60, mais il faut prendre en considération le coût des équipements perfectionnés dont on les a doté pour rester opérationnels.

       Le système d'appontage en est entièrement automatique.

       Il emporte 86 avions et hélicoptères, à savoir :

       - 24 « TOMCAT » F14 – 24 « HORNET » F18

       - 14 « INTRUDER » A6 – 4 « PROWLER » EA6B

       - la « VIKING » S3B – 4 « HAWKEYES »  E2C

       - 6 HÉLICOPTÈRE SH 60F « BLACK-HAW »

       Ce PARK aérien permet à l'« US.S. AMERICA » d'effectuer des missions de détection aérienne, NAVALE et SOUS-MARINE et de luttes ANTI-SOUS-MARINES.

Evolution des PORTE-AVIONS

       Depuis 1945, fin de la Seconde GUERRE mondiale, l'HISTOIRE de la MARINE MILITAIRE est étroitement liée à l'ÉVOLUTION de la SITUATION POLITIQUE INTERNATIONALE.

       La GUERRE FROIDE, les tensions au MOYEN-ORIENT, en ASIE et en AFRIQUE ont contribué au maintien de la FORCE AÉRONAVALE comme moyen de pression des SUPERPUISSANCES.

       Et dans ce climat de reprise possible d'un CONFLIT IMPORTANT, les ÉTATS-UNIS ont poursuivi leur politique de construction de GRANDS PORTE-AVIONS dépassant ainsi largement les moyens MILITAIRES sur MER des autres NATIONS.

       C'est dans ce contexte que certains PORTE-AVIONS qui avaient servi dans la Seconde GUERRE mondiale ont été maintenus en FONCTION et adaptés aux techniques modernes du COMBAT NAVAL de manière à rester OPÉRATIONNELS.

       C'est notamment le cas de l' « USS. ESSEX » dont les caractéristiques sont :

LONGUEUR : 250 mètres hors tout 276 mètres
LARGEUR : 45 mètres
VITESSE: 32 nœuds – Déplacement : 33.100 tonnes
ARMEMENT au DÉPART : 12 CANONS de 127 m/m, 88 de 40 m/m

       Il porte 100 AVIONS et comprend un ÉQUIPAGE de 3.500 hommes

       Le « U.S.S. RANGER » :

       Ce NAVIRE de GUERRE est un véritable VÉTÉRAN qui s'est adapté à toutes les époques et qui s'est adapté à toutes les modifications survenues au fil du temps.

       LANCÉ en 1934, à l'origine, il était le premier bâtiment construit directement comme PORTE-AVIONS.

       Ceux qui l'avaient précédé ont été construit à partir d'un CROISEUR de BATAILLE ou d'un PAQUEBOT de la MARINE CIVILE qui ont subi les transformations nécessaires.

       En 1945, le « RANGER » va évoluer en fonction de l'expérience acquise au cours des combats de la Seconde Guerre, notamment le renforcement cuirassé du pont d'ENVOL.

       Durant la GUERRE FROIDE dans la seconde partie des années 60, il sera modernisé avec la transformation de sa SURFACE d'ENVOL qui sera dotée d'un PONT OBLIQUE.

       Si ses moteurs ont été modifiés, il restait dans la FLOTTE des PORTE-AVIONS à propulsion conventionnelle.

       Il subsistera encore après l'introduction des PORTE-AVIONS à propulsion NUCLÉAIRE, mais il bénéficiera d'un nouvel équipement de communication satellite et d'un nouvel ARMEMENT.



Le Kennedy

       Le « U.S.S.JOHN-F-KENNEDY » :   

       En 1963, il avait été envisagé que le prochain PORTE-AVIONS serait construit selon la même conception que l'« ENTERPRISE ».

       Il aurait dû recevoir la PROPULSION NUCLÉAIRE, mais le coût élevé de cette seconde réalisation allait amener le HAUT ÉTAT-MAJOR de la U.S. NAVY à revoir cette décision.

       En 1964, le « JOHN-F-KENNEDY » sera mis en chantier, il sera le dernier PORTE-AVIONS à propulsion conventionnelle. Cette unité AMÉRICAINE dérive des GRANDS PORTE-AVIONS de l'APRÈS-GUERRE.

       Mais, en revanche, il sera le premier PORTE-AVIONS équipé de LANCEMISSILES « SEA-SPARROW » en lieu et place des MISSILES « TERRIER » prévus au départ.

       Autre particularité : ce navire possède un tunnel d'échappement qui détourne sur TRIBORD les GAZ chauds des moteurs afin de ne pas interférer sur l'ensemble RADAR et le PONT d'ENVOL.

       Le SYSTÈME de défense SEA-SPARROW permet grâce au RADAR T.A.S. (TARGET ACQUISITION SYSTEM) de repérer plusieurs cibles à la fois, et après on peut lancer plusieurs missiles à la rencontre des cibles qu'ils peuvent frapper jusqu'à 16 km.

       En 1963, la décision était prise : le prochain PORTE-AVIONS qui n'avait pas encore reçu de nom sera le dernier PORTE-AVIONS à propulsion conventionnelle et ce, pour des raisons de coût trop élevé.

       A la suite de l'ASSASSINAT du PRÉSIDENT des Etats-Unis, il fut décidé que ce PORTE-AVIONS s'appellerait « JOHN-F-KENNEDY ».

       Ce sont les opérations menées au cours de la GUERRE du VIETNAM qui ont démontré l'utilité des PORTE-AVIONS et c'est à la suite du cuisant ÉCHEC de la puissance militaire des ÉTATS-UNIS face à la détermination du VIET-CONG qui va contribuer au changement de STRATÉGIE des ÉTATS-UNIS.

       L'EFFORT MILITAIRE sera porté sur la modernisation de la U.S. NAVY dans laquelle entrerait en fonction la construction de nouveaux PORTE-AVIONS à propulsion nucléaire.

       Au total, ce nouvel effort d'investissement dans la MARINE de GUERRE portera le nombre de porte-avions à 15 unités dont 4 à propulsion nucléaire.

Le « U.S.S. ENTERPRISE » :
Le « U.S.S. NIMITZ » entrera en fonction le 3 mai 1975.
Le « U.S.S. EISENHOWER » suivit en 1977 et le dernier construit, le « U.S.S. CARL VINSON » en 1981.
Le « NIMITZ » allait coûter 1,881 milliards de dollars et le prix unitaire des deux autres dépasse les 2 milliards.

       Ce NAVIRE est légèrement plus grand que l'« ENTERPRISE » mais l'ensemble des MACHINES est moins lourd, il gagne en puissance et il est beaucoup plus performant.

      Caractéristiques :

       Ce porte-avions lourd déplace 81.600 tonnes ou 91.400 tonnes en pleine charge.

       Les moteurs sont composés de 4 réacteurs nucléaires entrainant des groupes turbo réducteurs de 280.000 c.v. qui lui donnent une vitesse de 35 nœuds.

LONGUEUR : 332,90 mètres
LARGEUR : 40,80 mètres
TIRANT d'EAU : 11,30 mètres ou 13 mètres en pleine charge

       Son aéronavale est de 90 avions et hélicoptères au minimum.

       Il possède un équipage de 3.300 hommes affectés à la navigation et 3.000 hommes pour l'aviation embarquée.

       C'est une véritable ville flottante qui est capable d'accueillir des avions aussi divers que des « CORSAIR », des « HORNET », des « TOMCAT », des « INTRUDER », des « HAWKEYES » et des hélicoptères de recherche de sauvetage et de lutte anti-sous-marines.

       Le pont d'envol est doté de trois BRINS et un filet d'arrêt d'urgence, il est desservi par 4 ascenseurs qui amènent les avions depuis les HANGARS, lesquels avions décolleront lancés par des CATAPULTES à VAPEUR.



U.S.S. EISENHOWER

       Le « U.S.S. EISENHOWER » :

       Comme ses SISTERSHIPS, l'« EISENHOWER » a été conçu de manière à disposer d'une durée de vie opérationnelle d'un demi-siècle.

       Les bâtiments de ce type sont bien protégés contre les dommages éventuels au combat, avec leurs ponts et leurs coques blindés.

       Ils ont été dotés d'une ceinture de protection en KEVLAR d'une importante robustesse.

       Les 2.000 compartiments étanches qu'ils comportent leur assurent également une marge de sécurité importante en cas de voie d'eau.

       Caractéristiques :

TYPE : porte-avions nucléaire lourd MOTEURS : deux réacteurs nucléaires au lieu de HUIT sur les bâtiments de la même catégorie des classes précédentes; ils actionnent 4 groupes turboréacteurs de 280.000 c.v.
LONGUEUR : 327 mètres
LARGEUR : 40,85 mètres
TIRANT d'EAU : 11,30 mètres
VITESSE : 30 nœuds ou 55 km / heure
DÉPLACEMENT : 93.700 tonnes à pleine charge
ÉQUIPAGE : 3207 hommes pour la navigation et 2.685 hommes pour l'aviation embarquée.

       Ce porte-avions est plus communément appelé le « IKE » par son équipage.

ORGANISATION de l'AVIATION EMBARQUÉE sur PORTE-AVIONS

       L'ensemble des FORMATIONS AÉRIENNES qui sont embarquées sur un PORTE-AVIONS est désignée sous le nom de «  CARRIER - AIR – GROUP  ».

       L'unité de BASE-TACTIQUE est le « SQUADRON » (ESCADRILLE), elle comprend 18 AVIONS qui se répartissent en 3 FLIGHT (DIVISION) de 6 AVIONS et un FLIGHT se divise en 2 SECTIONS de FORMATION de 3 appareils.

       En période de GUERRE, 3 CARRIER AIR GROUPS sont affectés à chaque PORTE-AVIONS: un GROUP EMBARQUÉ, un GROUP au repos et un GROUP à l'ENTRAINEMENT.

       L'AÉRONAVALE aux ÉTATS-UNIS est répartie en 3 FORCES DIFFÉRENTES :

       La U.S. NAVY avec les

       1. CARRIER-AIR-GROUP attachés à chacun des PORTE-AVIONS

       2. l'AVIATION NAVALE BASÉE à TERRE

       3. l’AVIATION de RÉSERVE

       4. la FLEET LOGISTIC-AIR-WING chargée du TRANSPORT

       La COAST GUARD AVIATION attachée à la U.S. COAST-GUARD chargée de la protection des côtes.

       La U.S. MARINE-CORPS AVIATION

       UNITÉS aériennes chargées de l'appui et support de l’U.S. MARINE-CORPS.

       Si nous avons LOURDEMENT insisté sur les principaux PORTE-AVIONS de la U.S. NAVY, c'est parce que la MARINE de GUERRE AMÉRICAINE est assurément la plus puissante qui existe dans le MONDE.

       En effet, les ÉTATS-UNIS d'AMÉRIQUE sont la seule nation à pouvoir encore aujourd'hui aligner un nombre impressionnant de PORTE-AVIONS.

       Au vu des coûts faramineux que représentent l'achat et l'équipement ultra moderne d'un porte-avions aujourd'hui, très peu de pays disposent des moyens financiers nécessaires pour en faire l'acquisition et équiper leur FLOTTE MILITAIRE de cet outil super puissant.

       Chaque pays qui possède des accès à la mer, donc des côtes à défendre ou des intérêts à assurer la protection de sa MARINE de PÊCHE ou sa MARINE MARCHANDE doit disposer d'une MARINE de GUERRE, mais cette MARINE MILITAIRE doit être adaptée à ses besoins RÉELS.

       Seules les Nations dominantes ou influentes se sentent dans l'obligation de posséder une puissante MARINE de GUERRE parce que selon une expression qui est couramment utilisée, « cela représente encore aujourd'hui UNE FORCE de DISSUASION ».

       Nous laissons aux lecteurs le SOIN d'APPRÉCIER.

       La deuxième raison d'insister sur la MARINE MILITAIRE AMÉRICAINE, c'est aussi et avant tout, dû principalement à l'action qu'elle a menée de décembre 1941 à septembre 1945 durant la GUERRE du PACIFIQUE.

       Les PORTE-AVIONS de la U.S. NAVY ont beaucoup marqué les esprits par les batailles célèbres qui ont influencé l'histoire de cette guerre.

       L'action menée par les PORTE-AVIONS de la ROYAL NAVY avait beaucoup moins défrayé les CHRONIQUES des journaux.

       Et pourtant, elle ne fut pas moins méritante. Mais son rôle fut certainement beaucoup plus discret dans les opérations auxquelles ils furent amenés à prendre part, que ce soit dans l'OCÉAN ATLANTIQUE, dans la MER MÉDITERRANÉE, la MER de NORVÈGE, la MER de BARENTS, la MER d'OMAN, la MER de CHINE, l'OCÉAN INDIEN.

       Sur ces longs parcours, les batailles navales, pour importantes qu'elles furent, n'auront pas eu un impact aussi glorifiant que celles livrées dans le PACIFIQUE.

       Mais l'histoire des PORTE-AVIONS de la ROYAL NAVY mérite d'être connue, aussi elle fera l'objet d'un travail annexe, auquel nous allons nous atteler.

       C'est la raison pour laquelle seul l'exemple de l'« ILLUSTRIOUS » a été désigné précédemment bien que la GRANDE-BRETAGNE en possédait plusieurs.

       Dans l'ARSENAL de la ROYAL NAVY, il y avait déjà ceux dont nous avons parlé précédemment : le « FURIOUS », l'« ARGUS » et le « EAGLE » construits durant la Première Guerre mondiale.



L’Argus

       Mais parmi ces premiers porte-avions, seul le « FURIOUS » avait pu être terminé avant la fin de ce premier conflit, les deux autres n'avaient pas pu être terminés dans les temps pour devenir des nouveautés opérationnelles.

       Par contre, le « H.M.S. FURIOUS » allait faire la démonstration de l'importance de poursuivre les recherches pour améliorer cette nouvelle arme navale.

       Le « H.M.S. FURIOUS » était à la base un croiseur de bataille. Il fut converti en PORTE-AVIONS en 1917-1918 pour doter la GRAND FLEET de meilleurs moyens de reconnaissance et empêcher les ZEPPELINS ALLEMANDS de venir l'espionner.

       Ce nouveau type de NAVIRE de GUERE allait apporter la PREUVE qu'il était possible de décoller mais aussi de revenir se poser sur le PONT d'ENVOL.

       Il était conçu pour transporter 20 avions et sa plus belle performance en 1918 fut de lancer un RAID AÉRIEN sur les HANGARS des ZEPPELINS de TONDERN.

       Aussi, la GRANDE-BRETAGNE allait poursuivre avec la construction du « H.M.S. HERMÈS ».

       Et à la suite de cet exploit dont on n'avait pas beaucoup parlé à l'époque, les MARINES MILITAIRES d'autres nations allaient imiter la ROYAL NAVY.

       Nous ne reviendrons pas sur l'histoire des PORTE-AVIONS japonais de la guerre du PACIFIQUE.

       C'est un sujet qui a fait l'objet de pas mal de publications dans l'HISTOIRE de la Seconde Guerre mondiale et nous avons déjà évoqué les 6 porte-avions de combat et les 2 porte-avions légers que le JAPON possédait au début du second conflit mondial dans les pages précédentes.



Le Graf Zeppelin

       L'ALLEMAGNE avait envisagé la construction d'un porte-avions, le « GRAF ZEPPELIN ». Nom choisi. Mais cette idée qui avait été émise au début des hostilités commencées le 3 septembre 1939 n'avait finalement été conçue que sur les plans.

       Comme en 1914-1918, la flotte de surface de la KRIEGSMARINE de 1939-1945 n'était pas en mesure d'affronter la MARINE BRITANNIQUE, le « BISMARCK » en était le plus bel exemple.

       De ce fait, investir dans la construction d'un PORTE-AVIONS qui serait très rapidement mis hors d'état de nuire par les nombreux PORTE-AVIONS de la ROYAL NAVY avait donné matière à réflexion dans l'AMIRAUTÉ du IIIe Reich.

       Et les Allemands ne devaient jamais achever le PORTE-AVIONS qu'ils avaient prévu sur PLANS.

       L’ITALIE : Au lendemain de la défaite du CAP du MATAPAN, l'Amirauté italienne cherchait les moyens de réagir face à ce mémorable contrecoup du 28 mars 1941.

       La décision fut prise de transformer en PORTE-AVIONS deux paquebots transatlantiques. Le NAVIRE à turbines « ROMA » rebaptisé « AQUILA » fut modifié et puissamment armé pour être ainsi le premier PORTE-AVIONS ITALIEN. Malheureusement, il ne prit jamais la MER.



L'Aquila lors de sa transformation en porte-avions, en 1943.

       Quant au second PORTE-AVIONS dont le nom choisi était le « SPARVIERO », il n'aura vécu que dans le rêve de ceux qui espéraient encore modifier le destin d'une flotte désormais PARALYSÉE.

       C'est au milieu des années quatre-vingt que l'Italie allait se doter d'un porteaéronef auquel elle donna le nom du célèbre homme politique italien à l'origine de l'unité du pays.

       Le « GIUSEPPE GARIBALDI » : mis sur cale en mars 1981, aux chantiers ITALCANTIERI de MONTFALCONE, ce PORTE-AÉRONEFS a été lancé en juin 1983.

       Conçu au départ essentiellement pour la lutte anti sous-marine, ce bâtiment est entré en service en septembre 1985.

       Il dispose de deux ascenseurs par où les appareils qu'il transporte arrivent des HANGARS jusqu'au pont d'envol.

       Caractéristiques :

LONGUEUR : 180,20 mètres
LARGEUR : 28,50 mètres (30,40 mètres pont d'envol compris)
TIRANT d'EAU : 6,70 mètres
ARMEMENT : il possède 10 missiles antinavires OTOMAT MK2,
46 unités missiles ALBATROS pour son autodéfense,
6 canons antiaériens BREDA de 40 rn/rn,
6 TORPILLES anti-sous-marines.
AVIATION EMBARQUÉE: il emporte des hélicoptères de plusieurs types chargés des missions de surveillance, de sauvetage en mer et de lutte contre les SUBMERSIBLES.

       Depuis 1988, il possède des avions SEA-HARRIER à décollage et à atterrissage court ou vertical.

       Son pont d'envol possède dans sa partie avant un tremplin incliné sous un angle de 6,50 permettant le décollage court.

       Les MOTEURS sont de 4 turbines GÉNÉRAL ÉLECTRIC / FlAT de 100.000 ch de puissance.

       Le PORTE-AÉRONEFS file à 30 nœuds.

       Équipage composé de 998 hommes.

       DISTANCE FRANCHISSABLE : 7000 milles ou 13.000 km

       L'U.R.S.S. : Au début des HOSTILITÉS, la FLOTTE MILITAIRE de l'U.R.S.S. se trouvait en état de nette infériorité, tout à la fois sur le plan technique et sur celui de la formation des équipages par rapport aux FORCES NAVALES des autres belligérants.

       Par la force des choses, les unités de la MARINE SOVIÉTIQUE furent contraintes à limiter leurs opérations à la défense des côtes.

       En juin 1941, à l'ouverture des hostilités, la FLOTTE de GUERRE russe se composait de bâtiments construits au début du siècle.

       En mer NOIRE, elles eurent parfois à faire aux navires d'assaut ITALIENS.

       Au cours du siège de SÉBASTOPOL, la flotte italienne coulait le CROISEUR « KRASNI KRIM » le 5 août 1942 au large de TÉODOSIA.

       L'U.R.S.S. disposait d'un unique PORTE-AVIONS, le « STALINE », bâtiment de 9000 tonnes qui pouvait embarquer 22 avions.

       Ce porte-avions fut obtenu en 1936, à partir d'un croiseur de premier rang, le « KRASNAVA BESSARABIA ».

       Deux autres PORTE-AVIONS de 12.000 tonnes furent mis en chantier, mais on n'en sait pas plus.

       La guerre menée par l'Union soviétique fut essentiellement gagnée sur TERRE.

       Mais les enseignements tant sur le plan politique que sur le plan économique devaient amener après la guerre une restructuration complète de la FLOTTE RUSSE.

       Et elle est aujourd'hui une des plus puissantes au monde.

       Dans les années qui ont suivi les partages des zones d'influence de l'après-guerre, le monde se retrouvait divisé entre deux BLOCS SUPER puissants : d'une part les ÉTATS-UNIS d'AMÉRIQUE et d'autre part, l'Union soviétique.

       L'évolution de la situation politique, les progrès techniques de l'emploi des armes et des tactiques nouvelles ont conduit et conduisent encore les puissances maritimes à renforcer la défense de leurs lignes de communication et d'échange.

       Cela se traduit par un retour à l'emploi de la force AÉRONAVALE comme un instrument des superpuissances, comme moyen de pression pour justifier une recherche frénétique de l'innovation technique et une production croissante des moyens militaires sur MER.

       Contrairement aux États-Unis qui ont poursuivi la construction des grands porte-avions, l'Union soviétique et d'autres forces NAVALES ont préféré se lancer dans la production de bâtiments polyvalents.

       En Russie, les deux grandes unités de sa force AÉRONAVALE ne sont pas des PORTE-AVIONS de conception classique.

       Mais ce sont plutôt des transporteurs d'avions et d'hélicoptères.

       Les avions embarqués sont prévus pour des décollages très courts et peut-être même à décollage et atterrissage verticaux.



Le Kief

« Le KIEV » :

       Communément considéré comme PORTE-AVIONS par les observateurs, ce bâtiment représente plutôt un aménagement des CROISEURS de type MOSKVA porte-hélicoptères qui, en plus de sa dotation d'HÉLICOPTÈRES embarque également des avions à décollage VERTICAL. C'est suivant le type de mission à accomplir.

       L'ensemble de son armement semble nettement supérieur à celui des PORTE-AVIONS américains.

       Caractéristiques :

TYPE : CROISEUR - PORTE-AVIONS ou PORTE-AVIONS d'ATTAQUE ARMÉ (c'est selon la documentation)
Construit aux CHANTIERS NAVALS NICOLAÏEFF en 1971, mis sur cale en 1973 lancé - ARMEMENT 1976
DÉPLACEMENT : 40.000 tonnes
AUTONOMIE: inconnue
VITESSE: 30 nœuds
ÉQUIPAGE: aucune info
DIMENSIONS :
LONGUEUR: 282 mètres, en pieds 925
LARGEUR: 61 mètres, en pieds 200
TIRANT d'EAU: inconnu
ARMEMENT PRINCIPAL :
2 lance-missiles - « SAN 3 » DOUBLE
4 lance-missiles - « SAN 4 » DOUBLE
28 canons de 57 m/ m
2 LANCE-ROQUETTES
AVIATION EMBARQUÉE :
50 avions et 25 hélicoptères

       Cependant, il est dépourvu de tous les dispositifs et de tous les équipements qui caractérisent les porte-avions classiques, tels que catapultes, miroirs d'appontage et dispositifs d'arrêt des avions.

       « Le MINSK » : Son Sister Ship est de même conception, il a été construit aux chantiers NAVALS de la MER MOIRE.



Le Kouznetsov en juillet 1996

       « Le KOUZNETSOV » :

       Ce bâtiment a été mis sur CALE en novembre 1983 et lancé en décembre 1985.

       Il fait partie des PORTE-AVIONS LOURDS, construits à l'époque de la grandeur de l'U.R.S.S.

       Ce porte-avions est chargé des missions de la défense aérienne de la FLOTTE, il est capable de s'opposer aux avions et aux missiles de croisière d'un adversaire éventuel.

       Avec un déplacement de 67.500 tonnes en charge maximale, le « KOUZNETSOV » file à une vitesse de 32 nœuds ou 60 km/h.

       Ses dimensions sont de LONGUEUR 304,50 mètres pour une LARGEUR de 71 mètres avec un TIRANT d'EAU de 11 mètres.

       Son équipage est composé de 2.100 hommes.

       Il transporte 30 avions de 3 types différents :

       FULERUM D - MIG 29 : rayon d'action 2100 km

       FLANKER D - SUKHOI SU-33 : rayon d'action 1500 km

       FLOGGER B - MIG 23 rayon d'action 900 km

       Pour la petite histoire, lors de la désagrégation de l'UNION SOVIÉTIQUE, la propriété du « KOUZNETSOV » à la RUSSIE a été contestée par l'UKRAINE, mais finalement, il est resté dans la FLOTTE de la RUSSIE après un échange avec un CROISEUR RUSSE.

       En 1997, le « KOUZNETSOV » opérait pour le compte de la FLOTTE RUSSE du NORD.

       « Le VARYAG » :

       Ce bâtiment, construit à la même époque que le « KOUZNETSOV », s'appelait le « RIGA », il n'était pas encore achevé au moment du partage lors de la séparation des différents états.

       Il est devenu la propriété de la flotte russe en échange avec un Croiseur, mais il ne sera PEUT-ÊTRE jamais achevé, malgré les besoins pressants de la MARINE RUSSE dans le domaine des PORTE-AVIONS, eu égard aux difficultés rencontrées dans un climat tendu après cette séparation entre la Russie et différents États devenus indépendants.

       A l'heure où nous rédigeons ce texte, nous ne sommes pas en mesure de vous informer sur la suite donnée à ce PORTE-AVIONS RUSSE.

       LA FRANCE (MARINE NATIONALE) :

       Nous avons déjà évoqué la construction du PORTE-AVION « BEARN » au cours du premier conflit mondial en 1914-1918 et son blocage jusqu'en 1919.

       Nous n'évoquerons pas non plus les diverses raisons qui ont retardé son achèvement jusqu'en mai 1927.

       Depuis 1927, jusque 1933, ce porte-avions avait servi dans la flotte de MÉDITERRANÉE en participant à des missions au MAROC.

       Il sera refondu pour être modernisé en 1935.

       Il sera affecté à l'ESCADRE ATLANTIQUE en 1936. Trois ans plus tard, il reçut pour mission de transporter l'OR destiné à payer les avions achetés par la France aux ÉTATS-UNIS et au convoyage des mêmes appareils vers la France.

       Mai 1940 : MASSACRE des AVIONS du « BEARN ».

       En mai 1940, pour tenter d'arrêter les PANZERS allemands, la MARINE française envoya le « BEARN » avec ses 4 et puis 6 escadrilles de CHASSEURS et BOMBARDIERS en PIQUÉ. Mais ce fut un MASSACRE ! Sur 20 appareils envoyés, 10 sont abattus et 3 sont endommagés et le lendemain, sur 15 avions envoyés, 9 sont détruits. L'ÉCHEC des avions du « BEARN » est définitif.

       Le « BEARN » sera placé sous les ordres de l'AMIRAL ROBERT commandant de la « FLOTTE des ANTILLES » qui comportait un certain nombre de NAVIRES dont les CROISEURS LÉGERS « JEANNE d'ARC » et « ÉMILE BERTIN ».

       Après l'Armistice signé entre la France et l'Allemagne en juin 1940, le « BEARN » et la « FLOTTE des ANTILLES » resteront au mouillage dans ces ILES de 1940 à 1942.

       L'AMIRAL ROBERT, resté fidèle au RÉGIME de VICHY, refusa obstinément de rallier les FORCES ALLIÉES jusqu'à l'été 1943.

       Durant toute cette période, les ÉTATS-UNIS étaient préoccupés par cette situation, entrés en guerre aux côtés des Britanniques et des FORCES ALLIÉES, les Américains craignaient que les ALLEMANDS puissent se servir des Antilles françaises comme BASE pour leurs sous-marins engagés dans la Bataille de l'ATLANTIQUE.

       Une position de la U.S. NAVY dans les ANTILLES aurait pu s'avérer utile pour lutter contre les U-BOOTEN de la KRIEGSMARINE allemande.

       Les relations entre l'AMIRAL ROBERT et les autorités américaines se sont détériorées progressivement après l'attaque des JAPONAIS sur PEARL HARBOR et elles sont devenues très tendues après le débarquement des Américains en AFRIQUE du NORD.

       Mais après le ralliement des forces françaises d'AFRIQUE du NORD à la FRANCE LIBRE et aux FORCES ALLIÉES ANGLO-AMÉRICAINES, le Comité d'ALGER donna l'ordre à l'AMIRAL ROBERT de se soumettre et de rejoindre en juillet 1943 sans saborder ses navires.

       Repris dans les FORCES NAVALES de la FRANCE LIBRE, le « BEARN » sera expédié aux ÉTATS-UNIS où il restera de 1943 à 1944 afin d'y subir une importante refonte.



Le Bearn à la mer. La photo à été prise après sa dernière refonte de 1934 à 1935

       Revenu en 1944 sur le front ATLANTIQUE, il aura un rôle passif.

       Il fera partie des opérations en INDOCHINE en 1945 et 1946. Il aura encore un rôle dans la FLOTTE de la MARINE NATIONALE jusqu'en 1967, année où il fut condamné puis vendu pour être démoli.

       « Le BEARN » était de type PORTE-AVIONS LÉGER

       Caractéristiques :

- Moteurs : 4 turbines de 37.200 ch
- Dimensions :
LONGUEUR : 182,60mètres
LARGEUR : 35,20 mètres
- Tirant d'eau : 9,50mètres
- Vitesse : 20 nœuds ou 37 km/h
- Déplacement : 22.245tonnes
- Equipage composé de 875 hommes

       Le « COMMANDANT TESTE » :

       Classé par les Français parmi les PORTE-AÉRONEFS, ce bâtiment était en réalité un navire de TRANSPORT d'HYDRAVIONS.

       Si nous évoquons ses caractéristiques et son histoire, c'est uniquement pour donner des précisions quant à son utilisation dans la MARINE FRANÇAISE afin d'éviter la confusion avec les RÉELS PORTE-AVIONS FRANÇAIS pour la clarté des lecteurs.

       Une BASE FLOTTANTE : ce titre convient bien mieux à ce bâtiment qui n'est pas un PORTE-AVIONS.

       Construit par les chantiers de la GIRONDE, le TRANSPORTEUR d'HYDRAVIONS « COMMANDANT TESTE » fut mis sur cale en 1927 et il fut lancé en avril 1929 à BORDEAUX.

       Entré en service dans la MARINE NATIONALE en 1932, ce navire était caractérisé par une ceinture de protection épaisse de 50 m/m et un blindage de pont de 36 m/m.

       Il est destiné à servir de base flottante pour les HYDRAVIONS, il sert également de base de ravitaillement pour ces avions.

       Il disposait, pour effectuer les manœuvres de lancé au décollage, de quatre CATAPULTES et pour le réembarquement de cinq GRUES de HISSAGE d'une capacité maximale de 12 tonnes.

       Caractéristiques :

- MOTEURS : turbines Schneider-ZOELLY de 21.000 ch
- DIMENSIONS :
LONGUEUR de 167 mètres,
LARGEUR de 27 mètres

- Tirant d'eau : 6,93 mètres
- Vitesse : 20,5 nœuds ou 38 km/h
- Déplacement : 10.000 tonnes
- Equipage composé de 686 hommes

       Historique :

       Ce navire fut présent dans tous les grands drames de la MARINE FRANÇAISE.

       Il servit dans l'ATLANTIQUE dans la période de l'offensive allemande de mai 1940 ; comme plusieurs bâtiments de l'époque, il ne joua pas un rôle déterminant.

       AFFECTÉ au théâtre de MÉDITERRANÉE, il se trouvait à MERS EL KÉBIR au début du mois de juillet 1940, peu après l'entrée en vigueur de l'ARMISTICE.

       Il y subit la tristement célèbre attaque de l'Amiral SOMMERVILLE menée dans le cadre de l'opération « CATAPULT ». Il aura la chance de n'y subir aucun dommage.

       Après avoir regagné TOULON, il allait servir à l'instruction des MARINS. Il sera encore présent dans cette BASE NAVALE le 27 septembre 1942 lorsque, par crainte que ses navires ne soient réquisitionnés pour renforcer les MARINES allemande et italienne, l'Amirauté de la MARINE NATIONALE FRANÇAISE décidait de SABORDER sa FLOTTE.

       Le « COMMANDANT TESTE » fut renfloué par les Italiens en 1943.

       Ensuite, il sera coulé par les ALLIÉS suite à une attaque d'AVIONS.

       Sa carcasse sera récupérée et amenée en chantier pour effectuer des réparations qui allaient se révéler trop importantes et trop onéreuses ; il sera condamné en 1950 et fut vendu pour démolition en 1963.

Le « DIXMUDE » :

       Ce navire trouve ses origines aux ÉTATS-UNIS d'Amérique. Il a été construit initialement pour devenir un cargo. Mis sur CALE en 1939 dans les chantiers navals de SEATTLE TACOMA, le bâtiment fut lancé le 8 décembre 1940.

       Mais il ne devait jamais servir dans le rôle auquel il avait été destiné puisque la MARINE AMÉRICAINE décida de l'acheter pour le transformer en PORTE- AVIONS AUXILIAIRE. C'était un type de NAVIRE qui manquait cruellement dans l'ARSENAL de la U.S. NAVY.

       Lors de l'entrée en guerre des États-Unis aux côtés des Britanniques et de leurs alliés, la U.S. NAVY devait le céder à la ROYAL NA VY où il allait continuer de servir dans son rôle de PORTE-AVIONS auxiliaire sous le NOM de« BITER ».

       Ce navire sera alors vendu à la MARINE FRANÇAISE au début de 1945 et c'est alors qu'il sera rebaptisé sous le nom de « DIXMUDE ».

       Dès 1947, le « DIXMUDE » effectua une première campagne en INDOCHINE, en emportant à son bord la FLOTTILLE des WILCAT 4F.

       Il accomplit quelques rotations entre la France et l'EXTRÊME-ORIENT de 1949 à 1950 afin d'aller y livrer des avions.

       Il prit part à l'ÉVACUATION du TONKIN en 1954.

       A partir de 1960, le porte-avions fut employé comme base aérienne du CORPS AMPHIBIE de la MARINE NATIONALE à SAINT MANDRIER.

       Il sera désarmé en 1964 et rendu aux Américains en 1966.

       Aux ÉTATS-UNIS, il devait servir de NAVIRE CIBLE pour l'entraînement au TIR de NAVIRES de la VIIe flotte de la U.S. NAVY.

       Caractéristiques :

- TYPE : PORTE-AVIONS LÉGER D'ECORTE
- Moteurs : GROUPES DIESEL-ÉLECTRIQUES de 8.500 ch
- Dimensions :
LONGUEUR : 150 mètres,
LARGEUR : 21,20 mètres
- Tirant d'eau : 8,70 mètres
- Vitesse : 16 nœuds ou 30 km/h
- Équipage composé de 800 hommes



L'Arromanches en 1961 en mer Méditerranée.

       « L'ARROMANCHES » :

       A l'origine, 1'« ARROMANCHES » est un PORTE-AVIONS LÉGER britannique qui portait le nom de « COLOSSUS ».

       Ce porte-avions fut mis sur CALE aux CHANTIERS VICKERS ARMSTRONG Ltd à NEWCASTEL-ON-TYNE le 1er juin 1942. Il sera lancé le 30 septembre 1943. Mis en service le 16 décembre 1944, il subit un entraînement de 3 mois avant de faire sa première croisière opérationnelle en mars 1945.

       Il gagna CEYLAN en passant par le canal de SUEZ, puis il allait rallier l'AUSTRALIE en vue de prendre part à la fin de la guerre contre le JAPON.

       De retour en ANGLETERRE en juillet 1946, ce navire fut mis en prêt à la disposition de la FRANCE le 6 août 1946.

       Il sera cédé définitivement en 1951 et c'est à cette période qu'il fut rebaptisé « ARROMANCHES ».

       Il recevra des FLOTTILES EMBARQUÉES déjà en 1946, les avions portaient les cocardes françaises.

       A la fin de 1947, il subira un CARÉNAGE à TOULON avant de reprendre le service en avril 1948

       Il ralliera l'NDOCHINE en octobre 1948 pour y effectuer sa première campagne.

       Transitant par SAÏGON, il gagna le TONKIN et après avoir effectué quelques missions en décembre 1948, il reprit le chemin de la France. Rentré à TOULON en février 1949, il reprit ses activités en ESCADRE avant de revenir en INDOCHINE pour effectuer une seconde campagne en septembre 1951 avec, à son bord, des HELLDIVER et des SEAFIRE.

       Ce nouveau séjour en EXTRÊME-ORIENT sera marqué par diverses opérations, il se terminera en mai 1952.

       Son retour en MÉDITERRANÉE s'effectua en juin de la même année.

       Une troisième campagne en INDOCHINE commença en août 1952 et s'acheva en mai 1953.

       A cette date, le PORTE-AVIONS étant rapatrié vers la métropole afin d'aller y subir un grand carénage.

       Il reviendra une quatrième fois en EXTRÊME-ORIENT en septembre 1953 et ses avions prendront part aux opérations au-dessus de DIËN BIËN PHU.

       Il quitta définitivement l'INDOCHINE en août 1954 afin de regagner le PORT de TOULON.

       L'« ARROMANCHES » reprit ses activés opérationnelles en février 1955, il servit en MÉDITERRANÉE et il effectua aussi une croisière dans l'ATLANTIQUE en mai de la même année.

       En octobre 1956, il fut engagé dans une opération majeure ... l'AFFAIRE de SUEZ, en compagnie du PORTE-AVIONS « LA FAYETTE ».

       Cette opération eut lieu en collaboration avec les PORTE-AVIONS britanniques tels que « ALBION », « EAGLE », « BULWARK ». « THESEUS » et « OCÉAN ».

       Ayant embarqué des CHANCE-VOUGHT CORSAIR et des AVENGER, l’« ARROMANCHES » les engagea dans des missions d'attaque au sol contre des aérodromes ÉGYPTIENS, mais aussi en appui des actions aéroportées qui furent conduites sur PORT-SAÏD.

       La grande refonte qu'il subit de 1957 à 1958 permit aux PORTE-AVIONS de pouvoir embarquer des avions plus modernes comme l’« ALIZÉ ».

       En 1969, il fut classé en PORTE-HÉLICOPTÈRES et il continua d’effectuer des missions de toutes sortes jusqu'à son désarmement le 22 janvier 1974.

       Mis en vente en 1976, le vieux bâtiment fut envoyé à la démolition deux ans plus tard, en novembre 1978.

       L'« ARROMANCHES » aura servi 28 ans dans la MARINE NATIONALE FRANÇAISE.

       Armement :

       Cet armement était composé de canons BOFORS de 40 m/m antiaériens et de canons sur affût quadruples ANTI-AÉRIENS VICKERS de 40 m/m.

       Le nombre a varié selon les époques.

       Caractéristiques :

       - TYPE : porte-avions léger de 14.000 tonnes

       - Propulsion : turbines à engrenages

       - 2 HÉLICES

       - Puissance : 40.000 ch

       - Vitesse : 25 nœuds

       - Distance franchissable : 12.000 milles à 14 nœuds, soit 22.200 km

       - Dimensions : LONGUEUR : 211,25 mètres. LARGEUR : 24,50 mètres

       - Tirant d'eau : 7,15 mètres

       24 AVIONS EMBARQUÉS étaient amené sur le pont d'envol par 2 ascenseurs de 13,71 mètres sur 10,36 mètres dont la capacité atteignait 6.800 kg.

       Il disposait d'une catapulte hydraulique de 6,350 kg de poussée pour lancer les avions.

       Il comportait 10 Brins dans lesquels la crosse des avions venait s'accrocher pour apponter et 2 barrières destinées à les arrêter en cas de problème.

       Après 1958, le porte-avions reçut une piste oblique de 4° mesurant 172 mètres de longueur.

       Son hangar unique mesurait 135,63 mètres de longueur sur 15,84 mètres de largeur et 5,33 mètres de hauteur.



Le porte-avions La Fayette à Toulon en 1951 (Photo H. Emery, Toulon)

       « LA FAYETTE » :

       A l'origine, le PORTE-AVIONS « LA FAYETTE » était un ancien CROISEUR LÉGER AMÉRICAIN du nom de « FARGO ».

       Le 11 avril 1942, les chantiers navals NEW-YORK SHIPBUILDING Co, ont mis ce croiseur léger sur cale pour le transformer en un PORTE-AVIONS qui devait porter le nom de « CROWN POINT ».

       Mais quelques temps plus tard, alors qu'il était achevé comme PORTE-AVIONS, il recevra le nom de « LANGLEY », du fait d'un navire coulé dans le PACIFIQUE dont il fallait explicitement conserver la mémoire suite à un acte héroïque qu'il avait accompli.

       Lancé le 22 mai 1943 à CAMDEN, il entra en service en août 1943.

       Ses essais à peine terminés, le « LANGLEY » gagna le théâtre des opérations dans le PACIFIQUE où il participa à diverses opérations de GUERRE.

       Il fut notamment engagé dans les grandes batailles de TARAWA, de SAÏPAN et des Iles PHILIPPINES.

       Le 21 janvier 1945, alors qu'il se trouvait en MER de CHINE, ce porte-avions fut touché par une bombe qui tua 3 membres d'équipage et qui en blessa 11 autres.

       A la fin de la GUERRE du PACIFIQUE, il avait à son actif la destruction de quelques bâtiments de guerre ennemis, ainsi que 31 navires marchands et 200 avions abattus.

       Il sera prêté à la MARINE FRANÇAISE en juin 1951 dans le cadre du PACTE d'assistance mutuelle.

       Le « LANGLEY » fut alors baptisé « LA FAYETTE ».

       Il rallia NORFOLK où il embarqua des avions F-6F HELLCAT et des SB-2C HELLDIVER destinés à l'AÉRONAUTIQUE NAVALE FRANÇAISE.

       Après quelques exercices en MÉDITERRANÉE, il rejoignit les ÉTATS-UNIS pour y charger des avions F-4U7 CORSAIR. Ensuite, il gagna l'INDOCHINE en mars 1953.

       Arrivé sur la zone, il récupéra les avions des FLOTTILLES qui devaient lui être affectées. Et il participa à un certain nombre d'opérations en appui des forces terrestres.

       Après avoir effectué 3 campagnes en INDOCHINE, le « LA FAYETTE » rentra en France pour y SUBIR un grand carénage en 1954.

       Il fut alors doté d'équipements de détection plus modernes et il reçut une catapulte neuve.

       Pendant les années 1955-1957, le « LA FAYETTE» effectua diverses missions en MÉDITERRANÉE en soutien des FORCES MÉTROPOLITAINES en ALGÉRIE et à l'opération de SUEZ.

       Il allait aussi accomplir une campagne dans l'UNION FRANÇAISE avec la FLOTTILLE 12F à son bord.

       Refondu de 1958 à 1959, il fut équipé d'une nouvelle mâture et d'un RADAR plus performant.

       De 1959 à 1963, ce bâtiment, depuis TOULON où il était basé, fut employé à diverses activités d'escadre.

       Il prit notamment part au programme d'essais du PORTE-AVIONS « CLÉMENCEAU » et à une opération d'assistance aux populations lors du tremblement de terre d'AGADIR en 1960.

       Caractéristiques :

- TYPE : porte-avions léger - 11.000 tonnes
- Propulsion : turbines à engrenages actionnant 4 hélices
- Puissance : 100.000 ch
- Vitesse : 32 nœuds
- Distance franchissable en milles marins : 11.000 à 15 nœuds ou 20.400 km
- Dimensions :
LONGUEUR : 185,90 mètres.
LARGEUR : 21,90 mètres
- Tirant d'eau : 7,20mètres

       - Aviation embarquée : il emportait 26 avions en opération mais sa capacité d'emport pouvait atteindre 101 appareils lorsqu'il était employé pour des missions de convoyage.

       Il disposait de chaudière BABCOCK et WILCOX, il embarquait 2000 tonnes de MAZOUT.

       Il comportait deux catapultes, deux ascenseurs pour amener les avions sur la piste d'envol.

       Il possédait un monte-charge qui permettait d'amener les munitions sur le pont.

       Pour sa protection, il était doté d'une ceinture partielle de 50 à 125 ml m d'épaisseur.

       Sous pavillon français, il effectua plusieurs missions de transport d'avions entre les ÉTATS-UNISet la MÉTROPOLE.

       En mars 1963, il fut restitué à l'US. NAVY qui le condamna et le vendit à la démolition.

       Le « LA FAYETTE» avait un équipage composé de 1.400 hommes.



Le Foch en mai 1983

       « LE FOCH » :

       Ce bâtiment est le SECOND PORTE-AVIONS conçu et réalisé en France comme PORTE-AVIONS LÉGER d'ATTAQUE.

       Mis sur cale aux chantiers navals de l'ATLANTIQUE à SAINT-NAZAIRE en février 1957, il est lancé le 28 juillet 1960 avant d'être finalement armé et mis en service le 15 juillet 1963.

       Intégrant alors les plus récentes innovations techniques entièrement de conception française, son blindage est limité au PONT d'ENVOL et à la SOUTE à MUNITIONS.

       Il dispose en particulier d'une PISTEOBLIQUE, de MIROIRS d'APPONTAGE, de RADAR de VEILLEAÉRIENNE.

       Le PONT d'ENVOL est long de 259 mètres et la PISTE OBLIQUE est longue de 165,50 mètres, d'une largeur de 29,50 mètres formant un angle de 8 degrés par rapport à l'axe du NAVIRE et la PISTEAXIALEest de 93 mètres x 28 mètres.

       Les deux ascenseurs sont capables de porter les 15 tonnes. Le PONT d'ENVOL est équipé de deux CATAPULTES à VAPEUR, l'une AXIALE, l'autre sur la PISTE OBLIQUE.

       Ces CATAPULTES qui permettent à des AVIONS de 12 à 15 tonnes d'atteindre au décollage les 150 nœuds sont de construction française.

       Pour sa défense, les canons automatiques dont il est doté ont une cadence de TIR de 60 coups à la minute et ils peuvent être employés simultanément entre quatre objectifs différents.

       Caractéristiques :

- Moteurs : 6 chaudières timbrées à 45 kg cm? et surchauffe à 450 ° C
2 groupes TURBO-PROPULSEURS à VAPEUR de 92640 KW (126.000ch) et 2 HÉLICES
- Dimensions :
LONGUEUR HORS TOUT : 265 mètres
LARGEUR : 31,72 mètres
HAUTEUR : 51,20 mètres
- Tirant d'eau en charge : 7,50 mètres
- Vitesse : 32 nœuds
- Équipage de 1.338 hommes (en temps de paix)
L'AVIATION EMBARQUÉE comprend 16 CHASSEURS ou 40 hélicoptères de combat.

       Cependant, le PARC aérien embarqué peut varier selon les missions qui sont attribuées au PORTE-AVIONS « FOCH ».

       Durant ses missions, le « FOCH » embarque 15 CHASSEURS « SUPER-ÉTENDARD », 4 avions de reconnaissance photographique ÉTENDARD IVP, 8 intercepteurs CRUSADER F8E, 8 avions « ALIZÉ » pour la lutte A.S.M. (anti-sousmarin), ainsi que plusieurs HÉLICOPTÈRES LOURDS « SUPER FRELON » et deux HÉLICOPTÈRES de LIAISON « DAUPHIN ».

       Le « FOCH » peut aussi embarquer un groupe de 30 ou 40 HÉLICOPTÈRES de combat.

       Ce PORTE-AVIONS a participé aux missions de SOUTIEN de la FORCE MULTINATIONALE d'INTERVENTION au LIBAN en 1982-1984 et à la crise YOUGOSLAVE. Il devait normalement arriver à sa fin de carrière en 2004, mais aucune MARINE n'est à l'abri d'incidents graves qui peuvent modifier le cours des meilleurs plans et des prévisions les mieux réfléchies.

       Parmi les chasseurs qui ont servi sur le PORTE-AVIONS « FOCH », nous avons :

- les « SUPER ÉTENDARD » qui atteignent MACH 1,3
- les « CRUSADER » qui atteignent MACH 1,8
- les « RAFALE MARINE » qui atteignent MACH 2 (ces derniers appareils ont embarqué sur le « FOCH » en 1999).



Le Clemenceau

« Le CLÉMENCEAU » :

       Après la guerre 1939-1945, la MARINE NATIONALE FRANÇAISE comptait bien doter sa FLOTTE de PORTE-AVIONS, des projets furent étudiés pour pouvoir mettre en service deux PORTE-AVIONS avant les années 1980.

       La construction du PORTE-AVIONS « CLÉMENCEAU » P.A 28 avait été envisagée, mais elle sera retardée à cause de la guerre de décolonisation en Extrême-Orient.

      Mis sur cale en 1955, lancé en 1957 ensuite, il entre en-service en NOVEMBRE 1961 et il effectuera sa première sortie en MER en 1963.

       Le « CLÉMENCEAU » en premier lieu et son jumeau le « FOCH » en second lieu, sont les 2 premiers PORTE-AVIONS FRANÇAIS de conception nationale dans l'après Seconde guerre mondiale.

       Conçu avant l'arrivée au POUVOIR du GÉNÉRAL de GAULLE, ces deux PORTE-AVIONS « FOCH » et « CLÉMENCEAU » vont permettre à Charles de GAULLE, devenu PRÉSIDENT de la RÉPUBLIQUE, d'affirmer sa POLITIQUE d'INDÉPENDANCE à l'égard de l'ALLIANCE ATLANTIQUE et d'affirmer ainsi la SOUVERAINETÉ de la FRANCE.

       Données techniques du « CLÉMENCEAU » :

       Selon diverses sources, ce PORTE-AVIONS est considéré comme un PORTE-AVIONS LOURD d'ATTAQUE, pour d'autres, il serait plutôt considéré comme étant un PORTE-AVIONS LÉGER de COMBAT.

       Toujours selon des sources différentes, il porte un déplacement de 31.000 tonnes à pleine charge ; d'autres affirment 33.000 tonnes selon les mêmes critères.

       Les MOTEURS comprennent deux turbines de 126.000 ch qui actionnent 2 hélices.

       Au niveau de la PROTECTION : la COQUE est protégée des attaques de TORPILLES par un caisson en acier spécial à propriété élastique. Selon les techniques les plus récentes, le PORTE-AVIONS dispose de système de PROTECTION ANTI-INCENDIE et de système de protection ANTI-ATOMIQUE.

       Au niveau de la DÉFENSE : une dizaine de RADARS-SONARS assurent la surveillance de l'espace aérien et de la présence SOUS-MARINE d'éléments suspects. Il dispose d'un puissant ARMEMENT composé de CANONS et de MISSILES avec en réserve des tonnes de MUNITIONS, tant pour la défense du NAVIRE que pour 3 FLOTTILLES AÉRIENNES EMBARQUÉES.

       Caractéristiques :

- Dimensions :
LONGUEUR : 265 mètres
LARGEUR : 51,20 mètres.
HAUTEUR : 62 mètres
- Tirant d'eau : 7,50 mètres à pleine CHARGE
- Le PONT d'ENVOL OBLIQUE fait 158 mètres de LONG
- Le NAVIRE file à 32 nœuds ou 60 km/h
- Distance franchissable : 7500 milles sans être ravitaillé en CARBURANT, soit un total de 13.900 km.

       Structure interne :

       Le NAVIRE comprend : 1700 LOCAUX sur 15 ÉTAGES, un HANGAR de 134 mètres de long sur 20 mètres de large.

       Deux ascenseurs-avions amènent ceux-ci sur le PONT d'ENVOL et 2 CATAPULTES permettent les décollages RAPIDES.

       Les AVIONS EMBARQUÉS :

       Le PORTE-AVIONS peut emporter au minimum 40 avions pour les missions habituelles, mais en opérations plus importantes, il peut embarquer entre 50 et 60 avions de combat.

       Parmi les avions qui ont servi ou qui servent encore à son bord figurent :

       - 1'« ÉTENDARD », avion de chasse intercepteur et aussi avion d'attaque qui atteint une vitesse de MACH 1,3 ; il peut emporter l'ARME NUCLÉAIRE TACTIQUE; rayon d'action 1350 km en combat (ÉTENDARD IVM - ÉTENDARD IVP - SUPERÉTENDARD)

       - le « CRUSADER », avion de chasse intercepteur (F8-P2), CHASSEUR TOUT TEMPS, vitesse MACH 1,8 ; rayon d'action 2.700 kw en combat.

        - 1'« ALIZÉ », avion de lutte ANTI-SURFACE et ANTI SOUS-MARINE (A.S.M.); vitesse 500 km/h

       - le « RAFALE MARINE » (plus récemment), avion d'ATTAQUE, vitesse MACH 2 ; rayon d'action 1800 km en combat.

       ÉQUIPAGE :

-1920 hommes pour les missions d'entraînement de routine
- 2230 hommes en opérations importantes
- 2400 hommes en cas de GUERRE

       PERSONNEL du PONT D'ENVOL



Les différentes tenues du personnel sur le pont d'envol

      MISSIONS :

       D'abord affecté à l'ESCADRE de MÉDITERRANÉE de 1960 à 1965, le « CLÉMENCEAU » est passé ensuite dans l'ATLANTIQUE, puis il a opéré dans le PACIFIQUE et l'OCÉAN INDIEN dans la seconde partie des années 1960.

       Récemment, il a pris part à la grande opération de la guerre du Golfe (1991).

       Le « CLÉMENCEAU » et le « FOCH » sont de véritables instruments de souveraineté.

       Avec la modernisation de son ARMEMENT, le « CLÉMENCEAU » est à présent équipé de MISSILES-MER-AIR « CROTALE EDIR » et de CANONS ANTI-AÉRIENS de 100 m/m.

       Il dispose également de LANCE-LEURRES SAGAIE.

       Le « CLÉMENCEAU » devrait en PRINCIPE être retiré du service en l'an 2000 et être remplacé par un nouveau PORTE-AVIONS, le « CHARLES de GAULLE ».



Le Charles de Gaulle en avril 2019

       Le « CHARLES de GAULLE » :

       C’est le nouveau PORTE-AVIONS FRANÇAIS, ORGUEIL de la MARINE NATIONALE.

       Avec ce bâtiment « CHARLES de GAULLE », la France se dote pour la première fois d'un PORTE-AVIONS à propulsion nucléaire.

       En 1986, au terme de longues études de faisabilité, la France a pris la décision d'acquérir le « CHARLES de GAULLE » en vue de prendre la succession du « CLÉMENCEAU » qui comptait déjà une très longue carrière.

       Caractérisé par un système à propulsion nucléaire ressemblant d'assez près à celui des sous-marins du type « TRIOMPHANT », ce nouveau bâtiment fut mis sur cale en avril 1989 et fut lancé le 14 mai 1994.

       Dans l'intervalle, il aura connu de nombreuses vicissitudes dues essentiellement à des problèmes budgétaires.

       Le « CHARLES de GAULLE » comprend des RADARS de détection sous tous les angles, ainsi que des systèmes de contre mesures électroniques évolués.

       Par ailleurs, ce bâtiment a été conçu de manière à présenter une signature radar moindre, en fonction des règles de la furtivité, ce qui le rend plus difficilement détectable.

       AVIATION EMBARQUÉE (40 avions) :

       -  « CRUSADER F8P» 2700 km de RAYON d'action

       -  « RAFALE MARINE» 1800 km de RAYON d'action

       - « SUPER ÉTENDARD» 1350 km de RAYON d'action

       - des HÉLICOPTÈRES surveillance, détection et S.A.R. (récupération en mer)

       - des avions « GRUMMAN HAWKEYE » pour la détection aéroportée

       ARMEMENT : Le bâtiment possède des missiles ASTER 15, des systèmes SADRAL, SAGAÏE, SYRACUSE et S.A.A.M., 8 canons anti-aériens

       Caractéristiques :

- TYPE : porte-avions nucléaire
- Moteurs : chaufferie nucléaire et 2 turbines
- Puissance : 76.200 ch
- Vitesse : 27 nœuds ou 50 km/h
- Dimensions :
LONGUEUR : 265 mètres.
LARGEUR : 64,36 mètres
- Tirant d'eau : 8,50 mètres
- Équipage composé de 1950 hommes, personnel de l'AVIATION EMBARQUÉE compris.

       Le « CHARLES de GAULLE » est capable d'assumer seul les missions qui étaient attribuées aux PORTE-AVIONS qui l'ont précédé, le « FOCH » et le « CLÉMENCEAU ».

       Il assure la couverture aérienne de tout un théâtre d'opérations et il permet de mener des actions contre des objectifs terrestres ou navals avec des avions porteurs de missiles de croisière ou des missiles à tête nucléaire.

       Ce porte-avions est très protégé lors de ses missions et même de ses déplacements non-opérationnels par des frégates qui l'accompagnent et aussi par des sous-marins nucléaires d'attaque.

Grande-Bretagne

       Afin d'achever ce travail sur l'importance des PORTE-AVIONS en cours de conflit, nous devons revenir sur l'histoire des PORTE-AVIONS utilisés par la ROYAL NAVY durant la seconde guerre mondiale et ce malgré le fait que cette histoire fera l'objet d'un travail complémentaire séparé.

       Bien sûr ce chapitre sera uniquement rédigé sous forme résumée.

       Avant que les hostilités ne débutent réellement en septembre 1939, la ROYAL NAVY disposait de 7 PORTE-AVIONS OPERATIONNELS, le FURIOUS, l'ARGUS, l'EAGLE, le HERMES, le COURAGEOUS, le GLORIOUS et l'ARK ROYAL.

       Vu la menace de reprise d'une GUERRE avec l'Allemagne depuis l'adhésion au pouvoir du FÜHRER ADOLF HITLER, 4 nouveaux PORTE-AVIONS sont mis en chantier, l'ILLUSTRIUS, le VICTORIOUS, l'INDOMPTABLE et le FORMIDABLE.

       Bien que l'Allemagne ne disposait pas de PORTE-AVIONS, l'AMIRAL DONITZ appliquait la tactique des attaques en meute pour sa flotte de SOUS-MARINS « U.BOOT » qui allait porter ses fruits au vu de la sensibilité des PORTE-AVIONS à cette arme sous-marine.

       Le premier PORTE-AVIONS de la ROYAL NAVY perdu à la suite d'une attaque de l'U.BOOT U-29, fut le COURAGEOUS en septembre 1939, alors qu'il était en patrouille dans la MANCHE.

       Un second PORTE-AVIONS, le GLORIOUS, sera coulé dans la MER de NORVEGE le 8 juin 1940. Parti récupérer des avions de la R.A.F. basés en NORVEGE, il devait rentrer en Grande-Bretagne à faible vitesse, vu son poids, encombré par les avions qui furent récupérés.

       Cette situation lui fut fatale, rattrapé par une division de la flotte ALLEMANDE, il était une cible facile pour les puissants canons de 280 mm des CROISEURS-CUIRASSES ADMIRAL HIPPER et GNEISENAU.

       L'ARK ROYAL sera le troisième PORTE-AVIONS perdu torpillé par le sous-marin allemand U-81 le 13 novembre 1941. Il coulera le lendemain vers 6 heures du matin, après une longue agonie. C'était dans la MEDITERRANEE, proche de sa base à GIBRALTAR.

       Le HERMES, qui patrouillait dans le GOLFE du BENGALE, avait lancé tous ses avions en mission de recherche et il était sans possibilité de défense aérienne lorsque, par le plus grand des hasards, il rencontra les avions de l'AMIRAL JAPONAIS NAGUMO qui rentraient d'une mission sur CEYLAN.

       Il sera coulé le 9 AVRIL 1942. Ce fut le quatrième PORTE-AVIONS de la ROYAL NAVY perdu pour la FLOTTE BRITANNIQUE.

       Le cinquième PORTE-AVIONS qui sera abattu par un sous-marin allemand le 11 août 1942 à midi, était le HMS EAGLE qui avait jusqu'à cette date bien assuré la protection aérienne des convois de ravitaillement pour l'île de Malte.

       Pour compenser la perte de ces cinq PORTE-AVIONS LOURDS, la Grande-Bretagne avait fait procéder à la construction de deux nouveaux PORTE-AVIONS : l'IMPLACABLE et l'INDEFATIGABLE.

       Parallèlement à la construction des PORTE-AVIONS LOURDS, la Grande-Bretagne avait procédé à la construction des PORTE-AVIONS d'ESCORTE qui allaient se révéler bien utiles à la protection des convois de ravitaillement contre les attaques aériennes et même efficaces contre l'action des sous-marins.

       Le premier d'entre eux, le H.M.S. AUDACITY, qui avait été particulièrement actif dans ce rôle, sera aussi torpillé et coulé au matin du 22 décembre 1941.

       Entrés en guerre le 7 décembre 1941, les ETATS-UNIS et la Grande-Bretagne vont mettre leurs efforts en commun pour la fabrication des PORTE-AVIONS d'ESCORTE.

       Mais ce fut grâce aux capacités de production de l'industrie américaine que les deux flottes vont disposer de plus de PORTE-AVIONS d'ESCORTE et de PORTE-AVIONS LEGERS d'ESCADRE que les sous-marins et les aviations allemands et italiens n'étaient capables d'en détruire.

       A titre d'exemple, on peut souligner le travail du H.M.S. AVENGER, porte-avions d'escorte avec ses 3 SWORDFISH (A.S.M.) et ses 12 chasseurs HURRICANE qui accompagnait les CONVOIS de RAVITAILLEMENT dans la mer de BARENTS avec sa garde personnelle composée de 2 DESTROYERS, ou encore le HMS BlTER dont la mission consistait à assurer la couverture aérienne dans ce qui était appelé le « TROU NOIR » (endroit inaccessible aux avions du COASTAL COMMAND basé à terre).

       Comment ne pas évoquer l'attaque menée contre le CROISEUR-CUIRASSE ALLEMAND TIRPITZ par les PORTE-AVIONS LOURDS VICTORIOUS et FURIOUS le 3 AVRIL1944 ?

       Leurs 42 BOMBARDIERS en PIQUE « FAIRY BARRACUDA » étaient accompagnés par un ESSAIM de CHASSEURS WILDCAT-HELLCAT et VOUGHT CORSAIR décollés des PORTE-AVIONS d'ESCORTE EMPEROR, SEARCHER, FENCER et PURSUER.

       Afin d'éviter le même sort que celui du TIRPITZ aux autres navires de la KRIEGSMARINE, les grandes unités de surface allemandes furent envoyées dans la MER BALTIQUE où elles serviront jusqu'à la fin de la guerre dans des missions d'appui aux ARMEES ALLEMANDES qui menaient des combats retardateurs face à la pression exercée par l'ARMEE RUSSE et à sa progression le long des côtes de POLOGNE et d'Allemagne du NORD.

       Dans la perspective d'une guerre qui allait s'inscrire dans la durée avec le JAPON qui résistait avec l'énergie du désespoir en ASIE du SUD-EST et dans les ILES du PACIFIQUE, l'ANGLETERRE mit en marche un ambitieux programme de construction de PORTE-AVIONS LOURDS et elle se lança en même temps dans un large projet de construction de PORTE-AVIONS d'ESCORTE afin de disposer d'une flotte importante pour reprendre la maîtrise de la MER de CHINE.

       Il était très important de reprendre les anciennes colonies aux FORCES JAPONAISE qui les occupaient toujours.

       En reconstituant l'EMPIRE BRITANNIQUE après cette longue guerre, il fallait libérer la BIRMANIE - CEYLAN - SINGAPOUR - le BENGALE - BORNEO et aider les PAYS-BAS à libérer les INDES NEERLANDAISES (Indonésie actuelle).

       Mais toutes ces belles prévisions allaient voler en éclats lorsque, en août 1945, l'EMPEREUR du JAPON HIRO-HITO annonça sur les ondes de la radio, la fin du conflit, l'EMPIRE NIPPON déposait les armes.

       Les bombes atomiques lancées sur HIROSHIMA et sur NAGAZAKI avaient fait des milliers de morts et d'énormes dégâts au JAPON.

       Mais ces bombes allaient également mettre un point final au programme de construction des PORTE-AVIONS de la ROYAL-NAVY.

       Les projets pour la fabrication des 3 GRANDS PORTE-AVIONS de 50 000 tonnes, le GIBRALTAR, le MALTA et le NEW ZEALAND furent décommandés.

       Egalement annulés, l'EAGLE et l'AFRICA de 33 000 tonnes, mais déjà en cours de travaux depuis 1944, la construction des PORTE-AVIONS ARK ROYAL et AUDACIOUS 33 000 tonnes allait continuer, mais à un rythme moins élevé pour ne pas dire très lentement.

       Par la suite, l'AUDACIOUS sera rebaptisé HMS EAGLE.

       Pour les PORTE-AVIONS LEGERS d'ESCADRE de 18 000 tonnes, THESEUS, TRIUMPH, GLORY et OCEAN déjà pratiquement construits à la fin de la guerre, ils seront mis en service dans la FLOTIE de la ROYAL NAVY. Ces PORTE-AVIONS seront utilisés à la GUERRE de COREE en 1950-1953 et encore au cours de l'opération sur le CANAL de SUEZ en 1956.

       Un certain nombre de PORTE-AVIONS d'ESCORTE furent conservés et mis en réserve. Certains allaient être loués ou vendus à des pays amis, comme un PORTE-AVION d'ESCORTE qui fut loué à la HOLLANDE mais bientôt remplacé en 1948 par un PORTE-AVIONS LEGER d'ESCADRE le VENERABLE que la MARINE NEERLANDAISE allait rebaptiser le KARELDOORMAN.

       Le BITER, porte-avions d'escorte construit aux Etats-Unis, sera vendu à la France en 1945, il sera rebaptisé le DIXMUNDE. Les porte-avions légers comme le HMS WARRIOR furent aussi gardés en service pour effectuer des essais spéciaux. On s'était bien rendu compte que le poids croissant des avions à réaction et surtout leur vitesse d'appontage beaucoup plus élevée que les avions à moteur conventionnel allaient imposer des techniques d'appontage différentes beaucoup plus sécurisées. Les vitesses d'appontage ne permettaient plus de se fier aux indications humaines d'un officier d'appontage (appelé BATSMAN) en Angleterre et surtout pour les appontages effectués de nuit. L'idée du MIROIR d'APPONTAGE fut imaginée et expérimentée par un ancien officier de marine qui demanda à sa secrétaire de placer une tache au centre d'un MIROIR à l'aide de son rouge à lèvres. Ce miroir placé sur le dessus de son bureau soutenu par un livre, la fille avait les bras tendus formant les ailes d'avion face à son bureau. Pour autant que la fille garde fermement les yeux fixés sur la tache de rouge à lèvres au centre du MIROIR, peu importait la hauteur de laquelle elle bougeait la tête en direction de la table du bureau, son menton venait toujours se poser au même point, concentrée sur cette tache, les bras tendus suivaient le mouvement du corps.



Miroir d'appontage

       Le MIROIR d'APPONTAGE est essentiellement un miroir avec une lumière rouge qui se reflète au centre et des lumières blanches de chaque côté pour donner un horizon. Le pilote peut voir de très loin s'il est trop haut, auquel cas la lumière rouge apparaît sous la ligne d'horizon blanche ou bien inversement au-dessus de la ligne d'horizon blanche s'il est trop bas.

       Plus tard, le système du miroir sera perfectionné mais ce sera toujours selon le même principe de base que l'on utilisera.

      En décembre 1945, les premiers essais de décollage et d'appontage avaient été réalisés sur le pont d'envol du porte-avions léger HMS OCEAN qui reçut sur son pont d'envol un CHASSEUR à réaction adapté pour l'aéronavale embarquée : le « VAMPIRE ».

       A la veille de la guerre de Corée, le porte-avions INDEFATIGABLE passait la plupart de sont temps à l'entraînement de jeunes marins en tournant autour d'une bouée en rade de PORTLAND.

       C'est la guerre de Corée qui allait donner un essor considérable à la construction navale et on allait hâter les travaux sur les porte-avions de 33 000 tonnes EAGLE et ARK ROYAL, ainsi que les 18 000 tonnes HERMES, CENTAUR, ALBION et BULWARK.

       La guerre de Corée allait remettre en valeur l'importance des porte-avions.

       Au début de ce conflit, l'effort fourni par les Britanniques fut pratiquement supporté par les porte-avions légers TRIUMPH, GLORY, OCEAN et THESUS opérant par roulement avec le SIDNEY de la FORCE NAVALE AUSTRALIENNE.



Le HMAS Sydney à Melbourne en 1949

       Pour la marine australienne, « 1950 » fut une année importante. Cette année marquait l'entrée en service de son premier porte-avions.

       Le Sidney avait été mis sur cale pendant la guerre en même temps que le TERRIBLE pour la ROYAL NAVY mais ce dernier restera dans la réserve. L'admission du SIDNEY au service actif avait une plus grande signification qu'un simple lancement d'un navire important. Il signifiait que les hommes politiques reconnaissaient l'impossibilité de mettre en place des bases terrestres pour l'aviation australienne (R.A.A.F.) afin d'assurer la défense du continent australien, mais également pour protéger le TRAFIC maritime.

       Les énormes distances à couvrir justifiaient l'aviation embarquée indispensable.

       Le SIDNEY était initialement équipé de chasseurs « SEA FURY » et d'avions « FIREFLY » de reconnaissance et d'attaque. Tous ces avions étaient à moteur à HELICE.

       Fermons cette parenthèse accordée à la ROYAL AUSTRALIAN NAVY pour en revenir à la ROYAL NAVY au cours de la guerre de COREE.

       Parce que cette guerre dans les eaux coréennes allait démontrer la valeur d'un type de porte-avions particulier; « Le porte-avions de soutien logistique »: l'UNICORN et le PERSEUS, porte-avions légers.

       Tous les deux étaient construits pendant la seconde guerre mondiale dans la série des porte-avions légers d'escadre. Extérieurement, ils ressemblaient aux autres petits porte-avions, mais le HMS UNICORN avait des ateliers très étendus.

       Sorti de la réserve en 1949, l'UNICORN allait rendre des services appréciables à tout ce qui pouvait opérer comme porte-avions le long des côtes coréennes. Les deux porte-avions légers avaient été convertis pour exécuter un rôle analogue au cours de la dernière partie de la seconde guerre mondiale, mais la fin de ce conflit n'avait pas permis de passer à la phase opérationnelle de ces porte-avions. Ce sera chose faite dans la guerre de Corée.

       Le PERSEUS avait lui été utilisé pour essayer une nouvelle invention britannique : la CATAPULTE A VAPEUR

       On s'était rendu compte que les anciennes catapultes à air comprimé utilisées pour lancer les avions devenaient de plus en plus mal adaptées au lancement des appareils qui devenaient de plus en plus lourds et qu'il deviendrait inévitable de procéder au remplacement des avions à moteurs à hélice par des avions à moteurs à réaction.

       Afin de prouver les nouvelles capacités de la catapulte à vapeur, on en installa une sur le PERSEUS sur une rampe légèrement inclinée à l'extrémité antérieure du PONT D'ENVOL.

       Catastrophe évitée

       Le porte-avions était amarré le long d'une jetée dans l'arsenal de ROSYTH en ECOSSE. Un vieux bombardier bimoteur de l'AERONAVAL devait servir de TEST.

       Aucun pilote à bord, commandes de direction bloquées et tout juste assez d'essence pour voler jusqu'à l'entrée du FORTH et s'écraser dans la mer, sans faire de mal à quiconque.

       Mais peut-être dû à une erreur de calcul ou à une maladresse dans la préparation de l'appareil, voici que l'avion lancé avec succès se mit à quitter son trajet et à décrire des cercles pendant quelques minutes au-dessus de la ville d'EDIMBOURG.  

       Ces quelques minutes de survol ont paru durer des heures aux observateurs, mais fort heureusement, l'avion a fini par entamer sa chute et est allé s'écraser dans l'estuaire sans faire aucun dégât.

       Conclusion : TEST POSITIF, CATAPULTE A VAPEUR avait démontré sa supériorité, mais on s'était contenté de ce seul essai à proximité des côtes de la Grande-Bretagne.

       Après la guerre 1939-1945, les ETATS-UNIS d'AMERIQUE ont continué de poursuivre la construction et la modernisation de leur marine de guerre.

       Mais la Grande-Bretagne n'était plus en mesure de continuer à investir dans leur FLOTTE DE COMBAT.

       Plusieurs arguments plaidaient en faveur d'une sérieuse diminution de leur puissance maritime :

1. En premier lieu, la ROYAL NAVY disposait déjà de trop de porte-avions.

2. La décolonisation en marche, la Grande-Bretagne était privée d'une importante rentrée de ses ressources financières.

3. Puisque les colonies accédaient à leur indépendance, les unes après les autres, la Grande-Bretagne ne devait plus continuer à sécuriser les voies maritimes afin de protéger leurs navires de commerce. Par conséquent, il n'était plus nécessaire de supporter les coûts d'une FORCE NAVALE aussi importante.

       En plus de toutes ces considérations, l'élévation constante des prix pour la modernisation des navires de guerre et de leurs avions commençait à avoir des répercussions sur les coûts d'entretien, vu le nombre de porte-avions maintenus en service dans la ROYAL NAVY. Bien que ces défenses furent justifiées, la guerre de COREE avait remis en valeur l'importance des porte-avions.

       Après ce nouveau conflit, la ROYAL NAVY disposait déjà de plus de porteavions qu'il n'était nécessaire pour assumer leurs missions en mer et la protection de leurs eaux territoriales.

       Compte tenu de cette situation, la Grande-Bretagne allait fournir les porteavions qu'elle avait en surplus à d'autres nations.

       Nous avons déjà évoqué :

-        L'achat du BITER par la France qui allait servir dans la marine nationale sous le nom de DIXMUDE en 1945.

-        En 1945-1946, le CANADA avait repris deux porte-avions pour étoffer sa marine de guerre. Toutefois, elle allait s'en débarrasser quelques années plus tard.

-        La Hollande qui avait loué un porte-avions d'escorte en 1945-1946, allait le remplacer par un porte-avions léger d'escadre (18 000 tonnes) le VENERABLE rebaptisé KARELDOORMAN en 1948.

-        L'AUSTRALIE qui possédait le SIDNEY depuis 1950 et qui reçut le VENGEANCE en location jusque 1953. Elle achetait le MAJESTIC (mis en chantier durant la seconde guerre mondiale) et qui devenait le porte-avions MELBOURNE pour la ROYALAUSTRALIAN NAVY en 1955.

-        En 1961, c'est le VENGEANCE de la R.A.N. qui fut vendu au Brésil. En 1956, ce porte-avions allait faire l'objet d'une modernisation très poussée et admis au service actif par la MARINE BRESILIENNE en 1961, il sera rebaptisé le MINA GERAIS

-         Lors de la même année, le VIKRANT, qui avait été le dernier porte-avions achevé en Grande-Bretagne en 1961 pour la marine de l'INDE. Mis sur cale durant la seconde guerre mondiale comme porte-avions léger d'escadre, il n'était encore que partiellement terminé après de nombreuses années avant sa transformation pour être vendu à la MARINE DE GUERRE INDIENNE.

-        Ce porte-avions apportera la preuve de son efficacité par plusieurs attaques réussies contre les navires de guerre du PAKISTAN au cours du conflit de 1971.

-        En 1958, le porte-avions WARRIOR qui avait servi à la ROYAL NAVY pour des essais de nouvelles armes, de nouveaux appareils de contrôle, etc., ainsi que des essais de la bombe britannique à hydrogène dans le PACIFIQUE, fut vendu à l'ARGENTINE. Ce porte-avions sera remplacé par son similaire, le KAREL DOORMAN modernisé, ancien VENERABLE acquis par la Hollande en 1948 et revendu à l'ARGENTINE dans sa marine de guerre. Le porte-avions sera rebaptisé 25 DE MAYO et il était toujours en service au moment de la guerre des MALOUINES en 1982, soit 14 années plus tard.

-        En 1970, le CANADA qui possédait 3 porte-avions au cours de la Seconde guerre mondiale dont deux qu'il avait reçus en prêt de la Grande-Bretagne et qu'il n'avait pas conservés longtemps, allait désarmer son dernier porte-avions pour des raisons d'économie.

       Ce fut également en 1966 que le gouvernement de Grande-Bretagne prenait la décision de renoncer à continuer d'investir dans l'acquisition de nouveaux porte-avions.

       Les porte-avions restants EAGLE, ARK ROYAL et HERMES seraient désarmés en 1975 puisque il fut question de les remplacer par des CHASSEURSBOMBARDIERS basés à terre.

       Ces avions de fabrication américaine F.A.A.A. produits par la firme GENERALDYNAMICS avaient un très large rayon d'action qui leur permettait d'effectuer un long parcours en mer à partir d'une base terrestre.

       Mais en 1968, des mesures d'économies consécutives à la dévaluation de la livre sterling allaient encore modifier les programmes d'investissement de la Grande-Bretagne. Ce furent des chasseurs américains PHANTOM II qui avaient été achetés qui serviront sur l'ARK ROYAL.

H.M.S.EAGLE



H.M.S.EAGLE

       Ce nouveau changement dans la politique des investissements, s'il accordait un sursis à l'ARK ROYAL, allait être fatal à l'EAGLE. Alors que le porte-avions était en train de faire la preuve de l'efficacité de l'aviation embarquée devant les côtes d'AFRIQUE ORIENTALE, où il avait été en mission pour maintenir des patrouilles aériennes afin de débusquer les forceurs de blocus qui essayaient par tous les moyens d'introduire du pétrole en RHODESIE à partir des ports portugais du MOZAMBIQUE.

       Autre événement dans le même secteur des opérations, à la requête des gouvernements africains alors menacés par des mutineries fomentées par des guerrieros cubains, le porte-avions britannique avait mis des marines à terre et les avait appuyés par des rotations de ses avions de chasse. Alors qu'il aurait fallu cinq semaines au ZAMBEZE pour amener des avions de chasse et les faire opérer à partir des terrains d'avions mal adaptés basés à terre.

       L'EAGLE qui aurait été désarmé initialement en 1975 dans les premiers plans, le sera effectivement 2 ans plus tôt que prévu. 1973 sera sa dernière année de service.

       L’ARK ROYAL



Ark Royal juste après son lancement

       Ce porte-avions déjà mis sur cale à la fin du second conflit mondial allait mettre plusieurs années avant d'être achevé.

       La capitulation de l'empire nippon AVAIT MIS UN FREIN A LA CONSTRUCTION DES NAVIRES DE GUERRE ; Malgré cela, les travaux avaient continué sur l'ARK ROYAL, mais à une cadence extrêmement lente et en y ajoutant tous les perfectionnements techniques au fur et à mesure de leur découverte.

       Malgré le coup d'élan qu'il avait reçu du fait de la guerre de COREE, il sera seulement achevé en 1955, date de sa remise en service.

       Ce fut de courte durée puisque en 1959, il fut remis en chantier pour recevoir un pont oblique étendu jusque huit degrés complets.

       En 1970, il avait encore fait l'objet d'importants travaux de modernisation, notamment une installation électronique sophistiquée à l'excès, après quoi il reprenait du service.

       Il sera le dernier porte-avions en fonction dans la ROYAL NAVY.

     LE HERMES

       Ici, le porte-avions aura un sort plus enviable. Il sera adapté à une autre forme d'utilisation : des porte-aéronefs.

       Il sera toujours présent dans la flotte de la Grande-Bretagne et il servira encore au cours de la GUERRE des MALOUINES.



Une carte des mouvements des flottes britannique et argentine.

LA GUERRE DES MALOUINES

       En 1982, une guerre oppose l'ARGENTINE au Royaume-Uni de Grande-Bretagne à propos des îles Malouines.

       Malvinas pour les Argentins, Falkland pour les Britanniques, ces îles situées dans l'hémisphère sud à l'est de RIO GALLEGOS, au sud de la PATAGONIE.

       Les îles FALKLANDS font partie du royaume de Grande-Bretagne depuis 1934, mais la possession de ces territoires est revendiquée par l'ARGENTINE depuis le début, ce que LONDRES avait toujours contesté.

       Les Argentins avaient tenté de résoudre ce problème par la négociation, mais celle-ci durait déjà depuis 17 ans.

       Mais depuis 1965, elle n'avait donné aucune avancée positive.

       La JUNTE MILITAIRE au pouvoir en ARGENTINE depuis 1976 décide de faire la preuve de la qualité de sa gouvernance en voulant prendre possession de ces îles par la force des armes.        

       Cette guerre va commencer par une invasion de ces territoires la nuit du 1er au 2 avril 1982. LONDRES réagit immédiatement. Le gouvernement de la Grande-Bretagne présidé à l'époque par MARGARET TATCHER décide d'envoyer une force expéditionnaire pour reprendre ces territoires. C'est un conflit armé qui allait durer jusqu'au matin du 12 juin 1982.

       La documentation parue dans ce conflit n'est pas abondante, elle prend peu de place sur les étagères des bibliothèques.

       Et il est assez difficile d'avoir des informations complètes sur les états de service ou même sur les rôles joués par les PORTE-AERONEFS des deux nations au cours de ce conflit.

       Mais selon les données que nous avons pu recueillir, on avait utilisé le nouveau porte-avions de la ROYAL NAVY « L'ILLUSTRIOUS » ainsi que deux porte-aéronefs : l'INVINCIBLE et l'ancien HERMES.

       Et de manière à amener sur place un maximum d'avions de combat HARRlER, on avait imaginé de les transporter par des navires marchands de gros tonnage.

       Idéalement, le choix de l'AMIRAUTE s'est porté sur les PORTE-CONTENEURS ;

       Avec la forme plate et allongée de leur pont supérieur, ainsi que de la position arrière de leur superstructure, ils convenaient particulièrement bien pour ce genre de transport moyennant quelques petits aménagements pour faciliter le voyage des appareils en toute sécurité et faire en sorte que ces avions puissent décoller dans des conditions approximatives à celles d'un pont d'envol normal.

       L'ATLANTIC CONVEYER de la CUNARD fut choisi pour ce rôle et dégagé de son service commercial.

       Bien sûr, ce transporteur s'écartait du concept porte-aéronefs par l'absence d'un vrai pont d'envol de grandeur normale avec tremplin en fin de parcours, mais l'opération allait faire la démonstration de la validité de ce concept improvisé.

       Malheureusement, ce navire marchand porte-conteneurs allait connaître une fin tragique, touché par un missile AIR-SCARFACE EXOCET, lequel avait été tiré par un avion SUPER ETENDARD argentin de l'AVIATION NAVALE.

       S'il coula en emportant avec lui une grande quantité d'approvisionnement, il avait eu le temps d'être débarrassé des avions HARRIER qu'il transportait, ceux-ci opéraient déjà à partir des PORTE-AERONEFS HERMES et INVINCIBLE ou des bases terrestres déjà occupées par des unités combattantes au sol.

       H.M.S. ILLUSTRIOUS



HMS Illustrious

       La crise des MALOUINES eut pour effet d'accélérer les travaux d'aménagement prévus sur ce porte-avions qui était le plus récent de la flotte britannique.

       On allait également hâter la préparation du troisième des escadrons opérationnels de SEA-HARRIER de la ROYALNAVY.

       Ce squadron « BOB » fut formé à la base aéronavale de YEOVILTON et il était prévu pour opérer à partir du porte-avions ILLUSTRIOUS. Terminé en avance sur le programme prévu, le bâtiment pouvait quitter son port d'attache et prendre aussitôt la mer pour effectuer ses essais avant de rejoindre l'ATLANTIQUE-SUD.

       Toutefois, pour des raisons de sécurité, le porte-avions devait opérer en mer de façon à rester hors de portée des MIRAGE et des SKYHAWK argentins de la FUERZA AEREA.

       De ce fait, les porte-aéronefs INVINCIBLE et HERMES devaient parfois assurer un relais pour les SEAHARRIER de l'ILLUSTRIOUS. Cette situation amenait le porte-aéronefs d'opérer par roulement afin d'éviter une surcharge trop importante.

       LE HERMES



Le HMS Hermes, le deuxième et dernier avoir porté ce nom

       Ce porte-avions qui opérait dans le passé avec des avions de frappes lointaines comme le BUCCANEER aurait probablement eu un rôle plus offensif s'il n'avait pas été modifié pour devenir un PORTE-HELICOPTERES.

       Il aurait conservé sa catapulte et des brins d'arrêt pour le lancement et la récupération des avions de chasse conventionnels. Mais en l'absence de ce matériel technique, la seule possibilité de décollage et de recueil d'un avion par le HERMES et même par l'INVINCIBLE étaient le décollage et l'appontage vertical.

       A son bord, il embarquait plus de 20 avions HARRIER et SEA-HARRIER

       Les 140 hommes aidés par 20 sous-officiers de la R.A.F. allaient œuvrer pour maintenir les avions opérationnels 24 heures sur 24.

       Pour le commandement des opérations, il était confié à l'AMIRAL WOODWARD qui allait installer son pavillon sur le HERMES; C'ETAIT DONC A PARTIR DE PORTE-AERONEFS QUE L'ETAT-MAJOR OPERATIONNEL ALLAIT DIRIGER LES MANŒUVRES.

       Tout allait bien se passer, hormis deux événements qui ont pu être signalés.

       Le 13 mai, un SEA-HARRIER fut perdu lors de son décollage.

       Le 25 mai, le HERMES sera attaqué par une patrouille de 2 ou 3 chasseurs SUPER ETENDARD dirigée par le capitaine argentin VEDACANAZ qui perdra la vie au cours de cette confrontation.

       Le HERMES informé par ses radars qui avaient repéré les MISSILES tirés, allait éviter la catastrophe en lançant des LEURRES qui dévièrent les tirs en sa direction.

       L'INVINCIBLE



Une vue du porte-avions léger britannique HMS INVINCIBLE

       Ce porte-aéronefs se tiendra à quelques distances à l'arrière du HERMES afin de servir de base relais dans le cas où des avions venant de l'Illustrious auraient pu avoir des problèmes durant leur trajet.

       Mais il faisait des allées et venues pour permettre à ses avions de participer aux opérations lancées dans les îles FALKLAND.

       Après quoi, il reprenait sa position initiale qui le mettait lui aussi hors de portée des assauts menés par la FUERZA AEREA et l'AVIACIÔN NAVAL d'ARGENTINE.

       GENERALITES

       Cette guerre des Malouines avait nécessité l'utilisation d'un porte-avions, de deux porte-aéronefs, de 8 destroyers, de 15 frégates, de 5 patrouilleurs, 2 dragueurs et 2 bateaux amphibies pour la reprise des îles aux forces militaires de l'Argentine.

       Cette flotte était suivie par 10 bateaux logistiques, 17 navires auxiliaires, 3 navires-hôpitaux avec une participation importante de bateaux civils dont le QUEEN ELISABETH et le CAMBERRA, les PORTE-CONTENEURS dont l'ATLANTIC CONVEYER.

       L'INVINCIBLE et le HERMES sont précédés par les Destroyers HMS COVENTRY, SHEFFIELD et GLASGOW qui ont formé un écran avancé pour la défense aérienne autour des deux porte-aéronefs.

       Au cours des opérations, le COVENTRY et le SHEFFIELD allaient faire partie du nombre des bâtiments perdus et le GLASGOW allait être sérieusement endommagé, il sera mis hors service.

       Cette escorte des PORTE-AERONEFS avait particulièrement souffert.

       Les navires « Opérations amphibies » HMS FEARLESS et INTREPID sont entrés en opération pour débarquer les troupes une fois les zones dégagées par les bombardements des HARRIER et les tirs de l'artillerie des navires.

       Le Général THOMPSON avait choisi de faire un débarquement vers SAN CARLOS à 50 milles de STANLEY pour tromper la vigilance des Argentins qui attendaient les troupes britanniques à STANLEY.

       Le 20 mai à 11 heures 15 A.M., le Général THOMPSON avait reçu le message de Londres « PALPAS » et donnait l'ordre d'attaquer.

       La force d'invasion se met en marche dans la nuit du 20 au 21 mai, cachée dans la brume et protégée par 2 frégates. Les péniches du FEARLESS commencent les débarquements.

       Vers 4 heures A.M., c'est le 2ème PARA qui débarque en tête, suivi par les chars SCORPION du régiment des BLUESAND ROYALGUARDS REGIMENT.

       La nuit du 5 juin, c'est l'INTREPID qui débarque les SCOTS GUARDS sur BLUFF COVE.

       Le 6 juin, le FEARLESS débarque les WELSH GUARDS à PORT PLEASANT vers 17 h P.M.

       Le 12 juin, à 2 heures A.M., le 3e PARA et dans la suite le 42e COMMANDO débarquent pour donner le dernier assaut.

       Cette opération aurait dû être menée 2 jours plus tôt, le 10 juin, mais a été reportée en raison du mauvais état du terrain à cause des intempéries et de l'indisponibilité des hélicoptères.

Porte-avions argentin 25 DE PAYO



Porte-avions 25 DE PAYO

       La plupart des attaques aériennes portées par les Argentins l'ont été à partir des avions basés au sol. La FUERZA AEREA ARGENTINA (F.A.A.) opérait à partir de trois bases terrestres.

       Le fer de lance de l'AVIATION NAVAL était constitué par les 5 chasseurs SUPER ETENDARD de la firme DASSAULT (France) et les SKYHAWK qui provenaient des surplus de l'US NAVY.

       Ces appareils avaient conservé leurs aptitudes pour servir sur le porte-avions 25 DE MAYO d'où, on le suppose, ils décollaient pour effectuer leurs opérations.

       Nous savons de source sûre que le porte-avions argentin ne participait pas en mer aux opérations lancées, il est probable qu'il servait de base flottante, en raison des ennuis de machine selon les affirmations de l'état-major argentin. Raisons officielles peut-être, mais on peut aussi imaginer que, tout comme le porte-avion ILLUSTRIOUS, les Argentins n'avaient pas osé exposer ce bâtiment unique de l'ARMADA ARGENTINA (marine de guerre) et l'on maintenait hors de portée des attaques aériennes des HARRIER un navire qui aurait été difficile à remplacer.

       Après la reddition des Argentins dans les îles MALOUINES, le porte-aéronefs INVINCIBLE fut autorisé à quitte l'Atlantique-sud pour deux semaines de travaux d'entretien, après quoi il reprit son poste pour permettre au HERMES de rentrer en Grande- Bretagne.

       Déjà au cessez-le-feu, les HARRIER de la R.A.F. abandonnèrent le HERMES pour aller s'installer sur l'aérodrome de PORT STANLEY.

       Dans son voyage de retour, le HERMES restait en état d'alerte avec une patrouille en vol pour assurer une couverture aérienne en permanence jusque l'île de l'ASCENSION.

       Les SEA HARRIER rapatriés par le HERMES, lorsqu'ils sont arrivés à YEOVILTON ont subi une remise en condition rapide avant de repartir vers le sud à bord du porte-avions H.M.S ILLUSTRIOUS pour relever l'INVINCIBLE.

       Et l'ILLUSTRIOUS regagnait son port d'attache après la relève des HARRIER par les PHANTOM F.4, ce qui mettait fin à l'intervention des FORCES BRITANNIQUES dans la guerre des MALOUINES.

 

NDLR: Cette guerre se termine le 14 juin 1982 par un cessez-le-feu. Il se conclut sur une victoire britannique qui permet au Royaume-Uni d'affirmer sa souveraineté sur ces territoires .... Sur le plan humain, le bilan de cette guerre est de 907 tués soit 649 militaires argentins, 255 militaires britanniques et trois insulaires.

PORTE-AVIONS EN AUSTRALIE

       Nous avons déjà évoqué le porte-avions SYDNEY en effectuant une parenthèse dans les porte-avions de la Grande-Bretagne. Mais nous n'avons pas approfondi pour vous parler de son rôle dans la marine australienne.

       LE SIDNEY



Le HMAS Sydney à Melbourne en 1949

       A peine entré au service de la ROYAL AUSTRALIAN NAVY en 1950, il sera opérationnel de suite puisqu'il allait faire partie des porte-avions engagés dans la guerre de Corée.

       Son rôle allait s'inscrire dans les missions effectuées par les porte-avions britanniques.

       A titre d'exemple, nous signalerons son travail dans les eaux côtières coréennes, notamment à la fin 1951 où le SIDNEY est allé relever le H.MS. GLORY pour mener des patrouilles continuelles nécessités par le blocus imposé ou l'appui des forces terrestres.

       Cette opération pouvait aller jusqu'à mettre en l'air une centaine de missions par jour pour les avions embarqués à son bord.

       Au lieu de lui faire une refonte après l'entrée en service du MELBOURNEafin de lui permettre de bénéficier des améliorations du nouveau porte-avions, on continua à l'utiliser dans sa version initiale. Et durant une période de 7 années, l'AUSTRALIEfut dotée de deux porte-avions.

       Cette charge étant devenue trop lourde pour la R.A.N., le SIDNEY sera converti en transport rapide en 1962.

       LE MELBOURNE



Le HMAS Melbourne en 1958

       Type : Porte-avions d'escadre de la marine australienne.

       Mise en chantier : En 1943 c'était un navire de transport du nom de MELBOURNE-STAR.

       Lancement et armement : En 1945. Fourni à la Royal Australian Navy en 1955 après quelques améliorations.

       CARACTERISTIQUES :

       Déplacement : 20 000 tonnes

       Vitesse : 23 nœuds

       Moteurs : 4 chaudières et 2 turboréacteurs

       Armement principal : 12 canons anti-aériens de 40 mm

       Aviation embarquée : 10 avions chasseurs SKYHAWK, 12 hélicoptères WESSEX et des avions TRACKER (A.S.M.) anti-sous-marins.

Dimensions :
Longueur : 213,80 mètres
Largeur : 24,40 mètres
Pont d'envol : 37 mètres
Tirant d'eau : 7,50 mètres
Equipage : 1070 hommes pour le navire 1835 hommes avec personnel aviation
Puissance : 42.000 ch.
Réserve de combustible : 3200 litres de mazout
Autonomie en milles : 12 000

 

(1 nœud : 1 mille à l'heure / 1 mille : 1 852 mètres)

ARMADA ESPAGNOLE

       La MARINE ESPAGNOLE possède un porte-avions qu'elle a mis en service le 30 mai 1988. Avec l'acquisition de celui-ci, l'Espagne marquait sa volonté de rester dans le groupe restreint des marines qui œuvrent avec une force aérienne embarquée.

       LE PRINCIPE de ASTURIAS



Le Príncipe de Asturias en 2004

       Possède les caractéristiques suivantes : PORTE-AVIONS D'ESCADRE

MOTEURS : actionnés par 2 TURBINESà GAZ d'une puissance de 36.400 ch. Propulsion par une hélice à 6 pales de 6 mètres de diamètre. Cette hélice possède un système destiné à réduire le bruit hydrodynamique pour éviter d'attirer les sousmarins ennemis.
VITESSE : 26 nœuds. En cas de problèmes pour les manœuvres, le navire dispose de deux propulseurs rétractables et orientables chacun de 800 ch. donnant 5 nœuds.
DEPLACEMENT : 16.700 tonnes.
Longueur totale : 196 mètres
Longueur pont d'envol : 175,30 mètres
Largeur maximum : 32 mètres
Hauteur : 48 mètres soit l'équivalent d'un immeuble de 16 étages.
Tirant d'eau : 9,40 mètres
Surface totale du pont : 5104 rn ?

       Pour faciliter le décollage, le navire dispose à la proue une rampe de 46,50 mètres inclinée à 12°. La hauteur en fin de course est de 4,20 mètres. Appelée SKY JUMP par les anglo-saxons, cette rampe permet de réduire la distance de décollage et la consommation des HARRIER ainsi que leur décollage en pleine charge en toute sécurité.

       Les appontages sont toujours verticaux et très facilement contrôlés grâce à la grande stabilité du PRINCIPE de ASTURIAS.

       Cette stabilité en haute mer est assurée par 4 ailerons stabilisateurs commandés par ordinateur réduisant les mouvements de manière sensible.

       Le navire possède un vaste hangar et deux ascenseurs actionnés hydrauliquement à tribord avant et à l'arrière. Sous le pont se trouvent les ateliers de la maintenance et les stocks en pièces de rechange. Ils sont répartis en deux groupes: les ateliers du navire et ceux de l'aviation embarquée.

EQUIPAGE : composé de 500 membres pour le fonctionnement du navire et 250 personnes du groupe aérien.

       Le Principe de Asturias comprend aussi le COMMANDEMENT du groupe, un CONTRE-AMIRAL et son ETAT-MAJOR.

       Il est escorté par 4 frégates en temps normal.

       AVIATION EMBARQUEE :

       En opération réelle, 29 avions de chasse HARRIER

       Généralement, 16 avions HARRIER, 4 hélicoptères TWIN-HUEY, 8 hélicoptères SEA-KING et 1 hélicoptère de liaison HUGHES.

22. PORTE-HÉLICOPTÈRES

       C'est vers l'an 1961 que le porte-hélicoptères est apparu sur les océans dans les grandes forces navales.

       Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne auront été les premiers pays à utiliser cette nouvelle forme de bâtiments de guerre.

       Les premiers porte-hélicoptères avaient été réalisés à partir de la conversion de porte-avions qui n'avaient pas ou qui avaient peu servi au cours de la seconde guerre mondiale et au cours de la guerre de Corée.

       Le concept de porte-hélicoptères découlait de la pratique et de l'expérience acquise au cours de ces deux derniers conflits. On s'était aperçu de l'efficacité du porte-avions d'escorte dans la lutte contre les sous-marins lorsqu'il accompagnait les convois de ravitaillement vers la Russie ou venant des Etats-Unis vers l'Europe.

       Et d'autre part, il y a eu les progrès rapides des hélicoptères qui avaient pratiquement suivi le même chemin que les avions au cours de la première guerre, en passant par une phase d'observateur aérien suivie d'une utilisation comme moyen de liaison et de communication par voie des airs.

       Jusqu'au jour où un pilote téméraire allait porter secours à des hommes encerclés en territoire ennemi et les ramener dans leurs lignes amies, ce qui allait s'avérer comme étant le prélude du service « SEARCH AIR RESCUE ».

       D'autre part, c'est à la guerre de Corée qu'on allait voir apparaître les BRANCARDIERS DU CIEL avec les petits hélicoptères BELL. 47 et leurs brancards situés de part et d'autre à l'extérieur de l'appareil pour le transport des blessés graves vers les HOPITAUX du MASH.

       Suite à cette expérience qui s'était avérée plus que positive, on allait acquérir de plus gros hélicoptères ambulances pour le transport des blessés.

       Passant alors d'un rôle d'engin utilitaire, l'hélicoptère devenait un moyen offensif important pour mener des opérations aéroportées.

       Et on n'allait pas s'arrêter en si bon chemin puisque, avec la création des unités de la CAVALERIE AÉRIENNE, l'hélicoptère est lui aussi devenu un instrument d'intervention pour ouvrir le passage aux troupes du sol, pour appuyer les offensives afin de faciliter l'avance des unités à terre, ou encore à dégager des éléments encerclés avec les hélicoptères d'attaque HUEYCOBRA- APACHE, etc.

       La MARINE ne s'était pas privée d'utiliser les capacités des hélicoptères pour les missions en mer ou encore les opérations amphibies ou lutte contre les sous-marins (AS.M.)

       Que ce soit pour l'une ou l'autre de ces missions, l'hélicoptère avait ici aussi pris une place importante dans les MARINES MILITAIRES.

       On distingue alors 3 types de porte-hélicoptères différents :

1. Le PORTE-HELICOPTERES d'ESCADRE qui opère en mer dans la lutte contre l'action des submersibles en utilisant les SONARS IMMERGES pour la détection, les torpilles à têtes chercheuses ou les GRENADES SOUS-MARINES dont sont pourvus leurs hélicoptères.

2. Le PORTE-HELICOPTERES d'ASSAUT AMPHIBIE avec ses unités de COMMANDO-MARINES AEROPORTEES, ses LANDING CRAFT dans le RADIER ses CHARS AMPHIBIES.

3. LE PORTE-HELICOPTERES bâtiment polyvalent agissant comme NAVIRE d'APPUI FEU au cours d'une bataille navale, comme attaque aérienne avec les hélicoptères d'assaut ou lutte contre les sous-marins.

ETATS-UNIS D'AMERIQUE

       La U.S. NAVY qui s'était servie dans un premier temps en utilisant les anciens porte-avions « THETIS BAY »  et « BOXER » pour les transformer en porte-hélicoptères, vient à présent de mettre au point un programme d'investissement en construction de ces navires porte-hélicoptères dont le premier sera l'« IWO JIMA », un bâtiment de 18000 tonnes. Allaient suivre bientôt

LE USS TRIPOLI (U.S.A.)



L'USS Tripoli

       Porte-hélicoptère de la même classe que l'IWO JIMA, conçu et mis en chantier pour des opérations d'attaques amphibies et aéronavales combinées. Quatre hélicoptères peuvent décoller et apponter simultanément.

       Il dispose de radars de détection, de services de communications et télécommunications des plus modernes, un service météorologique ainsi que des radars destinés à la direction des opérations extrêmement complexes.

       Les porte-hélicoptères TRIPOLI et IWO JIMA sont les deux premiers porte-hélicoptères d'une série de 7 bâtiments du même type qui ont suivi les deux premiers construits 2 ans plus tôt. Mais dans les années soixante, les Etats-Unis construiront pas moins de 28 porte-hélicoptères, période intense de la guerre froide.

       CARACTERISTIQUES

Construit en 1964 aux chantiers navals INGALS, mis sur cale en 1965, lancé en 1966.
DEPLACEMENT : 18 300 tonnes
MOTEURS : 4 chaudières, 1 turbo réducteur
PUISSANCE : 28.000 ch. VITESSE:22 nœuds
DIMENSIONS :
Longueur : 182,80 mètres (592 pieds).
Largeur : 25,60 mètres (84 pieds)
Tirant d'eau : 7,60 mètres (26 pieds)
ARMEMENT : 8 canons de 76 mm et calibre 50 mm
4 canons de 76 mm et calibre 50 mm anti-aériens.
2 lance-missiles « SEA-SPARROW »
EQUIPAGE : 528 hommes
AVIATION EMBARQUEE : 24 hélicoptères
FORCES EMBARQUEES : 2.000 MARINES.

       Ce type de bâtiment naval est également très utile pour exécuter des missions d'intervention dans des conflits d'importance limitée ou pour des missions de POLICE INTERNATIONALE ou pour rétablir l'ordre public, que ce soit pour combattre des actes de piraterie ou pour exécution des résolutions de l'O.N.U.

U.S.S. TARAWA (LMA) (U.S.A.)



USS Tarawa à Pearl Harbor (2002)

       Ce porte-hélicoptères est un véritable navire d'assaut amphibie.

       Aucune autre armée au monde ne possède de navire de la qualité du TARAWA et de ses quatre SISTERSSHIP. Elles constituent le bras musclé américain de la FORCE AMPHIBIENNE.

       Et cela durera ainsi pour plusieurs années, avait déclaré le contre-amiral REUBEN ROGERSON, commandant de la US NAVY AMPHIBIAN FORCE du PACIFIQUE-EST.

       Le TARAWA fait partie de cette nouvelle race de navires porte-hélicoptères d'assaut amphibie.

       Il est grand comme 3 terrains de football, sa longueur le rend comparable à un porte-avions. Le pont d'envol long de 252 mètres peut contenir une trentaine d'appareils hélicoptères et avions prêts à décoller.

       CARACTERISTIQUES :

Construit en 1971 aux chantiers navals de LITTON INDUSTRY mais sur cale en 1973 et entré en service en 1975.
DEPLACEMENT : 39.300 tonnes
MOTEURS : 2 chaudières - 2 turbos réducteurs
PUISSANCE : 140.000 ch.
VITESSE : 25 nœuds
AUTONOMIE : 10.000 Milles
DIMENSIONS :
Longueur : 250,10 mètres (820pieds).
Largeur : 32,30 mètres (106 pieds).
Tirant d'eau : 8,40 mètres (23,5 pieds)
Pont d'envol : 29,90 mètres (92,8 pieds)
EQUIPAGE : 1825 hommes
SYSTÈME DE DEFENSE : 3 canons de 127mm et calibre 54 mm
2 lance-missiles « SEA SPARROW »
6 canons A.A. de 20 mm
AVIATION EMBARQUEE :
8 avions chasseurs « HARRIER » VTOL
20 hélicoptères.

       En dessous du pont d'envol et du pont inférieur avec les hangars, ce n'est pas l'unique particularité du TARAWA, c'est le pont immergé fermé par une porte massive située à l'arrière du navire.

       Les dimensions de la porte sont de 9,75 mètres de hauteur et de 25 mètres de large, d'un poids supérieur à 90 tonnes. Dressée, elle ferme sévèrement le pont immergé pour assurer l'hermétique en haute mer.

       Arrivé à bonne distance de la côte qui constitue l'objectif de la mission, l'eau de la mer s'infiltre dans le pont immergé et la porte peut s'ouvrir pour s'incliner et se placer au niveau de la mer.

       Après quoi, le pont immergé devient un véritable pont d'embarquement.

       Le navire peut alors débarquer 30 péniches de débarquement blindées pour effectuer le transport du personnel, des jeeps, des tanks, du corps de marines avec les munitions nécessaires pour foncer sur l'objectif de la mission d'assaut.

       U.S.S. NASSAU LHA4 U.S.A.



USS Nassau en 2007

       Porte-hélicoptères de la même série que le TARAWA, coque et pont structurés de la même façon.

       Le système de défense est identique avec des tours d'artillerie et des groupes de missiles SEA-SPARROW.

       Sont embarqués 30 hélicoptères IROQUOIS-UH1, SEA-KNIGHT CH46 et SIKORSKY-CH63 - « Stallion » utilisés par le corps de marines pour les missions d'assauts aéroportés.

       Dans le pont immergé en bas, les péniches de débarquement L.S.I.-LST en attente de l'ouverture du portail de poupe.

       U.S.S. GUAM

       Ce porte-hélicoptères est celui qui a été choisi dans la série des L.M.A. pour commencer à expérimenter une combinaison d'avions et d'hélicoptères afin d'avoir rapidement lors des opérations amphibies l'APPUI AERIEN le plus proche possible des attaques au sol qu'elles soient débarquées ou héliportées.



L'USS Guam

       En 1972, un certain nombre de chasseurs HARRIER de construction britannique à décollage vertical empruntés au corps des marines ont servi à cette expérimentation qui s'est révélée positive.

       Mais comme c'est habituel dans les armées américaines, rien n'est fixé de façon définitive et les combinaisons peuvent à tous moments varier en fonction des diverses missions à assumer.

       Nous venons de faire une description aussi complète que possible des porte-hélicoptères utilisés par la US. NAVY au début des années 1960 avec les TRIPOLI et IWO JIMA et nous sommes passés rapidement, pour les opérations amphibies, aux TARAWA - NASSAU et GUAM, les plus modernes construits dans les années septante.

       U.S.S. RALEIGH

       Ce porte-avions a été construit aux chantiers de NEW YORK en 1960, mis sur cale en 1962.

       La construction fut très rapide puisque il a été mis en service la même année.



USS Raleigh (LPD-1)

       Deux ans pour construire et mettre en service un porte-hélicoptères qui déplace 13 900 tonnes, il fallait vraiment que les Etats-Unis soient dotés de cette nouvelle arme dans les délais les plus courts possible, mais il fallait aussi se souvenir que le début des années soixante, c'était aussi la construction du MUR de BERLIN les fusées sur l'île de CUBA et cela avait mis les forces de l'O.T.A.N. dans un état d'alerte permanent.

       Il fallait donc éviter de se retrouver dans la même situation que l'époque d'après PEARL HARBOR. Cela peut expliquer cette précipitation et le programme de construction qui allait suivre dans ces années de vive tension.

       CARACTERISTIQUES

DEPLACEMENT : 13.900 tonnes
MOTEURS : 2 chaudières - 2 turbos réducteurs
VITESSE : 23 nœuds
PUISSANCE : 24.000 ch.
DIMENSIONS :
Longueur : 158,40 mètres (521,8 pieds).
Largeur : 25,60 mètres (84pieds)
Tirant d'eau : 6,40 mètres (21 pieds).
ARMEMENT EMBARQUES : 8 canons de 76 mm - calibre 50 mm - 6 hélicoptères 10 unités de débarquement 1000 Marines
EQUIPAGE: 490 hommes.

       U.S.S. TRENTON

       Ce porte-hélicoptères est une heureuse combinaison de divers types de bâtiments de débarquement effectués au cours du dernier conflit mondial.



USS Trenton

       Il peut transporter 1 000 Marines avec tout leur matériel et leurs véhicules amphibies, sans oublier 6 hélicoptères de combat. Tout le matériel et les véhicules amphibies sont en mesure de quitter le navire même si la mer est démontée.

CARACTERISTIQUES 

       Construit aux chantiers LOCKHEED - SITOL en 1966 mis sur cale en 1968, lancé en 1970.

DEPLACEMENT : 16900 tonnes
MOTEURS : 2 chaudières - 2 turbos réducteurs
PUISSANCE : 24 000 ch.
VITESSE : 20 nœuds
DIMENSIONS :
Longueur : 174 mètres (570 pieds)
Largeur : 25,60 mètres (84 pieds)
Tirant d'eau : 7 mètres (23 pieds)
EQUIPAGE : 490 hommes
ARMEMENT : 8 canons de 76mm calibre 50 mm A/A (anti-aérien

       U.S.S. CHARLESTON

       Construit aux chantiers NEWPORT NEWS en 1966, comme son SISTER SHIP, le TRENTON, mis sur cale l'année suivante et mis en service en 1968.



USS Charleston

CARACTERISTIQUES
DEPLACEMENT : 20.700 tonnes
MOTEURS : 2 chaudières 1 turbo réducteur
PUISSANCE : 22.000 ch.
VITESSE : 20 nœuds
EQUIPAGE : 334 hommes
DIMENSIONS :
Longueur : 176,80 mètres (575,5 pieds)
Largeur : 25 mètres (82 pieds)
Tirant d'eau : 8,50 mètres (25,5 pieds)
ARMEMENT : 8 canons de 76 mm calibre 50 mm
EMBARQUES : 6 hélicoptères - 18 unités de débarquement - 300 Marines.

       U.S.S. BLUE RIDGE



USS_Blue_Ridge

       Construit à Philadelphie en 1965, mis en cale en 1969 et lancé en 1970

 DEPLACEMENT : 13.290 tonnes
MOTEURS : 2 chaudières - 2 turbos réducteurs
VITESSE : 20 nœuds
PUISSANCE : 22.000 ch.
DIMENSIONS :
Longueur : 189 mètres (620 pieds)
Largeur : 25,20 mètres (82 pieds)
Tirant d'eau : 8,20 mètres (27 pieds)
EQUIPAGE: 720 hommes
EMBARQUES: 3 hélicoptères (ASM)
ARMEMENT : 2 tubes lance SEA-SPARROW 4 canons 76 mm - calibre 50 mm

Porte-hélicoptères en Grande-Bretagne

       En Angleterre en 1962, deux porte-avions d'escadre de 18 000 tonnes, le BULWARK et l'ALBION furent convertis en porte-hélicoptères pour transporter 850 commandos de ROYAL MARINES et jusqu'à 20 hélicoptères SIKORSKYWESSEXV porteurs de troupes en remplacement de leurs avions RILESFIXES.

       Cette décision était dans l'air après l'affaire du CANAL de SUEZ, où les assauts verticaux très réussis avaient été exécutés à partir des porte-avions légers d'escorte THESEUS et OCEAN. C'était 6 ans plus tôt, en 1966, où pour la première fois on utilisait l'HELICOPTERE pour des missions de sauvetage ou pour des trajets de communications ou de livraison.

       L'hélicoptère passait d'un seul coup d'un rôle de serviteur à une fonction offensive. H.M.S.BULWARK – H.M.S. ALBION



HMS Bulwark en 1958

       Furent les premiers porte-hélicoptères de la ROYAL NAVY en 1962 et avaient pour missions le transport des unités pour opérations amphibies avec 850 ROYAL MARINES dans 20 hélicoptères.

       Le H.M.S. HERMES

       Déjà évoqué précédemment dans le chapitre consacré aux porte-avions ainsi que pour son rôle dans la GUERRE DES MALOUINES.

       Par conséquent, nous savons déjà que ce brillant porte-avions de la classe CENTAUR a été transformé en porte-hélicoptères d'assaut en 1970-1973 échappant ainsi aux ferrailleurs et en héritant de nouvelles fonctions au sein de la ROYAL NAVY.

       Il peut transporter une brigade de ROYAL MARINES de débarquement avec tout son matériel et ses dotations au grand complet, soit 750 commandos marines.

       Et il accueille à son bord 20 hélicoptères de transport et il peut aussi être affecté à la lutte anti-sous-marine (A.S.M.) menée avec des hélicoptères lourds, 16 à son bord, selon la mission qui lui est attribuée.

CARACTERISTIQUES :
DEPLACEMENT : 28.700 tonnes
MOTEURS : 4 chaudières - 2 turbos réducteurs
PUISSANCE : 76.000 ch.
VITESSE : 28 nœuds
RESERVE CARBURANT : 3 900 m3 - 320 DIESEL
DIMENSIONS :
Longueur: 226,80 mètres (744,3) pieds
Largeur : 27,40 mètres (90 pieds)
Tirant d'eau : 8,50mètres (29 pieds)
Pont d'envol : 48,80mètres (160 pieds)
ARMEMENT : 2 lance-missiles multiple 4 rampes.

       H.M.S. INVINCIBLE

       Ce porte-hélicoptères est un véritable navire de combat multi-rôles.

       Il est à la fois porte-hélicoptères, il y en a 9 à son bord, CROISEUR - PORTE – HELICOPTERES puisque il dispose d'un armement offensif composé d'

       - un lance-missile double « SEA-DART »

       - quatre lance-missiles

       - 38 mitrailleuses-multiples

qui lui permet d'appuyer les assauts terrestres et navals et son dernier rôle est en partie porte-avions avec 6 chasseurs « HARRIER » à son bord.

       Il a été construit aux chantiers navals de VICKERS - BARROW EN 1973 et sa mise en service a été lancée en 1978.

       Il déplace 20 000 tonnes avec pour moteur 4 turbines à gaz qui lui donne une puissance de 112 000 chevaux pour atteindre une vitesse de 30 nœuds.

       Ses dimensions sont de 207 mètres - 650 pieds de long pour une largeur de 25,60 mètres - 24 pieds. Il est composé d'un équipage de 1200 personnes.

       L'entrée en service du HMS INVINCIBLE marquait aussi la fin du porte-avions « HMS ARK-ROYAL » (deuxième du nom).

       Ce porte-avions ARK ROYAL (EX-IRRESISTIBLE) était le dernier des porte-avions conventionnels de la ROYAL-NAVY équipé d'avions à ailes fixes.

       Il sera envoyé à la démolition en 1978.

       Et pour que ce tour d'horizon soit complet, l'entrée en service du H.M.S. INVINCIBLE allait faire coup double (ou coup triple) puisque ce porte-hélicoptères huit fonctions offrait à l'amirauté britannique de mettre à la R.N.R (ROYAL NAVY RESERVE)deux autres porte-hélicoptères « croiseurs ».

       Les HMS TIGER et HMS BLAKE

       Ce sont deux croiseurs-porte-hélicoptères (A.S.M.). Ils portaient chacun 4 hélicoptères à la place où se trouvaient précédemment les anciennes tourelles doubles avec 2 canons de 152 mm.

       Ils avaient été construits en 1941 aux chantiers navals BROWN-CLYDEBANK, terminés en 1945 en qualité de croiseurs. Ils seront transformés 14 ans plus tard (1959) comme croiseurs-porte-hélicoptères équipés avec du matériel A.S.M. (anti-sous-marin).

       Ces deux porte-hélicoptères sont remplacés avec efficacité par les 6 avions « HARRIER » et par les 9 hélicoptères du HMS INVINCIBLE.

       Ils vont se retrouver dans la ROYAL NAVY RESERVE après avoir marqué un pas en avant vers le croiseur porte-hélicoptères multi-ponts que l'on trouve à présent dans la ROYALNAVY.

       H.M.S. FEARLESS

       Ce porte-hélicoptères d'assaut amphibie a été mis au point à partir de plans remontant à la seconde guerre mondiale.



Le HMS Fearless

       Construit aux chantiers navals de HARLAND à BELFAST en 1962, mis en cale en 1963 et entré en service en 1965.

       Il est assez semblable aux L.P.D. (Landing-Platform-dock) servant pour les transports d'assaut amphibies.

       Il déplace 12 500 tonnes avec des moteurs composés de deux chaudières et de 2 turbos réducteurs qui lui donnent une puissance de 22 000 ch. pour atteindre une vitesse de 22 nœuds et une autonomie de 5 000 milles.

       Ce bâtiment est prévu pour le transport des hélicoptères WESSEX-SIKORSKY et LYNX pour les opérations aéroportées et la lutte anti-sous-marine (A.S.M.) et WESTLAND-SCOUT pour les liaisons et communications.



Hélicoptère Lynx

       Pour les opérations amphibies, il dispose de 4 unités de débarquement L.CI. et L.CT. Il transporte 700 Marines et pour son fonctionnement, il dispose d'un équipage composé de 580 hommes, tant pour la conduite que pour la défense qu'il assure avec 2 canons de 40 mm et 4 lance-missiles « SEA-CAT ».

DIMENSIONS :
Longueur : 158 mètres (520pieds).
Largeur : 24,40 mètres (80 pieds)
Tirant d'eau : 6,10 mètres (20,5 pieds)

       H.M.S. INTREPID



Le HMS Intrepid en 1942

       Ce croiseur porte-hélicoptères est pratiquement le sister-ship du FEARLESS.

       Il a été construit en 1962 aux  chantiers navals BROWN, mise en cale en 1964 et lancé en 1966.

       Comme le FEARLESS, il déplace 12.500 tonnes avec un moteur deux chaudières et deux turbo réducteurs qui donnent 22.000 ch. de puissance à 20 nœuds de vitesse pour une autonomie de 5.000 milles.

       Les dimensions des deux porte-hélicoptères et leur système de défense sont les mêmes.

       Fonctionnant avec un équipage de 580 hommes, ce porte-hélicoptères transporte 700 hommes avec 16 engins blindés et 27 autres véhicules avec 4 hélicoptères WESSEX-SIKORSKY et 6 Westland-Lynx. L'ensemble constituant une unité autonome de débarquement.

MARINE NATIONALE FRANCAISE

       En France, c'est le « JEANNE D'ARC », un bâtiment de guerre, qui servait d'école d'application des enseignes de vaisseau.

       Il servait également de porte-hélicoptères ; il avait à l'arrière un vaste pont d'envol et des garages pour assurer la protection des aéronefs par gros temps.

       La Marine Nationale avait établi un programme de construction d'un porte-hélicoptères à partir des enseignements tirés de la pratique du JEANNE D'ARC précurseur en la matière.

       Le nouveau porte-hélicoptères sera amené à remplacer le JEANNE D'ARC dans ce type de missions.

       Cette reconversion permettra au JEANNE D'ARC de reprendre sa mission initiale de navire-école. Mais il sera toujours possible, en temps de guerre, de reprendre sa fonction de porte-hélicoptère, pour la bonne raison que ce navire-école a été transformé pour l'équiper avec un pont inférieur immergé.

       Ce qui permet, en plus de la formation des enseignes, de procéder à l'instruction des troupes de débarquement comme les MARSOUINS, l'infanterie de marine, tant les officiers que les unités.

       LA RESOLUTE

       Porte-hélicoptères conçu pour remplacer le JEANNE D'ARC

Bâtiment de 12.000 tonnes.
Vitesse : 26,5 nœuds
Longueur : 180 mètres
Largeur : 24 mètres

       Ce navire est équipé d'un bassin inférieur que les anglo-saxons appellent le « WET DECK » ou le pont immergé (textuellement le pont mouillé). C'est de cet endroit que les chalands débarquent pour se lancer à l'assaut des plages.

       Ce bassin inférieur est directement en contact avec la mer après l'ouverture d'une lourde porte située à la poupe et est appelé le RADIER en France.

LES TRANSPORTS DE CHALANDS DE DEBARQUEMPENT

       Désignés par les abréviations TCD. en France, ils sont les alter ego des L.S.I. et L.S.T aux Etats-Unis.

       Certains d'entre eux sont également des porte-hélicoptères.

       Les T.C.D. sont des bâtiments particulièrement importants pour les opérations amphibies dans le cadre desquelles ils servent à mettre à terre des troupes ainsi que des véhicules de transport et des blindés. Ceux qui possèdent un pont d'envol en plus peuvent aussi mener des assauts héliportés.

       La Marine Nationale Française possède deux navires porte-hélicoptères - T.C.D., ce sont le FOUDRE et son sister-ship le SIROCO.

FOUDRE… SIROCO

       Ces deux navires de combat pour opérations d'assaut amphibies disposent de capacités considérables.



Le TCD Foudre à Toulon

       Ils peuvent accueillir 470 hommes de troupe et une centaine de véhicules, dont 22 blindés, ainsi que 10 chalands de débarquement qui sont mis à l'eau à partir d'un bassin intérieur appelé le RADIER qui s'étend sur les 2/3 de la coque et communique avec la mer par une porte rabattable située à l'arrière.

       Ce sont aussi de véritables porte-hélicoptères avec hangar adapté à l'accueil de quatre PUMA ou COUGAR.

       Mais là ne s'arrêtent pas leurs possibilités, ils sont équipés d'une importante installation hospitalière avec 2 blocs opératoires amphibies.

       Leur armement n'est pas négligeable non plus puisqu'il comprend 2 systèmes missiles SIMBAD, 3 canons anti-aériens de 30 mm et 4 mitrailleuses de 12,7 mm.

        CARACTERISTIQUES

Type: T.C.D. (transport chalands de débarquement)
PROPULSION : 2 moteurs diesel au total 20 800 CH
DIMENSIONS :
Longueur : 168 mètres.
Largeur : 23,50 mètres.
Tirant d'eau : 5,60 mètres
EQUIPAGE : 215 hommes

       Le FOUDRE mis sur cale en mars 1986, lancement en novembre 1988.

       Le SIROCO : aucune information

       VITESSE DES NAVIRES : 21 nœuds

       AUTONOMIE : 20.400 km

       Les deux porte-hélicoptères dont nous venons de faire la description ont été mis en service dès la fin des années quatre-vingts, ils sont venus pour remplacer les deux sister-ships qui les avaient précédés dans les fonctions de navires pour les opérations amphibies, l'OURAGAN et l'ORAGE.

       Après la seconde guerre mondiale, la Marine française avait prévu de doter la flotte de deux porte-avions et de deux porte-hélicoptères avant le début des années quatre-vingts.

       Pour les porte-avions, nous avons déjà vu ce qui avait été réalisé avec le FOCH et le CLEMENCEAU.

       Pour les porte-hélicoptères, ce furent les « OURAGAN » e t« ORAGE ».

       OURAGAN



Le TCD Ouragan en 1990

Construit aux chantiers navals de BREST en 1962, mis en cale en 1963 et lancé en 1965.

       CARACTERISTIQUES

DEPLACEMENT : 8 500 tonnes
VITESSE : 17 nœuds
AUTONOMIE : 4.000 kilomètres
DIMENSIONS :
Longueur : 149 mètres.
Largeur : 21 mètres.
Tirant d'eau : 4,70 mètres
PROPULSION : 8.640 ch. de puissance, machines actionnées par 2 moteurs DIESEL.
ARMEMENT : 2 mortiers et 2 canons de 30 mm
Il comprend 4 hélicoptères et un équipage de 239 hommes.

       ORAGE

       Ce bâtiment de la marine française est le SISTER-SHIP de l'OURAGAN. Les données techniques sont assez semblables.

       Il est compris comme bâtiment d'attaque affecté au transport d'hommes et de matériel. Il est destiné aux opérations amphibies de grande envergure ou à l'intervention rapide dans des zones lointaines.

       Il comporte un poste de commandement en vue des opérations par hélicoptères.

       Le pont d'envol est constitué d'une partie fixe et d'une partie mobile.

       Il peut transporter deux unités de débarquement de type lourd ou 18 unités légères.

       Mise en chantier à Brest en 1966, placé sur cale en 1967, il sera mis à la mer en 1968.Il entrait en service 3 ans après l'OURAGAN.

       AVANT-PROPOS

       Il nous paraît important de revenir un peu en arrière pour faire une description plus complète sur le JEANNE d'ARC. Nous sommes passés un peu trop vite sur l'histoire de ce vaisseau emblématique de la Marine Nationale Française.

      LE JEANNE D'ARC - CROISEUR



Le croiseur cuirassé Jeanne d'Arc

       Bien entendu, nous connaissons le JEANNE D'ARC comme étant le porte-hélicoptères-école sur lequel les élèves de l'école navale effectuent une période de formation.

       Mais on oublie qu'un autre vaisseau-école avait déjà porté ce nom.

       Il s'agissait d'un croiseur construit aux chantiers de PENHOET à partir de 1928 et qui fut lancé le 14 février 1930, entré en service actif en septembre 1931.

       Ce bâtiment-école se présentait comme un navire de combat spécialement étudié en vue de son utilisation comme école d'application en mer pour les élèves officiers.

       Le JEANNE D'ARC se présentait comme une haute institution possédant des installations lui permettant d'accueillir des élèves officiers, et il aura formé des générations d'officiers de marine.

       Fortement armé de 8 canons de 155 mm, de 4 canons anti-aériens de 75 mm, de 6 canons anti-aériens de 40 mm et de 20 canons OERLIKON de 20 mm, et il était équipé de tubes lance-torpilles qui furent démontés en 1943.

       Son équipage comprenait 506 hommes et de 28 officiers en temps de paix, et de 620 hommes en temps de guerre.

       LE JEANNE D'ARC - PORTE-HELICOPTERES



Le porte-hélicoptères - La Jeanne d'Arc

       En 1960 commence la construction dans les chantiers navals de BREST d'un porte-hélicoptères mis en cale l'année suivante, il sera mis en service en 1964.

       On avait d'abord prévu de l'appeler le RESOLUE, mais après la dernière campagne du JEANNE D'ARC-CROISEUR en 1963-1964, le porte-hélicoptères reprendra son nom et le remplacera comme navire-école d'application.

       C'était la fin des formations sur les navires lourds comme les cuirassés et les croiseurs de bataille.

       CARACTERISTIQUES

DEPLACEMENT : 12.380 tonnes
MOTEURS : 4 chaudières 2 turbo-réducteurs
PUISSANCE : 40.000 ch.
VITESSE: 26,5 nœuds
RESERVE CARBURANT : 1360 (Mazout)
AUTONOMIE : 6.000 milles
EQUIPAGE : 906 hommes
DIMENSIONS :
Longueur : 182 mètres (597,1pieds).
Largeur : 24 mètres (78,7pieds).
Tirant d'eau : 7,30 mètres (24pieds)
ARMEMENT : 4 canons A.A. de 100 mm 4 lance-missiles simples 'EXOCET'
EMBARQUES : 8 hélicoptères 700 fusiliers marins.

JAPON

       Une fois surmontés les problèmes de l'immédiat après-guerre, le Japon a repris avec autorité sa place dans la défense navale des zones où prédomine son influence.

       KARUNA

       Porte-hélicoptères qui en plus ... est un destroyer spécialisé dans la lutte anti-sous-marine.

       Construit en 1970 aux chantiers MITSUBISHI à NAGASAKI, mis sur cale en 1972, il entre en service en 1973.

       CARACTERISTIQUES

DEPLACEMENT : 4.700 tonnes
MOTEUR : 2 chaudières 2 turbo-récupérateurs
PUISSANCE : 70.000 ch.
VITESSE : 32 nœuds
AUTONOMIE : 7.000 milles
DIMENSIONS :
Longueur : 153 mètres (502 pieds).
Largeur : 17,50 mètres (57,4 pieds)
Tirant d'eau : 5,10 mètres (16,7pieds)
EQUIPAGE : 364 hommes
ARMEMENT : 2 canons calibre 127 mm et 54 mm. 1 lance-roquettes « ASTROC ». 6 tubes lance-torpilles (AS.M.)
EMBARQUES : 3 hélicoptères C'est un des plus grands navires de combat de la force navale japonaise moderne. Il peut également servir de navire de commandement. Outre les diverses améliorations dans l'équipement du navire, il dispose d'un système perfectionné de lance-missiles « TERRIER » et « ASROC » (ROCKERS A.S.M.)

ESPAGNE

       La marine espagnole possède un porte-hélicoptères acheté aux Etats-Unis après la seconde guerre mondiale. Construit en 1942 au chantier naval de NEWYORKS.B., mis sur cale et armé en 1943, il allait servir comme porte-avions d'escorte au cours du conflit qu'il avait traversé sans aucun dommage.

       Versé dans la réserve, il sera vendu pour servir dans l'ARMADA ESPANA.

       LE DEDALO



Le Dédalo en 1988

       L'Espagne avait plusieurs raisons de vouloir disposer d'une force navale pour la défense de ses eaux territoriales avec un accès assez important dans la mer Méditerranée, dans l'océan Atlantique, la protection des zones de pêche dans le golfe de Gascogne, la sécurisation des voies maritimes vers les îles Baléares et Canaries, ainsi que sa colonie du MAROC ESPAGNOL et les enclaves de CEUTA et de MELILLA.

       La possession d'un porte-avions ne lui étant pas contestée par les grandes puissances, le DEDALO sera converti en porte-hélicoptères.

       CARACTERISTIQUES

DEPLACEMENT : 14.416 tonnes
VITESSE : 32 nœuds
MOTEUR : 8 chaudières 4 turbo réacteurs
PUISSANCE : 100.000 ch.
RESERVOIR CARBURANT : 1 800 mazout
AUTONOMIE : 7200 milles
DIMENSIONS :
Longueur : 190 mètres.
Largeur : 21,80 mètres
Pont d'envol : 33,20mètres
Tirant d'eau : 7,20 mètres
EQUIPAGE : 1 112 hommes.

CANADA

       ANNAPOLIS



NCSM Annapolis (DDH-265)

       La marine canadienne possède un croiseur considéré officiellement comme appartenant à la classe des porte-hélicoptères. L'Annapolis dispose à son bord d'un hélicoptère de combat de grande puissance.

       Il est davantage considéré comme spécialisé dans la protection des escadres contre les attaques sous-marines (A.S.M.)

ITALIE

VITTORIO VENETO



Porte-hélicoptères Vittorio Veneto

       C'est aussi un croiseur porte-hélicoptères construit d'après les plans établis à l'origine pour le DORIA.

       Ce qui a permis à la marine italienne de disposer d'un croiseur doté de possibilités accrues quant au nombre d'hélicoptères embarqués.

       Ce croiseur a été construit en 1965 dans les chantiers navals de CASTELLAMARE, mis sur cale en 1967et lancé en 1969.

       CARACTERISTIQUES

DEPLACEMENT : 8 850 tonnes
MOTEURS : 4 chaudières 2 turbo-réducteurs
PUISSANCE : 73.000 ch.
VITESSE : 32 nœuds
RESERVE DE CARBURANT : 1.200 mazout
DIMENSIONS :
Longueur : 179,60 mètres (585 pieds)
Largeur: 13,40 mètres (63,6 pieds)
Tirant d'eau : 6 mètres (19,7 pieds)
AUTONOMIE : 6.000 milles
EQUIPAGE : 530 hommes
ARMEMENT PRINCIPAL :
8 canons calibre 76 mm et 62 mm
1 lance-missiles double ASTER
4 tubes lance-torpilles simple A.S.M.
AVIATION EMBARQUEE : 9 hélicoptères.

       Outre les diverses améliorations dans l'équipement du navire, il dispose d'un système perfectionné de lance-missiles « TERRIER » et « ASROC » (ROCKERS A-S-M.).

ESPAGNE

       La marine espagnole possède un porte-hélicoptères acheté aux Etats-Unis après la seconde guerre mondiale. Construit en 1942 au chantier naval de NEW-YORKS.B., mis sur cale et armé en 1943, il allait servir comme porte-avions d'escorte au cours du conflit qu'il avait traversé sans aucun dommage.

       Versé dans la réserve, il sera vendu pour servir dans l'ARMADA ESPANOLA.

LE DEDALO

       L'Espagne avait plusieurs raisons de vouloir disposer d'une force navale pour la défense de ses eaux territoriales avec un accès assez important dans la mer Méditerranée, dans l'Océan atlantique, pour la protection des zones de pêche dans le golfe de Gascogne, pour la sécurisation des voies maritimes vers les îles Baléares et Canaries, ainsi que pour sa colonie du Maroc espagnol et les enclaves de CEUTA et MELILLA.

       La possession d'un porte-avions ne lui était pas contestée par les grandes puissances. Le DEDALO sera converti en porte-hélicoptères.

       CARACTERISTIQUES

DEPLACEMENT : 16.416 tonnes
VITESSE : 32 nœuds
MOTEURS : 8 chaudières 4 turbo réacteurs
PUISSANCE : 100.000 ch.
AUTONOMIE : 7.200 milles
DIMENSIONS :
Longueur : 190 mètres
Largeur : 21,80 mètres
Pont d'envol : 33,20 mètres
Tirant d'eau : 7,20 mètres
EQUIPAGE : 1.112 hommes.

       La marine espagnole utilise le DEDALO pour la lutte contre les attaques sous-marines (A.S.M.). Son arme principale pour le repérage est l'hélicoptère SIKORSKY « SEAKING » construit en Amérique.

       SEAKING

       Il va de soi que les hélicoptères avec leurs missiles augmentent nettement la portée des armes offensives du navire de combat contre un sous-marin.

       A ce point précis, le SEA-KING peut porter 4 torpilles à tête chercheuse, mais pour la détection, il possède un SONAR immergeable. Son SONAR est abaissé à la demande de l'opérateur au moyen d'un câble qui est manœuvré par treuil automatique situé à l'intérieur de l'appareil.

       Le DEDALO possède 20 hélicoptères à son bord mais il peut également embarquer des avions légers et quelques chasseurs intercepteurs.

       LE GALICIA

       Ce navire est du type « 0 » pour opérations amphibies et porte-hélicoptères.

       Construit aux chantiers navals de PHILADELPHIE en 1944, lancé l'année suivante en 1945, trop tard pour avoir participé activement à la deuxième guerre mondiale.

       Comme le DEDALO, il fut mis en réserve et vendu à l'Espagne lorsqu'elle a formé son infanterie de marine.

       CARACTERISTIQUES

TYPE : Navire d'opérations amphibies porte-hélicoptères
MOTEURS : 2 chaudières 2 turboréacteurs
DEPLACEMENT : 9.375 tonnes
VITESSE : 15 nœuds
PROPULSION : 7.000ch.
AUTONOMIE : 5.000 milles
DIMENSIONS :
Longueur : 139 mètres
Largeur : 21,90 mètres
Tirant d'eau : 4,90 mètres
EQUIPAGE : 265 hommes
ARMEMENT : 12 canons de 40 mm calibre 60 mm anti-aérien
8 canons de 40 mm calibre 56 mm
Embarqués : 3 hélicoptères, 3 unités lourdes et 18 unités légères.

 

N.B. Le DEDALO arrivé en fin de service a été remplacé par un porte-avions moderne : LE PRINCIPE DE ASTURIAS, déjà évoqué dans la rubrique des porte-avions.

U.R.S.S.

LE LENINGRAD

       Ce bâtiment est la première unité navale de la marine soviétique à être considéré comme un croiseur porte-hélicoptères adapté à la lutte contre les sous-marins et comme un croiseur lance-missiles de type « C ».

       Il cumule les deux fonctions avec une grande efficacité. La partie avant comporte l'armement principal avec deux lance-missiles double « SAN 3 » et un lance-missile « anti-submersible » ; Il porte à son bord 4 canons de 57 mm et 2 lance-torpilles de 533 mm.

       Il peut porter 18 hélicoptères. Pour la détection, le navire possède 2 SONARS, dont 1 sous la quille et le second remorquable.

       LE MOSKVA



Porte-hélicoptère de la classe Moskva

       Croiseur porte-hélicoptères (AS.M.), il est pratiquement le SISTER-SHIP du LENINGRAD.

DEPLACEMENT : 18.000 tonnes
MOTEURS : 4 chaudières - 2 turboréacteurs d'une puissance de 100.000 ch.
VITESSE : 30 nœuds
AUTONOMIE: 7.000 milles
DIMENSIONS :
Longueur : 196,60 m
Largeur : 35 mètres
Tirant d'eau : 7,60mètres

       Les deux croiseurs porte-hélicoptères ont tout deux été construits aux chantiers navals NICOLAIEFF en 1965 mis en cale en 1967.

       Le MOSKVA a été lancé en 1968 et le LENINGRAD en 1969.

       Les deux bâtiments possèdent un équipage composé de 800 hommes.

       La partie arrière comprend un vaste hangar et une plate-forme d'envol pour hélicoptères sur les deux bâtiments de guerre.

       POLNOCNY « C »



Porte-hélicoptères Polnocny

       Construit dans les chantiers navals de GDANSK (DANZIG) durant la période allant de 1970 à 1973, les 9 POLNOCNY « C » appelés par les Russes « SREDNIY DESANTNYY KORABL » (bâtiments de débarquement moyens) sont en réalité des porte-hélicoptères pour les opérations amphibies.

       Ces navires sont équipés d'une piste d'envol. Ils transportent 180 fusiliers marins et de 6 à 8 véhicules blindés de transport de troupes.

ARMEMENT PRINCIPAL :
2 canons bitubes antiaériens de 30 mm
2 lance-roquettes multiples de 140 mm et 4 systèmes SA-N-5
DIMENSIONS :
Longueur : 81 mètres
Largeur : 10 mètres
Tirant d'eau : 2 mètres
DEPLACEMENT : 250 tonnes
VITESSE : 18 nœuds
MOTEURS : 2 DIESEL de 5.000 ch.
EQUIPAGE : 40 hommes (officiers et matelots)

       Le « IVAN ROGOV »



Le Ivan Rogov en 1986

       Les trois porte-hélicoptères d'assaut amphibie qui sont les « IVAN ROGOV », « ALEKSANDR NIKOLAEV » et « MITROYAN MOSKALENKO » sont les plus grosses unités amphibies jamais construites par les soviétiques.

       Ils sont appelés « BOL'SHOY DESANTNYY KORABL » par les Russes ou grands bâtiments de débarquement en français.

       Ils sont équipés d'une porte et d'une rampe à l'avant, d'une porte et d'un radier à l'arrière.

       Ces navires sont construits à KALININGRAD, ils disposent de superstructures massives étagées sur 6 ponts au-dessus du pont principal. Elles occupent un tiers de la longueur du navire.

       Le hangar pour 2 ou 3 hélicoptères lourds est situé à l'arrière du bloc passerelle.

       Deux plates-formes d'appontage et de décollage sont installées : l'une à l'arrière au niveau du hangar, l'autre à l'avant au niveau du pont principal.

       Une rampe inclinée aboutissant à un tunnel traversant les superstructures peut permettre d'amener l'hélicoptère appontant sur cette plate-forme jusqu'au hangar.

       La même opération peut s'effectuer dans le sens contraire également.

       Il s'agit aussi d'une installation permettant d'embarquer ou de débarquer des cargaisons.

       L'IVAN REGOV est entré en service en 1978, les deux autres ont suivi à partir de cette date.

       Ces navires ont été classés par l'O.T.A.N. comme transport amphibie de type L.P.D. ou LANDING PLATFORM-DOCK en 1984.

       Leur conception se rapprochant plus des bâtiments américains de ce type que d'un L.S.D. (LANDING SHIP DOCK).

       CARACTERISTIQUES

DEPLACEMENT : 13.000 tonnes
VITESSE : 26 nœuds
DIMENSIONS :
Longueur : 159 mètres (ou 158 mètres)
Largeur : 24,50 mètres
Tirant d'eau : de 8,20 mètres à 6,50 mètres
EQUIPAGE
200 hommes dans l'un

       250 hommes dans l'autre (Officiers et matelots)

       Ces bâtiments peuvent transporter un bataillon complet d'infanterie de marine avec ses 34 véhicules blindés et 10 chars légers PT-76 ou 5 chars lourds 7-72.

       L'IVAN ROGOV transporte 5 hélicoptères KAMOV (KA-32 HELIX) et grâce à son RADIER de 79 mètres de long, il peut recevoir 2 ou 3 véhicules sur coussin d'air (V.C.A.) de type LEBED et un L.C.M. de type ONDATRA ou encore 3 V.C.A. du type GUS. En plus de l'équipage et des véhicules, le porte-hélicoptères d'assaut amphibie transporte 550 hommes de troupe.

       ARMEMENT PRINCIPAL :

1 canon bitubes de 76 mm
4 canons anti-aériens (AA) de 30 mm
1 lance-roquettes de 122 mm type BM21
1 lanceur de missiles SAM SA-N-4 GECKO.

LES DIFFERENCES ENTRE LES PORTE-HELICOPTERES

       L'ALEKSANDR NIKOLAEV possède un système d'équipement de transmissions beaucoup plus étoffé et d'avantages plus performants.

       Le MITROFAN MOSKALENKO diffère des deux autres par la présence d'un ROUF (ou ROOF) entre les deux cheminées (Superstructure pouvant être munie d'un capot à glissières établie sur le pont d'un navire).

ADMIRAL SENJAVIN

       Ce croiseur porte-hélicoptères lance-missiles est plus ancien. Il a été construit aux chantiers KAMSON AMUR en 1952-1954.

DEPLACEMENT : 19.600 tonnes
MOTEURS : 6 chaudières 2 turbo-réducteurs
PUISSANCE : 150.000 ch.
RESERVOIR CARBURANT : 4.000 Mazout
VITESSE : 34 nœuds
DIMENSIONS :
Longueur : 210 mètres (689 pieds)
Largeur : 22 mètres (78,2 pieds)
Tirant d'eau : 7,50 mètres (24,5 pieds)
EQUIPAGE : 1 000 hommes
ARMEMENT PRINCIPAL :
9 canons de 152 mm
12 canons de 100 mm
16 canons de 37 mm
2 lance-missiles double « SAN 4 »
EMBARQUES :
8 hélicoptères (petits)
30 hélicoptères (de combat)



23. INFANTERIE DE MARINE

       Il faut remonter quelque peu dans l'histoire pour se rappeler qu'au temps de la marine civile, la guerre sur mer et la guerre sur terre étaient deux choses très différentes.

       Il n'existait aucune collaboration entre les AMIRAUTE et HAUT-COMMANDEMENT DES ARMEES.

       La MARINE ROYALE et les ARMEES DU ROI, bien que réunies sous la même couronne, étaient séparées dans leur fonctionnement.

       Elles avaient leur organisation propre et leurs prérogatives.

       En cas de conflits armés, dans des territoires situés outremer appartenant à la ROYAUTE, il était nécessaire d'y envoyer des corps de troupes pour ramener l'ordre et rétablir la situation.

       La marine servait alors à protéger les vaisseaux qui transportaient le corps de troupes expéditionnaires.

       Dans la suite de cette expédition, elle veillait à la protection des débarquements.

       Il arrivait aussi que la marine royale facilite les débarquements en dégageant les côtes par des tirs effectués par les canons de son artillerie. Mais pour la marine de guerre, il s'agissait seulement d'exécuter une mission qui lui était assignée par l'autorité royale.

       Une fois les troupes débarquées, sa mission était terminée ; pour la marine, elle avait exécuté les ordres de son roi.

       Ce n'était donc pas une action complémentaire à la campagne de l'armée.

       La marine, comme l'armée, reprenaient leur indépendance totale, chacune restait dans sa fonction, d'un côté la mer, de l'autre la terre.

       Cependant, au fur et à mesure des missions qui étaient attribuées à la marine de guerre, il arrivait fréquemment que ses vaisseaux effectuent de longs périples en mer, ce qui nécessitait de nombreuses escales, tantôt pour se ravitailler, tantôt pour réparer des avaries.

       Il fallait alors amarrer le long des côtes de terres inconnues ou encore dans des ports de contrées peu hospitalières.

       Cette situation justifiait la création des compagnies de débarquement qui allaient visiter les alentours des lieux où le vaisseau avait mouillé afin de prévenir de tout danger.

       Les compagnies de débarquement assuraient alors une garde pour veiller à la sécurité du vaisseau amarré et la protection des équipages débarqués pour ravitailler ou effectuer les réparations nécessaires.

       Les compagnies de débarquement sont placées sous le commandement de la marine.

       Malgré le fait que la mission de ces compagnies de débarquement est similaire à celle des soldats des armées, elles restent dans les effectifs de la marine royale. Elles ne sont pas reprises dans les organigrammes des armées.

       La démonstration de leur nécessité et de leur efficacité étant faite, cette pratique va s'étendre et devenir une nouvelle arme de la marine de guerre et se transformer en REGIMENT DES SOLDATS MATELOTS.

       En 1762-1763, un régiment des soldats-matelots se divisait en deux bataillons composés chacun de 8 compagnies de 100 hommes.

       Son état-major comprenait :

-        1 colonel

-        1 lieutenant-colonel

-        1 major

-        2 aides-majors

-        4 chirurgiens

-        1 canonnier

-        1 tambour-major

       Chaque compagnie était commandée par 1 capitaine assisté d'1 lieutenant, 1 maître d'équipage, 1 contre-maître, 1 maître canonnier, 2 bossemans et 3 quartiers-maîtres et encore 2 tambours ou fifres et 88 soldats-matelots.

       Chaque compagnie avait un encadrement composé de :

-        1 capitaine d'armes (officier chargé de la discipline à bord)

-        1 cadet pilotin (il fait partie de la MAISTRANCE mais ne porte pas de galon)

REMARQUE : Le Bosseman était un officier marinier chargé de manœuvre – du détail des ancres, des câbles, des orins. Hiérarchiquement, il est placé après le contre-maître et avant les quartiers-maîtres.

       Il était possible d'être engagé comme mousse, mais il fallait l'autorisation des parents, et l'histoire ne précise pas si le(s) mousse(s) faisaient partie de l'état-major ou de la compagnie des soldats-matelots.

       Un vaisseau important pouvait embarquer à son bord une compagnie de soldats-matelots. Ceux-ci étaient également chargés d'assurer la sécurité du commandant du vaisseau et de ses officiers contre toutes formes de révolte ou de mutinerie en mer.

       Comme on peut le constater à travers l'organigramme de la compagnie, les soldats-matelots participaient aussi à la vie à bord, que ce soit à la manœuvre, aux ancrages, à l'artillerie comme servants, aux instructions du pilotage et au respect de l'ordre et de la discipline à bord.

       Les soldats-matelots avaient repris la mission des compagnies de débarquement.

LA PERIODE DE LA COLONISATION

       Cette période va procurer de nouvelles missions pour la marine de guerre et par voie de conséquence, elle va ouvrir de nouvelles portes et permettre le développement des régiments de soldats-matelots.

       C'était une époque où les nations dominantes généralement dotées d'une puissante marine militaire avaient besoin de s'étendre vers des pays moins développés pour trouver les matières premières et ainsi permettre l'expansion économique de leur propre nation.

       Il s'agissait alors pour ces soldats-matelots une fois débarqués de sécuriser les plages, les côtes, en repoussant par la force les populations sauvages qui tentaient de les rejeter vers la mer.

       Il fallait alors soumettre les populations primitives de ces contrées pour coloniser le pays et exploiter les ressources souvent ignorées des autochtones.

       Dans ce type de nouvelles missions, les régiments de soldats-matelots furent très vite dépassés par l'ampleur de la tâche.

       Les nations colonisatrices vont alors les remplacer par des régiments d'infanterie de marine dont la mission était de débarquer en force (si nécessaire) et d'occuper le littoral et la zone côtière, de sécuriser les lieux afin de permettre le débarquement du personnel et du matériel nécessaire à la colonisation.

       Le relais sera alors pris par l'armée de terre qui va adapter ses effectifs à la conquête de l'intérieur des terres et à y assurer l'ordre en pacifiant les peuples indigènes ou en les soumettant à leur autorité.

       C'est la création des régiments de l'infanterie coloniale - des légionnaires - de la FORCE PUBLIQUE (belgo-congolaise) des régiments autochtones (recrutement local, encadrement par les officiers des colonisateurs).

       L'infanterie de marine restera sous autorité et administration de la marine de guerre dans toutes les nations où des régiments de cette arme étaient créés.

       En Grande-Bretagne, qui avait été la première nation à créer les ROYAL-MARINES en 1664.

       En France, l'infanterie de marine avec ses fusiliers-marins – ses marsouins, etc.

       Aux Pays-Bas, mariniers-korps (en Indonésie, anciennes Indes Néerlandaises).

       Aux Etats-Unis, la U.S. MARINE CORPS était plutôt utilisée comme force expéditionnaire dans les îles annexées aux U.S.A., notamment les Philippines (après la guerre hispano-américaine de 1898) et les îles Hawaï – Midway – Guam – Wake – Iles Nord Mariannes – Johnston – Palmyra – Samoa américaine.

       C'est aussi la raison pour laquelle l’U.S. MARINES CORPS a joué un rôle aussi actif au cours de la guerre du Pacifique dans la deuxième guerre mondiale.

       Aux Etats-Unis, la US. MARINE CORPS a du reste pris une telle importance qu'elle est devenue une force indépendante de la U.S. NAVY.

       Cependant leurs missions respectives les obligent à collaborer très étroitement au cours des opérations militaires qui leur sont attribuées. Cela va des opérations de débarquement où la U.S. NAVY se charge à la fois du transport des troupes, de leurs opérations de débarquement avec les LANDING CRAFT, de l'appui-feu durant les débarquements.

       Elles collaborent également dans l'AERO-NAVALE puisque l’U.S. Marines Corps possède aussi une aviation de combat pour appuyer les opérations au sol et que certaines de leurs escadrilles figurent dans les effectifs de leurs porte-avions (CARRIER-AIR-GROUP).

       Force expéditionnaire, les U.S. Marines sont envoyés partout où leur professionnalisme est requis comme au cours de la première guerre mondiale en Europe.

       Les Etats-Unis ont envoyé en France une brigade d’US Marines qui sont arrivés dès le mois de juin 1917 et qui ont participé à toutes les batailles en ligne en mars 1918 et en particulier SAINT-MIHIEL du 12 au 15 septembre 1918.

       La division dont les Marines faisaient partie a subi d'énormes pertes aux combats, environ 25 706 hommes.

       Mais c'est surtout les batailles dans les îles du Pacifique au cours de la deuxième guerre mondiale qui ont fait leur réputation et qui les ont rendus célèbres aux yeux du monde entier.

       En France et en Grande-Bretagne, les ROYAL MARINES comme l'INFANTERIE DE MARINE en débarquant dans les îles et les dépendances coloniales de leur nation ont contribué à assurer la puissance coloniale de leur pays en terres étrangères et permis de cette manière le développement économique de leurs industries nationales.

24. LES NAVIRES DE DEBARQUEMENT

       Les flottes des grandes nations doivent impérativement pouvoir acheminer leur infanterie de marine (MARINES) jusqu’aux territoires des pays à reconquérir ou des îles à prendre pour avoir une position dominante au cours d'un conflit guerrier.

       Elles doivent, pour arriver à cet objectif, disposer de navires de transports adaptés à réaliser des débarquements de troupes et de véhicules assez proches des côtes et faire en sorte que ces débarquements puissent être réalisés en des temps rapides.

       Lorsque, pour diverses raisons, ces navires ne peuvent pas avancer suffisamment près des côtes, alors les flottes affectées au débarquement doivent disposer de barges à fond plat, de manière à amener l'infanterie et les véhicules (chars d'assaut) jusque sur les plages.

       En 1940-1945, les nombreuses opérations amphibies menées par les alliés ont nécessité la création des bâtiments de types entièrement nouveaux.

       Ce sont les Britanniques qui ont d'abord pensé très tôt à réaliser une opération amphibie de l'autre côté de la Manche afin de reprendre position sur le territoire français pour repousser les Allemands hors des pays occupés.

       Après l'attaque des Japonais sur PEAR HARBOR et l'entrée en guerre des Etats-Unis, les Américains ont repris les idées des Anglais pour opérer sur le théâtre du Pacifique.

       Les Américains ont mis en chantier des nombreuses constructions de bâtiments adaptés aux missions de débarquements.

       Cette guerre de reconquêtes des îles du Pacifique menée par les Américains nous ont fait la démonstration des possibilités offensives de toutes ces embarcations créées au cours de la seconde guerre mondiale.

       Après avoir examiné l'historique de l'infanterie de marine, nous allons tout naturellement nous pencher sur les outils utilisés par ces troupes d'élite pour mener à bien leurs débarquements.

       Et par la suite, nous verrons les navires qui ont amené ces « MARINES » jusqu'aux îles à reconquérir afin d'en reprendre le contrôle et la possession.

       Et comme le dit l'expression « on n'arrête pas le progrès », nous avons déjà abordé les navires porte-hélicoptères et nous allons terminer par les véhicules de débarquement à effet de surface et ceux à portance aérodynamique.

LES EMBARQUATIONS et VEHICULES DE DEBARQUEMENT.

1. LANDING CRAFT INFANTRY (L.C.I.)



Landing Craft Infantry (L.C.I.)

       Barge capable d'acheminer une compagnie de plus ou moins 100 hommes vers les plages prévues pour le débarquement.

2. LANDING CRAFT INFANTRY LARGE



Troupes embarquant sur l'U.S.S. LCI(L) -196

       Barge capable d'évoluer sur l'océan et d'atteindre la vitesse de 15 nœuds en transportant plus ou moins 200 hommes de troupe vers les plages.

3. LANDING CRAFT TANK



Un char Crusader I émerge de la péniche de débarquement de chars TLC-124


Un Landing Craft Tank

       Cette barge était prévue pour le transport de deux chars afin d'appuyer les attaques des unités d'infanterie embarquées. Ensuite, il fallait apporter un appui-feu aux unités en position sur les plages et qui devaient progresser vers l'intérieur des terres.

4. LANDING CRAFT ASSAULT.



Landing Craft Assault

       Barge qui transportait les armes lourdes pour apporter l'appui-feu aux unités débarquées ainsi que les pelotons de soldats pour effectuer la manipulation de ces armes : artilleurs - mitrailleurs - mortiers - sapeurs.

5. LANDING CRAFT MECHANISED



Landing Craft Mechanised

       Barge de débarquement motorisée, elle pouvait acheminer une centaine d'hommes pour apporter un renfort aux unités déjà débarquées ou elle pouvait transporter un char lourd de combat ou tout autre véhicule d'un poids inférieur à 16 tonnes.

       Cette barge évoluait à la vitesse de 7,5 nœuds et elle était armée de deux puissantes mitrailleuses LEWIS de 8 mm.

6. LANDING CRAFT FIGHTING

       Ces engins étaient également des barges à fond plat munies des pièces d'armement comme des mitrailleuses, des petits canons tirant des obus de petit calibre ou encore des lanceurs de roquettes.

       Ces barges venaient s'échouer sur les plages pour appuyer les troupes débarquées pour faciliter leur avance vers l'intérieur des terres.

7. LANDING CRAFT SUPPORT



Landing Craft Support

       Barge de débarquement chargée du transport logistique afin de ravitailler les troupes débarquées en armement, en munitions, en équipement de rechange, en ravitaillement alimentation des troupes et matériels pour installation des campements.

8. LANDING CRAFT PERSONNEL



Landing Craft Personnel

       Barge de débarquement du matériel nécessaire pour l'installation des unités de services, de l'état-major, des transmissions, des unités médicales, etc., ainsi que du personnel affecté à ces missions secondaires, auxiliaires aux opérations en cours ou encore aux missions de soutien.

9. LANDING CRAFT VEHICLES



Landing Craft Vehicle Personnel

       Comme le nom l'indique clairement, ces barges sont prévues pour le transport et l'acheminement vers les plages du débarquement des troupes des véhicules nécessaires à l'acheminement des troupes dans les contrées où elles ont pris position.

10. LANDING CRAFT CONTROL



Landing Craft Control

       Cette barge de débarquement est spécialement aménagée pour acheminer les autorités chargées du contrôle des opérations vers les plages de débarquement avec le personnel affecté à leur service et à leur sécurité.

       Elle peut également accueillir et transporter vers les zones de débarquement les unités de surveillance et de sécurité des territoires conquis, comme les policiers militaires, les compagnies de traducteurs, les gardes des zones occupées pour assurer le maintien de l'ordre.

       Au fur et à mesure des opérations amphibies menées, l'importance des véhicules d'appui-feu et de transport des troupes n'avait fait que de croître, et des véhicules adaptés aux besoins découverts au cours des opérations furent construits avec une rapidité assez remarquable.

11. Le DUKW



DUKV

       Véhicule amphibie de 2,5 tonnes propulsé soit par 6 roues motrices (sur route), soit par hélice (sur mer ou sur cours d'eau).

       Les DUKW jouent un rôle essentiel en débarquant des hommes ou du matériel sur les plages et en les transportant à l'intérieur des terres une fois le premier point d'appui installé

       Les Etats-Unis d'Amérique en produisirent 21.000 et ces camions amphibies étaient utilisés par toutes les forces navales alliées dans des fonctions diverses. Ils servaient également de transport de personnel sur la terre ferme et ils étaient particulièrement efficaces à certains endroits pour la traversée des fleuves ou petits cours d'eau à l'intérieur des terres, là où la construction d'un pont aurait pris trop de temps pour des courtes distances.

12. LANDING VEHICLE TRACKED



Landing Vehicle Tracked

       Engin ce débarquement chenillé, il est propulsé dans l'eau grâce aux palettes des chenilles. Il pouvait ensuite se déplacer normalement sur la terre ferme, à la manière d'un char d'assaut.

       Il y avait quatre principaux types de LANDING VEHICLE TRACKED, ainsi que de nombreux dérivés, équipés de différents armements allant de la mitrailleuse jusqu'au petit canon de 75 mm, sous tourelle.

       Ils pouvaient transporter 3 tonnes d'équipement ou 25 hommes en armes, ou encore un véhicule léger comme une jeep ou une auto-blindée GREYHOUND.

       Les principaux LANDING VEHICLE TRACKED étaient appelés « BUFFALO » ou « WATER BUFFALO ». Les plus allongés étaient connus sous le nom de « ALLIGATOR ». Ces engins efficaces dans les opérations de débarquement sur des plages difficiles avaient acquis une certaine réputation, connus et admirés du grand public.

13. LANDING CRAFT RUBBER



Landing Craft Rubber

       Ici, il s'agit d'un canot pneumatique avec petit moteur peu bruyant.

       Cet engin convient pour les débarquements en toute discrétion dans les opérations « Commando », Il est utilisé pour des missions d'éclairage avant les débarquements en  puissance, parfois pour le déminage ou encore les attaques surprise, actions de commandos-marines.

       Arrivent alors les plus gros porteurs dans les opérations de débarquement.

14. LANDING SHIP INFANTRY



Landing Ship Infantry

       Ici, il s'agit d'un bateau de transport de troupes qui peut acheminer une brigade d'infanterie jusqu'à proximité des plages de débarquement.

       L'avant du bateau vient pratiquement s'enfoncer dans le sable de la plage avant de déployer ses passerelles latérales pour permettre aux soldats de débarquer en file et de gagner la plage après avoir marché les premiers mètres dans l'eau des vagues devenues très réduites à l'approche des plages.

       Ces bateaux étaient d'un plus petit tonnage que les LIBERTY SHIP qui eux ne s'approchaient pas des plages.

15. LANDING SHIP TANK  



Landing Ship Tank

       C'est un bâtiment de débarquement blindé de 4 000 tonnes qui pouvait transporter une compagnie de 150 hommes et débarquer très près des plages par ses portes ouvertes à l'avant ou ses panneaux arrières (selon le modèle) une cinquantaine de véhicules ou encore 22 chars de 25 tonnes armés.

16. LANDING CRAFT TANK HEAVY



Landing Craft Tank Heavy

       Navire transporteur lourd construit comme une barge de débarquement de chars, mais d'une taille beaucoup plus imposante.

       Bien que ce bâtiment soit réalisé à fond plat, il est capable d'évoluer sur l'océan en emportant une assez lourde charge.

       Sa longueur fait de ce transporteur lourd presque l'équivalent d'un petit cargo. Il peut transporter environ 25 chars de combat qu'il parvient à débarquer à même les plages.

17. LANDING SHIP DOCK



Landing Ship Dock

       Ce bâtiment est conçu pour transporter des barges de débarquement, que ce soit des L.C.I. (LANDING CRAFT INFANTRY) ou des L.C.T. (LANDING CRAFT TANK).

       Dès leur arrivée à quelques distances des plages de débarquement, les LANDING SHIP DOCK ouvrent leurs ballasts pour permettre un léger remplissage de leurs soutes à l'eau de mer pour permettre le débarquement des barges L.C.I. et L.C.T. Sitôt l'opération terminée, on vidange la soute pour remonter au niveau de flottaison. Au retour des L.C.I. et LC.T., même opération pour le réembarquement.

       SECONDE TACTIQUE DE DEBARQUEMENT

       Après leur débarquement des LANDING SHIP DOCKS, les L.C.I. et L.C.T. se dirigent vers les bateaux de transport de personnel pour embarquer les Marines (fusiliers marins) qui descendent dans les barges par de longs filets de cordages posés sur les coques des navires de transport et des LIBERTY SHIPS notamment. Une fois les hommes embarqués dans les L.C.I. et L.C.T., les barges prennent la direction des plages de débarquement.

       Déjà accueillis par des feux nourris, les marines avancent vers l'intérieur des terres en essayant de prendre les lignes de défense par la force des armes.

       Depuis ces temps mémorables de la guerre du Pacifique, le matériel et les embarcations n'ont pas évolué fondamentalement. Bien sûr, ils ont été modifiés en qualité et quelque peu modernisés, mais les embarcations sont restées dans la même conception qu'à l'époque de leur création.

18. LANDING VEHICLE AMPHIBIOUS TRACKET



Landing Vehicle Amphibious Tracket

       Comme le nom l'indique, c'est un char véhicule amphibie chenillé conçu dans le même principe que les WATER BUFFALO et ALLIGATOR, mais à l'inverse, étant plus lourd, il s'enfonce davantage dans l'eau de la mer. Une fois mis à l'eau, il peut avancer facilement malgré sa lourdeur selon la même technique que ses prédécesseurs BUFFALO ALLIGATOR par ses palettes de chenilles.

       Arrivé sur la plage, il débarque par les portes arrière la section d'infanterie de marine qu'il transporte et, après l'avoir déposée, il va alors servir de char d'appui de l'infanterie en suivant les hommes à pied dans leur progression offensive.

19. AMPHIBIOUS ASSAULT VEHICLE 7



Un véhicule amphibie d'assaut des Marines américains

       C'est une version améliorée du L.V.A.T. Le A.AV.7 est un char plus spacieux et plus lourd, mieux armé, qui transporte plus de marines que le L.V.A.T. La porte arrière s'incline à la manière d'un pont-levis (moyenâgeux) pour accélérer le débarquement.

       Les soldats sortis de l'habitacle sont suivis et appuyés par l’A.A.V.7 ou précédés par ce char amphibie qui leur ouvre le chemin.

20. LANDING CRAFT AIR CUSHION



Landing Craft Air Cushion

       Le L.CA.C est un véhicule qui évolue sur l'eau, soutenu par un coussin d'air interposé entre le fond de l'embarcation et la surface du milieu sur lequel il se déplace.

       Il est mieux connu sous le nom de HOVERCRAFT ou encore AEROGLISSEUR.

Le dispositif de sustentation contenant le coussin d'air est enfermé dans une jupe constituée de tissus de nylon recouvert de néoprène.

       Avec ce dispositif, l'embarcation est soulevée à une hauteur pouvant aller de 1,20 mètre pour les petites unités jusqu'à 1,80 mètres, 2,40 mètres pour les embarcations de 160 tonnes, ce qui permet d'évoluer même par mer agitée jusqu'à un vent de force 4.

       Le système de propulsion actionné par turbines à gaz est constitué d'hélices, de conduits d'air forcé et de compresseurs, ce qui laisse une place importante pour la charge utile.

       L'aéroglisseur est amphibie, il peut se déplacer sur mer et sur terre ou sur glace, remonter des fleuves, franchir des rapides, traverser des marécages.

       Des aéroglisseurs armés sont déjà incorporés dans les marines militaires britanniques, américaines et russes.

       Aussi présents dans les armées iraniennes avant la révolution islamique de 1979-1980.

       Les aéroglisseurs ou hovercrafts militaires peuvent aller de 15 mètres de longueur sur 7,50 mètres de largeur pour les plus petits, de 57 mètres de longueur ou même de 69,60 mètres de longueur pour une largeur de 25,20 mètres pour les plus gros modèles existants.

       Les plus gros hovercrafts ont un déplacement pouvant aller jusqu'à 165 tonnes, ce qui leur permet de transporter plusieurs véhicules de combat avec un effectif de plusieurs soldats qui accompagnent.

       Rappelons pour l'anecdote que dans les années nonante, les parachutistes belges du 1er régiment PARA de Diest ont été amenés sur les plages de MOGADISCIO par des L.C.A.C de la U.S. NAVY. Nos soldats ne tarissaient pas d'éloges sur le matériel de guerre des forces américaines.

U.R.S.S.

       L'U.R.S.S. n'avait pas une marine dominante au cours de la seconde guerre mondiale, mais dans l'immédiat après-guerre, après le partage des influences en Europe et par après en Asie, on en était arrivé à la GUERRE FROIDE.

       Pour les Occidentaux, il ne fallait plus que la TARENTULE COMMUNISTE continue à étendre sa toile ni en Europe, ni ailleurs dans le monde.

       Nous avons vu que pour rester la nation dominante sur les mers, les Etats-Unis ont continué dans la production, dans la modernisation de leurs porte-avions et porte-hélicoptères.

       L'U.R.S.S., jusqu'en 1989, année du début de la chute du communisme, avait de son côté développé sa flotte de guerre d'une série de navires dont la spécialité était et est toujours le transport des effectifs militaires pour effectuer des opérations amphibies.

       Il n'est pas faux d'affirmer que dans ce domaine, la Russie actuelle possède une variété et une quantité importante de navires prévus pour ces opérations.

       C'est à un point tel que dans cette optique, la marine russe est en avance sur toutes les autres marines y compris les Etats-Unis d'Amérique.

       Après avoir décrit leurs porte-avions et leurs porte-hélicoptères, nous allons examiner :

1. les embarcations et navires de surface pour les opérations amphibies
2. les bâtiments à effet de surface sur coussins d'air
3. les gros véhicules à portance aérodynamique moitié navire, moitié avion.

1. LA PENICHE DE DEBARQUEMENT « ONDATRA »



Classe Ondatra

       A partir de 1978, les chantiers russes vont produire 16 péniches de débarquement conçues en s'inspirant des barges américaines.

       La péniche est appelée ONDATRA.

       Pour les Russes, « MALYY DESANTNYY KORABL » qui se traduit par « PETIT BATIMENT DE DEBARQUEMENT ».

       Cette péniche peut transporter un char lourd de type T-72.

       Sans armement, ce petit bâtiment est utilisé sur les fleuves, dans les baies et les estuaires.

 DIMENSIONS :
Longueur : 24 mètres
Largeur : 5 mètres
Tirant d'eau : 1,50 mètre
DEPLACEMENT : 140 tonnes à pleine charge
VITESSE : 10 nœuds
MOTEURS : 2 moteurs DIESEL
EQUIPAGE : 4 hommes

2. LE NAVIRE DE DEBARQUEMENT POLNOCNY B



Polnocny de la marine soviétique en 1985

       A l'inverse du modèle C PORTE-HELICOPTERES et assaut amphibie, le modèle B a été construit sans plate-forme-pont d'envol, mais également aux chantiers navals polonais de GDANSK et en 15 exemplaires, durant la période de 1965 à 1969.

       Pour une capacité de 250 tonnes, le POLNOCNY B peut emporter 100 fusiliers marins et de 6 à 8 véhicules blindés.

       Certains d'entre eux sont construits avec des rails pour effectuer le mouillage des mines sous-marines.

       La puissance de feu est assurée par un ou deux bitubes anti-aériens de 30 mm, par 2 lance-roquettes multiples de 140 mm et par 4 systèmes MISSILES « SA-N-5 ».

DIMENSIONS :
Longueur : 74 mètres
Largeur : 8,60 mètres
Tirant d’eau : 2 mètres
MOTEURS : 2 DIESEL de 5.000 ch.
VITESSE : 18 nœuds
EQUIPAGE : 40 homme (officiers et matelots)

N.B. A l'exception des dimensions, les modèles B et C sont exactement les mêmes.

LES NAVIRES DE DEBARQUEMENT DE LA CLASSE ALLIGATOR

       Ils sont construits dans les chantiers navals de KALININGRAD (ex-KOENIGSBERG) entre 1964 et 1977. Les plus connus sont :

1. ALEKSANDR TORTSEV
2. DONETSKIY SMAKHTER
3. ILYA AZAROV
4. KOMSOMOLETS SMAKHTER
5. KRASNAYA PRESNYA
6. TOMSKIY KOMSOMOLETS
7. VORONEZHSKIY KOMSOMOLETS
8. SOLET SHEFSTVA VLKSM

Parmi les 14 exemplaires produits.

       Les navires de la classe ALLIGATOR sont d'un emploi moins facile que ceux de la classe ROPUCHA, bien qu'ils possèdent une capacité de charge supérieure.

       Ce type de bâtiment « CARGO» assure à la fois le transport de matériel que le débarquement des troupes et des véhicules.

       Pouvant aller de 4.500 tonnes à pleine charge, les bâtiments de classe ALLIGATOR peuvent transporter 300 soldats ou 25 à 30 chars suivant le modèle ou encore 1500 tonnes de charge RAVITAILLEMENT.

       Mais en cas de BERCHAGE (?), la capacité est limitée à 600 tonnes de ravitaillement.

       Ce navire peut accueillir de façon permanente 120 soldats de l'infanterie navale.

       La série ALLIGATOR se distingue par des rampes d'accès à l'avant et à l'arrière des navires.

       Certaines variantes dans l'armement et dans les équipements de levage, soit une ou deux grues de 5 tonnes ou une grue de 15 tonnes.

       La puissance de feu est assurée par :

-        2 canons anti-aériens de 57 mm

-        2 canons anti-aériens de 25 mm

-        1 lance-roquettes de 122 mm

-        2 rampes missiles (SAM SA-N-5)

       Sur tous les navires, mais certains ont en plus :

-        1 lance-roquettes de 140 mm à 40 tubes. Il est à rechargement automatique et ce sont des roquettes BM 21 d'appui-feu situées à l'avant pour les tirs vers les terres

-        4 canons anti-aériens de 25 mm (2 X 2) situés à l'arrière

-        Et certains encore sont équipés de missiles SA-N-5 au sommet de la passerelle

-        D'autres sont dotés d'un système optronique (à la fois optique et électronique) au sommet de la passerelle.

       Ces navires sont appelés en russe « BOL'SHOY DESANTNYY KORABL » ou grand bâtiment de débarquement.

       Leur vitesse est de 18 nœuds

       Composition des équipages :

-        Certains de 100 hommes officiers et matelots

-        Certains de 75 hommes officiers et matelots.

DIMENSIONS (selon modèle) :
Longueur : entre 114 et 112,80 mètres
Largeur : entre 15,30 et 15,50 mètres
Tirant d'eau : entre 4,50 et 4,40 mètres

LES NAVIRES DE DEBARQUEMENT DE LA CLASSE ROPUCHA I et II



Ropucha I

       Le ROPUCHA a été construit en 2 tranches de 1975 à 1978 et de 1982 à 1987.

       Fabriqué aux chantiers navals polonais de GDANSK (Dantzig) pour le compte de l'Union soviétique sous la classification de GRAND BATIMENT DE DEBARQUEMENT soit en russe; « BOL'SHOY DESANTNYY KORABL »

       Quelques noms connus dans cette série :

-        ALEKSANDR SHABALIN

-        BOBRUYSK

-        KONSTANTIN OLYSHANSKIY

-        TSEZAR KUNIKOV

-        ZEMLYANSK

       Ce sont des navires très compacts pour une pleine charge entre 4.000 et 4.400 tonnes qui peuvent recevoir 230 hommes de l'infanterie navale et 25 V.T.T. (véhicules tout terrain) sur l'entrepont.

       La série des ROPUCHA possède une rampe à l'avant et à l'arrière qui supportent une charge utile de 450 à 1 000 tonnes.

SURFACE UTILISABLE : 600 m2
DIMENSIONS :
Longueur : de 110 à 113 mètres
Largeur : de 14,50 à 15 mètres
Tirant d’eau : 3,60 mètres
VITESSE : de 17 à 18 nœuds
EQUIPAGE : 70 hommes officiers et matelots.
ARMEMENT :
- 2 bitubes anti-aériens de 57 mm
- 4 rampes anti-aériennes quadruples SAM SA-N-5

       Les systèmes SA-N-5 sont installés comme suit : 2 à bâbord, 2 à tribord à l'avant des superstructures.

       Les 6 unités construites depuis 1984 sont équipées de 2 lance-roquettes d'appui-feu « MBRL-l22 » installées sur la plage avant. Le MBRL-l22 est la version « navalisée » du BM2l.

       Pour information, un ROPUCHA a été transféré au Yémen en 1979.

       De 1990 à 1992, les chantiers POLNOCNY de Gdansk ont produit trois exemplaires d'une nouvelle version.

LE ROPUCHA II



Ropucha II

       Ce navire se distingue du ROPUCHA l par son armement.

       1 canon de 76 mm à la place du bitube de 57 mm et 2 canons multiples anti-aériens de 30 mm ainsi que des radars plus performants.

       Au total, la marine russe aligne 68 bâtiments amphibies, à savoir:

-        3 grands chalands de débarquement de type L.P.D. (Landing Platform Dock)

-        41 bâtiments de débarquement de chars du type L.S.T. (Landing Ship tank)

-        24 bâtiments de débarquement de chars du type L.S.M. (Landing Ship Medium)

       A titre de comparaison, l'US. NAVY ne possède que 57 bâtiments amphibies, il est vrai qu'ils sont d'un tonnage plus important, mais même si les navires russes sont d'un tonnage moins important, ce sont des bâtiments assez modernes de conception.

     Et ils sont avant tout conçus pour naviguer sur des mers relativement fermées comme la mer Baltique, la mer Noire ou la mer du Nord.

       Ils ont également des objectifs assez proches, ce qui n'est pas le cas des Etats-Unis. Ils assurent néanmoins à la Russie une capacité d'intervention que beaucoup de pays voisins lui envient.

LES VEHICULES DE DEBARQUEMENT A EFFET DE SURFACE

       C'est à partir de 1960 que les ingénieurs navals soviétiques commencent à étudier différents engins à effet de surface plus communément appelés les aéroglisseurs.

       En moins de 10 ans, ils vont développer toute une famille d'appareils.

       Cette série de véhicules spéciaux aura d'autant plus d'avenir qu'elle va répondre à la nouvelle stratégie navale définie dans les années septante par l'amiral GORCHKOV, le père de la marine russe actuelle.

       Elle se fondait entre autres sur une composante amphibie d'importance.

       La marine soviétique visait alors à employer des véhicules légers qui transportaient la première vague d'assaut avec les SPETNAZ et les équipes de déminage, suivis dans la foulée par les véhicules de fort tonnage qui débarquaient des chars et des obusiers automoteurs capables de museler les défenses adverses.

       Aujourd'hui, la stratégie de la marine russe n'est plus offensive. Elle s'attache uniquement à défendre le territoire national. Mais la tactique offensive est toujours enseignée.

       Les experts de l'O.T.A.N. ont calculé qu'un seul véhicule de type « RIST » était capable d'effectuer une rotation entre sa base sur la Baltique orientale et les côtes danoises en moins de deux heures trente.

       Et en 24 heures, il pouvait apporter 900 tonnes de matériel à grande vitesse sur une tête de pont.

       Le point faible de ces engins, c'est leur vulnérabilité face aux missiles et à l'aviation, mais grâce à leur vitesse, ils occasionnent la surprise chez l'adversaire.

       Selon les stratèges du défunt Pacte de Varsovie, il leur était possible, avec à leur bord des commandos marine russes, s'assurer des têtes de pont sur les détroits de la Baltique, des Dardanelles ou en mer du Japon.

       Même si la guerre froide fait partie du passé, même si le Pacte de Varsovie n'existe plus, la marine soviétique reste la puissante marine russe actuelle.

HOVERCRAFT type « GUS »



Hovercraft type Gus

       Considéré comme étant le plus ancien parce qu'il a été construit de 1969 à 1974.

       Le « GUS », appelé « SKAT » en russe est un hovercraft relativement rapide.

       Mais son manque d'armement en fait une proie facile pour l'aviation adverse. De ce fait, il est progressivement retiré du service actif.

       Il peut être embarqué dans un bâtiment d'assaut amphibie adapté, un navire du type IVAN ROGOV peut en embarquer trois.

DIMENSIONS :
Longueur : 21 mètres
Largeur : 7,30 mètres
Hauteur : 6,60 mètres
Tirant d’eau : 0,20 mètres
POIDS TOTAL : 27 tonnes
VITESSE : 57 nœuds
EQUIPAGE : 6 hommes
TRANSPORTE : 24 soldats d'infanterie navale.

HOVERCRAFT  type « LEBED »



Hovercraft type Lebed

       Appelé « KALMAR » dans la marine russe, le « LEBED » est apparu en 1974.

       Les véhicules de ce type ont été construits à SAINT-PETERSBOURG en 17 exemplaires. Grâce à sa rampe avant située à bâbord, il peut emporter 45 tonnes de chargement ou 2 P.T.-76 ou 120 hommes équipés.

       Comme ce véhicule est non armé, le « LEBED » est classé comme transport de troupes. Un navire adapté de la classe IVAN ROGOV peut en emporter deux dans son RADIER.

DIMENSIONS :
Longueur : 24,80 mètres
Largeur : 10,80 mètres
POIDS TOTAL : 85 tonnes
VITESSE : 50 nœuds
EQUIPAGE : 8 hommes.

HOVERCRAFT de type « AIST »



Hovercraft type AIST

       Le premier exemplaire a été mis en service en 1975 alors que les plans et les débuts des travaux et des essais successifs avaient déjà débuté en 1971.

       Durant cette longue période qui aura duré de 1971 à 1986, les 16 AIST appelés « DZHEYRAN » en russe étaient les plus gros bâtiments à effet de surface (ou sur coussin d'air), « KORABL na VOZDUSHNOY PODUSHKE » en russe.

       Ils sont restés les plus gros hovercrafts de la marine soviétique jusqu'à l'arrivée des hovercrafts de type POMORNIK.

       L'AIST est capable de transporter un char 7-62 ou T-72 ou encore 4 blindés P.T.-76 et 200 soldats équipés.

       Les rampes avant (4,40 mètres de large) et arrière (4,90mètres) permettent des emports très volumineux.

       La marine russe actuelle a déjà désarmé 4 AIST.

DIMENSION :
Longueur : 47,80 mètres
Largeur : 17,50 mètres
Tirant d’eau : 0,30 mètres
POIDS TOTAL en charge : 220 tonnes
VITESSE : 65 nœuds
AUTONOMIE : 5 heures
EQUIPAGE : 8 hommes
ARMEMENT : 2 tourelles bitubes A.A. de 30 mm et 2 systèmes SA-N-3 ou SA-N-8

HOVERCRAFT type TSAPLYA



Hovercraft type Tsaplya

       Ce bâtiment est considéré comme étant le successeur du LEBED.

       Le Tsaplya a été produit à 5 exemplaires de 1982) 1990 dans différents arsenaux.

       D'une capacité d'emport supérieure, soit 70 tonnes, cet engin peut transporter :

-        Un char 7-55 ou T-72 et 80 soldats

-        160 combattants et 25 tonnes de fret

-        3 blindés PT-76

-        225 soldats de l'infanterie navale.

       L'embarquement s'effectue par l'étrave. En russe, il n'est pas appelé par son nom, mais par son numéro « 12 061 »

DIMENSION :
Longueur : 31,20 mètres
Largeur : 13 mètres
VITESSE : 55 nœuds
DEPLACEMENT TOTAL : 150 tonnes
ARMEMENT : 2 canons bitubes A.A. de 30 mm et 2 canons bitubes de 14,5 mm
MOTEUR : 2 turbines de 800 ch.
EQUIPAGE : 12 hommes

HOVERCRAFT type POMORNIK



Hovercraft type Pomornick

       Le POMORNIK est le plus grand bâtiment de guerre à effet de surface qui existe au MONDE. Il a été construit aux chantiers navals de SAINT-PETERSBOURG en 8 exemplaires et à FEODOSIYA de 1986 à 1992 pour certains éléments composant cette série d'hovercrafts géants.

       Il est appelé le « ZUBR » en russe.

       Il peut emporter 100 tonnes de matériel ou 3 chars lourds de combat ou encore 3 chars PT-76 avec un détachement de 360 soldats de l'infanterie de marine.

       Les matériels embarqués peuvent être introduits soit par les rampes rabattables situées à l'avant ou à l'arrière.

       Actuellement, il y en a un en service dans la marine ukrainienne, 4 autres sont dans la marine russe et 3 sont mis en réserve.

-        ARMEMENT :

-        2 canons A.A. multiples de 30 mm

-        2 systèmes de missiles 4SA-N-8

-        2 lance-roquettes multiples de 122 mm

-        LONGUEUR : 57 mètres

-        LARGEUR : non précisée

-        TIRANT D'EAU : 0,5 mètres (sur coussin d'air)

-        HAUTEUR : 22 mètres

-        DEPLACEMENT à pleine charge : 360 tonnes

-        VITESSE : 63 nœuds

-        EQUIPAGE : 40 hommes officiers et matelots

LES VEHICULES A PORTANCE AERODYNAMIQUE

ORLAN ET UTKA

       La fabrication de ce type d'appareil est restée très longtemps un mystère. C'était à un point tel que, en l'absence du moindre renseignement sur ce qui se préparait, les services de renseignement des pays occidentaux appelaient ce projet « le monstre de la mer Caspienne ».

       Jusqu'au jour où la C.I.A. produise des photos de cet étrange véhicule moitié bateau, moitié avion qui fut produit en 3 exemplaires. Cet appareil est appelé chez les Russes « EKRANOPLAN » et dans le monde anglo-saxon « WING IN GROUND EFFECT  ».

       Le principe de fonctionnement de ce type d'engin est le suivant : en évoluant à une altitude inférieure ou égale à la moitié de l'envergure de l'aile, un coussin d'air est emprisonné entre l'intrados de l'aile et la surface.

       Ce coussin d'air est d'autant plus efficace que l'engin évolue près du sol. Le fait de voler à très basse altitude contribue à réduire la traînée en améliorant de cette manière le POIDS/POUSSEE. Ceci permet de diminuer la consommation de carburant et d'accroître l'autonomie.

       L'engin est équipé de deux turboréacteurs à tuyère orientable de façon à diriger leur jet vers l'intrados de l'aile afin de le soulever et d'un turbopropulseur monté sur la dérive et entraînant deux hélices contrarotatives.

       A l'arrivée au sommet du coussin d'air pressurisé, la portance dynamique enregistrée par le mouvement de translation tend à se substituer à celle, statique, sur coussin d'air sous pression.

       L'accélération continue jusqu'au décollage de l'engin qui vole soutenu par le coussin d'air résultant de l'effet de surface.

       Les tuyères sont ensuite inclinées pour former un angle de 5 à 10 ° avec l'axe longitudinal de l'appareil pour le vol de croisière.

       Notez que la partie avant de l'appareil pivote pour l'embarquement du fret 240 m2 ou 30 tonnes.

       Le véhicule ORLAN peut embarquer 300 soldats.



Ekranoplan_A-90_Orlyonok_Orlan

LONGUEUR : 58 mètres
LARGEUR : 31 mètres
HAUTEUR : 16 mètres
POIDS TOTAL : 140 tonnes
VITESSEMAXIMALE : 190 nœuds
ARMEMENT : un bitube de 30 mm
EQUIPAGE : 6 hommes
L'altitude de croisière de l'ORLAN se situe entre 5 mètres et 15 mètres.
L'UTKA est un dérivé de l'ORLAN mais il est équipé de réacteurs et il est armé de 6 missiles « SS-N-9 » (n-120 Manaxl1T en russe)



Missile russe

25. EPILOGUE

       Par cette longue série de navires d'embarcations et de véhicules destinés aux opérations amphibies, nous venons de réaliser un large éventail des moyens utilisés par les armées et par les marines de guerre pour mettre à terre les hommes, les équipements et le matériel nécessaires pour conquérir ou reprendre des territoires occupés par des forces adverses.

       Par la suite, l'avance offensive de ces troupes vers l'intérieur des terres demande un renouvellement du matériel, des équipements et aussi des hommes épuisés par les premiers combats.

       Dans un premier temps, ce sont les navires et autres embarcations qui ont amené les premières vagues de combattants sur les plages, qui ont effectué un second, voire un troisième transport pour amener de nouveaux effectifs, du matériel et de l'équipement.

       Par après, ce sont les navires L.S.I.- L.S.T.- L.S.U. et LIBERTY-SHIP qui ont effectué les transports de ravitaillement et d'approvisionnement des troupes en opérations.

       LANDING - SHIP – UTILITY



Landing Craft Utility

       Nous n'avons pas abordé ce L.S.U. qui n'atteignait pas une longueur de 69 mètres, mais était considéré comme un navire parce qu'il faisait office de CARGO - CABOTEUR et de ce fait, opérait en mer. Il servait de navire relais approvisionneur entre les cargos de la marine civile et les plages de débarquement.

        LIBERTY – SHIP



Le Liberty ship SS John W. Brown toujours à flot à Baltimore

       Ce bâtiment était la solution américaine pour compenser les pertes de nombreux navires marchands coulés par les U-BOTEN allemands.

       Conçus aux chantiers navals KAISER aux Etats-Unis, le Liberty Ship fut l'arme décisive da la bataille de l'Atlantique.

       C'était un cargo constitué d'éléments préfabriqués qui pouvaient être assemblés en 5 jours.

       On en produisit un nombre considérable tant en Amérique qu'en Grande[1]Bretagne.

TYPE : cargo affecté aux transports
DEPLACEMENT : 10.000 tonnes
VITESSE : 10 nœuds
ARMEMENT : 4 canons de 20 mm et 1 canon de 102 mm
EQUIPAGE : 40 hommes

       Il transportait 22 barges de débarquement dont 8 de plus grandes dimensions.

       Il pouvait également embarquer des unités de l'infanterie de marine (USMC) et les acheminer à proximité des côtes prévues pour effectuer les assauts amphibies.

       A l'époque, la tactique d'assaut des plages commençait par des tirs de l'artillerie des navires de combat, pendant la durée de ces pilonnages, les LIBERTY SHIP devaient débarquer les barges L.C.I. et autres au moyen de leurs grues avant de permettre l'embarquement des marines.

       A peine mise à l'eau, la barge L.CI. se posait contre la coque des navires LIBERTY SHIP et autres et les marines descendaient à bord au moyen d'un lourd filet posé sur la coque.

       Lorsque cette manœuvre d'embarquement dans les barges était terminée, ordre était donné de cesser les tirs de l'artillerie navale et les barges s'élançaient vers les plages.

       Cette manœuvre était assez lente et elle mettait un temps pour arriver à son objectif. Très souvent, l'ennemi parvenait à se remettre en état de répliquer et les marines à peine arrivés sur la plage étaient accueillis par un feu nourri.

       Le LIBERTY SHIP est devenu le navire de transport standard de la flotte américaine, mais également des convois de ravitaillement pour les populations civiles qu'il approvisionnait régulièrement sous la protection des escortes de la marine militaire.

       Les LIBERTY SHIP ont servi à la fois les militaires et les populations civiles au niveau de l'acheminement des ravitaillements.

LA MARINE CIVILE

       Il est assez fréquent que des navires de la marine marchande arrivent en surplus pour aider la marine de guerre au transport de personnel avec ses paquebots, ou au transport de matériel avec ses cargos assurant ainsi une aide au niveau de la logistique.

       Autant que possible, ces transports effectués par la marine marchande sont réalisés en dehors des zones de combat ou encore dans des zones sécurisées après les combats.

       Mais dans les guerres navales totales, les navires marchands ne sont pas à l'abri des sous-marins ou même de l'aviation ennemis.

       Avoir recourt à la réquisition des navires de la marine marchande pour effectuer les transports non opérationnels en cas de guerre fait partie des moyens dont les nations disposent pour dispenser la marine militaire des missions secondaires.

       Durant ces périodes de conflits majeurs appelés guerres totales, le procédé est bien admis par les compagnies de transport maritime au nom d'un principe: chacun doit contribuer à l'EFFORT DE GUERRE !

       Les flottes consacrent leurs budgets en priorité à l'acquisition et à la modernisation de leurs unités de combat.

       Cependant, il faut pouvoir disposer d’un minimum de navires dont la mission consistait à assurer le ravitaillement et les approvisionnements des troupes dans les zones d'opération.

       Et il faut également pourvoir régulièrement à des renforts ou des remplacements des troupes qui ont participé aux premières opérations.

       Pour les transports d'appoint en dehors des zones d'opérations, les Amirautés préfèrent compter sur la marine civile avec laquelle il est toujours possible de passer des accords.

       C'est plus facile que de gérer une flotte de bâtiments que ne seraient affectés qu'aux missions de transports auxiliaires.

       Mais pour acheminer les ravitaillements des troupes en opération dans les zones de combat, les marines de guerre doivent malgré tout opérer avec quelques navires adaptés à ces missions.

       Ces navires de transport n'interviendront qu'après les bâtiments qui ont servi aux opérations amphibies et lorsque ceux-ci auront déjà fourni les troupes débarquées en matériel et en équipements nécessaires à la poursuite des opérations.

       C'est le rôle des L.S.I., L.S.T. et Liberty-Ships.

LES NAVIRES AUXILIAIRES ET UTILITAIRES

       Dans ces catégories de navires militaires, il n'y a pas de critère objectif sur lesquels il est possible de se baser pour classer les navires sans l'une ou l'autre catégorie.

       C'est selon la classification établie par chaque marine de guerre des nations qui les utilisent.

       Si les marines militaires des grandes nations peuvent se permettre d'avoir dans leur flotte des navires utilitaires ou auxiliaires adaptés à un seul rôle, ce n'est pas le cas de toutes les nations qui possèdent une marine de guerre ou une force navale.

       Tous ces pays adaptent leur marine militaire selon leurs nécessités, pour leurs besoins maritimes et disposent alors leurs bâtiments auxiliaires ou utilitaires de manière à leur donner des fonctions polyvalentes.

       Pour essayer de donner un maximum de clarté à ce travail, nous considérerons que les navires auxiliaires sont ceux qui apportent un soutien logistique aux escadres des navires de combat ou encore un soutien stratégique par un apport de données ou de renseignements qui peuvent aider aux opérations en cours.

NAVIRES AUXILIAIRES

       Parmi ceux-ci, on peut citer :

-        Les ravitailleurs de flottille

-        Les ravitailleurs d'escadre pour le transport et l'approvisionnement des navires de combat en vivres - équipement - munitions et armement (obus, bombes, torpilles, ...)

-         Les pétroliers - ravitaillement d'escadre

-        Les navires pétroliers de haute mer (carburant des navires et des avions)

-        Les bâtiments servant de base aux nageurs et aux plongeurs démineurs avec leur matériel lourd de plongée pour le soutien logistique.

       Nous avons alors :

-        Les vaisseaux multi usage et stations de transmissions et communications

-        Les vaisseaux de surveillance et de commandement

-        Les vaisseaux de recherche et de reconnaissance ces trois derniers pour le soutien opérationnel.

NAVIRES UTILITAIRES

1.      Les remorqueurs portuaires

2.      Les remorqueurs de haute mer

3.      Les voiliers d'écolage pour la formation des officiers et des équipages

4.      Les navires-écoles

5.      Le navire-atelier qui possède des ateliers permettant toutes réparations de la coque qui ne nécessite pas une utilisation du radoub, réparation des structures du navire, réparations électriques - électroniques, réparation d'armement.

6.      le navire-hôpital avec salle d'opération, salle de rééducation, salles de soins, chambres de malades - blessés.

       Nous nous limitons donc à détailler quelques navires de ces catégories.

MARINE ALLEMANDE

NAVIRE AUXILIAIRE DE SOUTIEN LOGISTIQUE

L'ELBE



L’Elbe

       Construit par les chantiers SCHLIEKER de HAMBOURG, l'ELBE a été lancé en mai 1960 et il entrait en service en avril 1962 pour tenir le rôle de ravitailleur de flottilles.

       Il fait partie des bâtiments de soutien logistique et il ravitaillait les vedettes rapides et les patrouilleurs lance-missiles.

       La marine militaire fédérale allemande comprenait également des ravitailleurs de flottilles pour dragueurs et chasseurs de mines ainsi que des ravitailleurs de sous-marins.

       L'ELBE entrait dans la première catégorie, il pouvait embarquer près de 200 tonnes de combustibles et de torpilles destinés aux vedettes rapides qu'il était chargé de soutenir.

       Pour sa propre défense, il disposait d'un armement important avec 2 canons de 100 mm antiaériens et de 4 canons de 40 mm antiaériens.

CARACTERISTIQUES :
Propulsion : 6 diesels MAYBACH d'une puissance de 13 600 ch.
Longueur : 98,60 mètres
Largeur : 11,80 mètres
Tirant d'eau : 3,96 mètres
C'est un bâtiment de 2.370 tonnes qui file à une vitesse de 20 nœuds.
Distance franchissable : 2.500 milles à 16 nœuds ou 4 630 km.
Il possède un équipage de 123 hommes.
Ce bâtiment a servi dans la BUNDES KRIEGS-MARINE durant 31 ans. Il a été transféré à la marine de guerre turque dans laquelle il est également utilisé comme navire-école.
Il fonctionne sous un nouveau nom : le CEZAYIRLI GAZI HASAN PASA.

ETATS-UNIS D'AMERIQUE

NAVIRE AUXILIAIRE

U.S.S. CANISTEO

TYPE : pétrolier ravitailleur
PROPULSION : turbines et engrenages - 2 hélices
PUISSANCE : 13.500 ch.
LONGUEUR : 196,30 mètres (après rallongement)
LARGEUR : 22,90 mètres
TIRANT D'EAU : 9,60 mètres
VITESSE : 18 nœuds
ARMEMENT INITIAL :
1 canon de 127 mm
4 canons de 76,2 mm
9 canons de 40 mm tous antiaériens

HISTORIQUE :

       Ce bâtiment faisait partie d'un programme de construction conçu en 1942- 1943, mais il ne sera lancé que le 2 juin 1945, et il n'entra en service dans la US. NAVY qu'en décembre de la même année.

       Après une première partie de sa carrière dans la marine américaine, en 1960 ce bâtiment subira une révision complète :

1. de son appareil propulsif
2. une remise à niveau de son armement de défense qui ne comportait plus que 2 affuts de 76,2 mm MK26
3. une détection électronique modernisée comprenant des radars RAYTHEON 1650 et SPS-10.
4. sa coque subit un rallongement de 27 mètres (en terme technique JUMBOÏSEE)

       Cette transformation faisait passer sa capacité de transport de carburant de 115000 à 143 000 barils.

       Le Canisteo pouvait également embarquer 175 tonnes de munitions et 100 tonnes de vivres.

       Ce navire fut désarmé en novembre 1990 après 45 années dans la U.S. NAVY.

       Il fut remplacé par un nouveau bâtiment du type HENRY J. KAISER.

       Le Canisteo portait 36 500 tonnes, il possédait un équipage de 370 hommes.

       DISTANCE FRANCHISSABLE : 16000 milles ou 29 600 km à 11 nœuds de vitesse.

NAVIRES UTILITAIRES

LES PETROLIERS DE LA MARINE AMERICAINE

       La U.S. NAVY dispose de nombreux pétroliers destinés à soutenir les nombreuses escadres qu'elle entretient un peu partout sur les mers du globe.

       Ces bâtiments rassemblent des ravitailleurs de types différents :

1.      Ravitailleurs de la flotte (les plus grands et moins nombreux)

2.      Ravitailleurs d'escadre (comme ceux de la classe WICHITA

3.      Pétroliers - ravitailleurs (comme le CANISTEO - le CIMARON - le MONONGAHELA - le MERRIMACK - le PLATTE - le WILLAMETTE

       Tous ces navires emportent un armement qui leur permet d'assurer leur autodéfense. Leur équipement électronique comporte notamment des radars de navigation SPS-64, des radars de veille SPS-10 et des radars de conduite de tirs MK21 sans négliger des radars TAS MK23 capables de chercher des objectifs en volant très bas sur l'eau ou en plongeant en piqué, des lance-leurres SRBOL MK36, des appareils de contre-mesures.

       Ils sont armés du système SEA SPARROW MK29, du système de défense CIWS PHALANX MK15 et disposent également de mitrailleuses.

U.S.S. SAVANNAH



USS Savannah

       Le SAVANNAH, le WICHITA, le MILWAUKEE, le KANSAN CITY, le WABASH, le KALAMAZOO et le ROANOKE ont été construits par les chantiers GENERAL DYNAMICS de QUINCY et NATIONAL STEEL à SAN DIEGO pour l'un d'entre eux.

       Le SAVANNAH reprend le nom d'un croiseur connu de la seconde guerre mondiale. Mis en cale en janvier 1969, il est lancé en avril 1970 et entré en service en décembre de la même année.

CARACTERISTIQUES

TYPE : pétrolier ravitailleur d'escadre
MOTEURS : turbines GENERAL ELECTRIQUE
PUISSANCE : 32.000 ch.
VITESSE : 20 nœuds
DISTANCE FRANCHISSABLE : 10.000 milles ou 18.500 km.
DIMENSIONS :
Longueur : 200,90 mètres
Largeur : 29,30 mètres
Tirant d'eau : 10,10 mètres
DEPLACEMENT : 3.000 tonnes

       Comme pétrolier ravitailleur d'escadre, il est chargé d'approvisionner les navires de combat de l'U.S. NAVY en carburant.

       Pour ce faire, il dispose de sept stations de ravitaillement, quatre à bâbord et trois à tribord.

       Pour son armement, le SAVANNAH dispose en plus de missiles surface-air SEA SP ARROW et de mitrailleuses.

       Mais d'autres bâtiments de cette classe emploient également des canons antiaériens de 20 mm.

Les équipages des pétroliers ravitailleurs américains sont différents selon leur catégorie.

-        Le U.S.S. SACRAMENTO : ravitailleur de flotte, équipage de 600 hommes

-        Le U.S.S. SAVANNAH : ravitailleur d'escadre, équipage de 390 hommes

-        Le U.S.S. CIMARRON, pétrolier ravitailleur, équipage de 135 hommes.

MARINE NATIONALE FRANCAISE

       LE STYX

TYPE : bâtiment - base de plongeurs - démineurs
PROPULSION : 2 moteurs diesel actionnant 2 hélices à pas variable
PUISSANCE : 2.200 CH
VITESSE : 13,5 nœuds
TONNAGE : un déplacement de 409 tonnes (Standard)
DISTANCE FRANCHISSABLE : 7.400 milles (à 9 nœuds) ou 13.700 km
DIMENSIONS :
Longueur : 41,60 mètres
Largeur : 7,50 mètres
Tirant d'eau : 3,20 mètres
ARMEMENT : 1 mitrailleuse de 12,7 mm

       Le STYX, le VULCAIN, le PLUTON et l'ACHERON sont des bâtiments de base des plongeurs-démineurs avec leur équipement lourd. Ils ont été mis en service dans la marine nationale pendant la moitié des années 80.



Stys à Brest (2016)

       Le STYX a été mis sur cale aux chantiers C.M.N. de CHERBOURG le 16 avril 1986, il a été lancé le 3 mars 1987 et il est entré en service le 22 juillet de la même année.

       Ses seuls équipements électroniques consistent en un radar de navigation DECCA 1226.

        Il peut atteindre un déplacement de 490 tonnes à pleine charge.

        Les 4 navires « Base de plongeurs-démineurs » sont dérivés des bâtiments de soutien de région et ils disposent d'une coque identique et de la même motorisation.

       Ils peuvent embarquer 12 plongeurs, un médecin et un infirmier.

       Ils sont dotés d'un caisson thérapeutique pour 2 malades.

       Ils possèdent une grue de 5 tonnes.

       Le STYX est basé à BREST et affecté au soutien du 2ème groupe de plongeurs-démineurs.

       La mission essentielle de ce groupe consiste à la destruction des mines et autres engins explosifs sur le littoral allant du Mont St Michel à la Bidassoa.

       L'équipage du STYX se compose de 15 hommes et ce bâtiment est répertorié dans les navires auxiliaires de la marine nationale française. Les données développées dans ce travail sont réalisées sur base des navires « Bâtiments - base de plongeurs-démineurs » en service en 1998.

NAVIRE UTILITAIRE

LE JULES VERNE



Le BAP Jules Verne à Toulon (5 octobre 2001)

       Le JULES VERNE est un navire-atelier polyvalent, il est capable d'apporter le soutien nécessaire à des formations navales pouvant aller jusqu'à 6 bâtiments.

       Pour ce faire, il dispose d'ateliers spécialisés dans des réparations aussi diverses que celles qui concernent les coques, les moteurs, les armes et les équipements des navires de toutes catégories.

       Pour la manœuvre des charges lourdes ou volumineuses, il dispose de 4 grues d'une capacité de 12 tonnes chacune.

       Enfin, le JULES VERNE est équipé d'un petit hôpital qui comporte un bloc opératoire et un caisson de décompression avec 16 lits pour blessés.

CARACTERISTIQUES :

Moteurs : 2 diesel-SEMT-PIELSTICK d'une puissance de 12.000 ch. Il file à une vitesse de 19 nœuds en déplaçant 10.250 tonnes à pleine charge.
DISTANCE FRANCHISSABLE : 9.500 milles ou 17.600 km
DIMENSIONS :
Longueur : 151 mètres
Largeur : 21,56 mètres
Tirant d'eau : 6,50 mètres
Il comprend un équipage de 266 hommes.
Il est capable de recevoir à son bord deux hélicoptères sur une plateforme située à l'arrière.
ARMEMENT : Le JULES VERNE, pour effectuer ses missions, emporte 2 canons BOFORS antiaériens de 40 mm et des mitrailleuses de 12,7 mm.
Il s'agit évidemment d'un armement de défense, ce navire ayant pour vocation de se positionner au niveau des lignes arrière sans intention de prendre part aux offensives. HISTORIQUE :

       A l’origine, le JULES VERNE avait été conçu pour devenir un cargo transport de munitions.

       Mais sa réalisation avait été retardée par des changements de conception pour l'organisation de la flotte de soutien.

       Commandé en 1961, il n'a été mis sur cale qu'en 1969 et lancé en 1970 au mois de mai, mais de nouveau grevé d'un très long retard dû à des améliorations demandées en fonction de nouvelles possibilités à adopter dans sa fonction de NAVIRE ATELIER POLYVALENT.

       Il n'entrait alors en service qu'en juin 1976, soit 16 ans après que sa construction fut décidée.

       Ce long retard dans la construction des navires de soutien démontre de façon claire que les marines de guerre accordent une importance secondaire aux bâtiments utilitaires, malgré les services importants que ceux-ci peuvent rendre à leur flotte de combat.

LA MARINE ESPAGNOLE

ARMADA ESPANOLA

       PATINO



Le Patino en Amérique du Nord

       Le PATINO est un pétrolier ravitailleur polyvalent dont la conception a été menée en coopération avec des ingénieurs néerlandais.

       Mis sur cale aux chantiers BAZAN du FERROL en juillet 1993, le bâtiment a été lancé le 22 juin 1994 et il est entré en service en juin 1995.

CARACTERISTIQUES :

PROPULSION : 2 moteurs DIESEL actionnant 1 hélice à pas variable
PUISSANCE : 26.330 ch.
DEPLACEMENT : 17.045 tonnes
VITESSE : 20 nœuds
DIMENSIONS :
Longueur : 166 mètres
Largeur : 22 mètres
Tirant d'eau : 7,90 mètres
EQUIPAGE : 180 hommes.
CAPACITES : Le PATINO dont la distance franchissable atteint les 13 000 milles marins ou 24 000 km dispose d'une capacité d'emport de 9 169 tonnes de fret.

Réparti en :
6 815 tonnes de gasoil
1798 tonnes de carburéacteur
182 tonnes d'eau
240 tonnes de munitions
100 tonnes de vivres
34 tonnes de rechanges

       Il dispose d'une citadelle N.B.C. (nucléaire - bactériologique - chimique), de superstructures inclinées de manière à réduire sa surface équivalente radar.

       Il possède divers systèmes de transmissions dont un par satellite, le SATURN 3.5.

       Il est doté des ateliers de réparation et d'un hôpital d'une dizaine de lits.

       Le bâtiment comporte une plate-forme à partir de laquelle 3 hélicoptères peuvent opérer.

        Son ARMEMENT comprend

1.      système d'artillerie multitube MEROKA

2.      canons CAM-BOI de 20 mm antiaériens

       EQUIPEMENT ELECTRONIQUE :

       Il comprend des radars RA CAL-DECCA 2690 et VPS-2 ainsi qu'un détecteur de radars ALDEBARAN.

       Pour sa protection, il possède des lance-leurres SRBOC MK36 et un bruiteur qui est remorqué SLQ-25 NIXIE.

       Les données recueillies étaient celles en vigueur en 1998.

LE KAMINA



Transporteur de troupe Kamina

       Nous terminerons ce travail sur la marine de guerre en lançant un petit regard sur un navire qui fut en service dans la force navale belge durant à peu près 17 années.

       Ce n'est certainement pas par chauvinisme que nous allons aborder l'histoire du KAMINA classé dans notre marine militaire comme transport national auxiliaire (T.N.A.). Mais ce navire, s'il fut utilisé à des fins de transporteur, allait avoir plusieurs rôles au sein de notre force navale.

       Son histoire démontre assez bien la polyvalence de certains navires au sein d'une marine militaire d'une petite nation comme la nôtre, avec ses moyens modestes.

LE KAMINA - SON HISTOIRE

       Ce navire fut commandé aux chantiers navals JOHN COCKERILL de HOBOKEN-ANVERS par la firme d'armement polonaise « (ZEGLUGA - POLSKA ».

       Au départ, ce navire devait être un cargo-bananier d'environ 4 500 tonnes, long de 114 mètres et large de 14,70 mètres.

       Il devait filer à 15 nœuds, vitesse indispensable pour la conservation des aliments frais qu'il devait transporter, à cette époque.

       Mis sur cale en 1939, il aurait dû être appelé le « LEWANT III ».

       Mais la guerre commencée en septembre 1939 entre l'Allemagne et la Pologne allait interrompre la construction le 26 décembre 1939.

       Le 10 mai 1940, les travaux terminés, la coque fut lancée et elle sera remorquée vers le port de Kiel où elle arrivera en janvier 1941.

       Ce fut à Kiel que ce navire fut aménagé comme ravitailleur de vedettes rapides et de sous-marins.

       Il deviendra opérationnel le 16 décembre 1943 sous le nom de « HERMANN VON WISSMAN » et il commença sa mission comme navire-base de la 5e flottille.

       A ce titre, il ravitaillera les vedettes rapides et sous-marins qui opéraient dans le golfe de Finlande et au large de la Norvège.

       Pour parer aux attaques aériennes, il fut doté d'un puissant armement composé de 3 canons A.A. de 105 mm, 6 canons A.A. de 37 mm et de 16 pièces A.A. de 20 mm.

       Après la défaite de l'Allemagne en 1945, les Anglais le découvrent abandonné et échoué dans un petit port de la côte norvégienne.

       Il est presque intact et pratiquement en ordre de marche. Puisqu'il est récupérable, les Anglais vont le renflouer et sommairement le réparer puis l'amener à Kiel.

       Il sera rebaptisé H.M.S. ROYAL HAROLD pour la ROYAL NAVY. Ensuite, il sera aménagé et mis en service stationnaire comme TRANSIT-HOTEL-FLOTTANT pour les marins britanniques.

       En 1950, il sera découvert et réclamé par le BBRE (Bureau belge récupérations économiques). En piteux état, il sera remorqué jusqu’ANVERS en octobre 1950. Le bâtiment restauré transformé fut commissionné en décembre 1950 au sein de notre force navale comme T.N.A. avec le nom KAMINA. Et il allait être notre premier navire à montrer notre nouveau pavillon de la force navale belge sur les mers du globe.



La Force Navale Belge

       Le 9 décembre 1950, le bâtiment remis à neuf fera son voyage d'essai en haute mer avec un équipage de 54 officiers et marins militaires, avec 27 techniciens et ouvriers de la C.M.B. (compagnie maritime belge) et des chantiers JOHN COCKERILL.

       En juin 1950, la guerre éclate en Corée et les Nations-Unies décident d'envoyer un contingent de troupes internationales pour y rétablir les frontières selon les accords de 1945.

       Ce contingent est surtout fourni par les Etats-Unis d'Amérique, la France, la Grande-Bretagne, le Benelux et la Turquie.

       La mission de transporter le bataillon des volontaires belges et luxembourgeois en Corée fut confiée à la force navale belge.

       Pour accomplir cette mission, il fallait très rapidement aménager le KAMINA en navire auxiliaire de transport de personnel.

       Le navire sera aménagé en très peu de temps et il sera prêt pour effectuer sa première mission.

       C'est le 18 décembre 1950 que le KAMINA allait appareiller pour la Corée avec à son bord les 663 volontaires belgo-luxembourgeois et les 103 hommes d'équipage.

       Le bâtiment fera une brève escale à MANILLE aux PHILIPPINES le 23 janvier 1951, avant de reprendre le voyage pour SASEBO, grand port du JAPON.

       C'est de cet endroit que partent tous les convois à destination de PUSAN, port d'entrée de la Corée du sud.

       Le 31 janvier 1951, à 8 heures du matin, le bataillon belgo-luxembourgeois débarque à PUSAN.

       A son retour en Belgique, le KAMINA va subir une grande révision. Il fallait apporter les corrections nécessaires à la suite des imperfections apparues au cours du voyage vers la Corée.

       Tous ces défauts constatés étaient principalement dus à la préparation hâtive pour effectuer rapidement son premier transport de troupes vers l'Extrême-Orient.

       On allait procéder à un aménagement intérieur des logis, des cuisines et surtout à l'amélioration du conditionnement d'air en vue de ses prochains voyages vers la colonie belge en Afrique centrale.

       Des voyages vers le Congo belge allaient constituer les prochaines missions du navire de transport « LE KAMINA ».

       Le climat tropical de Congo étant plus favorable à l'entraînement des para-commandos belges ainsi qu'à l'école de pilotage, une base militaire avait été construite à la ville de KAMINA dans la région du KATANGA.

       Le transporteur national auxiliaire « KAMINA » effectuera pas moins de 24 rotations ZEEBRUGGE vers BOMA et MATADI pour acheminer nos para-commandos vers le Congo et rapatrier ceux dont la période de formation était terminée.

       Le KAMINA était donc bien dans son rôle de transport de troupes.

       En plus de ses voyages vers le Congo belge, le KAMINA effectuera un second voyage vers la Corée afin de rapatrier le bataillon belgo-Luxembourgeois après la fin de la guerre en 1954, retour à Ostende en février 1955.

       En 1958, le KAMINA, après avoir transporté troupes et matériel au Congo va ramener en Belgique 326 officiers, sous-officiers et soldats de la Force publique qui vont participer à l'Exposition 58 à Bruxelles. Il les ramènera au Congo en août 1958 après 2 mois passés en Belgique.

       Le KAMINA participera aussi à des exercices de navigation et des manœuvres navales en mer du Nord ou encore en Atlantique avec la marine militaire du Portugal, ainsi qu'au Congo avec les dragueurs de mines océaniques BREYDEL - ARTEVELDE - BOVESSE et l'U.S.S. VALOR et dragueurs de mines côtiers ROCHEFORT avec le remorqueur INGE.

       Son dernier voyage en temps que T.N.A. allait être effectué du 18 novembre 1960 au 24 décembre 1960 après la décolonisation. Cette année 1960, le Congo devient une nation indépendante. Au cours de cette décolonisation, le KAMINA allait effectuer 3 rotations :

-        La première était un ultime transport de troupes qui se déroula du 25 avril 1960 au 31 mai 1960.

-        La deuxième devait être une opération de sécurisation avec des patrouilles navales sur le Bas fleuve Congo. Elle commença plutôt bien mais les événements allaient entraîner le navire dans une autre mission. Il devait alors intervenir pour embarquer 600 réfugiés suite à la révolte de la Force publique.

-        La troisième rotation fut effectuée sous le pavillon O.N.U. pour son entrée à BANANE. Le bâtiment était désarmé pour la circonstance. Il avait à son bord un observateur onusien et à quai, ce sont les CASQUES BLEUS marocains qui assuraient la garde du navire. Le KAMINA ramenait au pays 425 militaires belges. Cette rotation se déroula du 23 septembre 1960 au 8 novembre 1960.

       La 24e et dernière mission déjà évoquée était organisée pour rapatrier 62 hommes dont une assistante sociale, dernier détachement belge encore présent au Congo.

       Décommissionné comme transport national auxiliaire le 1er février 1961, le T.N.A. KAMINA n'allait pas pour autant être classé aux oubliettes de la marine belge.

       Il sera d'abord utilisé comme navire-école. Il allait effectuer 19 voyages dans ce nouveau rôle.

       Plus de 1 000 élèves du Centre de formation de la Force navale iront effectuer un voyage d'écolage sur le KAMINA.

      Des élèves officiers de l'Ecole royale de navigation d'Anvers passeront par un stage sur ce bateau.

       Parmi toutes les missions d'écolage qu'il allait effectuer, certaines seront réalisées dans des missions spécifiques au cours de manœuvres navales.

       Durant ces manœuvres, le KAMINA assumera des missions de soutien logistique pour la flottille des dragueurs de mines dans la mer du Nord en compagnie de navires français, anglais, néerlandais et norvégiens.

       En Méditerranée, manœuvres OTAN. Soutien logistique pour 9 dragueurs océaniques avec des navires français, anglais, danois, néerlandais, rencontre avec la 6ème flotte U.S.

       En Mer du Nord, à Helgoland, en exercice « SEA RAKE » avec les dragueurs côtiers, ensuite avec les dragueurs océaniques, passage en champs de mines en précédant les escorteurs britanniques SHOULTON et WOLF, pour terminer comme soutien logistique des dragueurs océaniques et côtiers, soit 7 navires au total, en défense contre les attaques aériennes.

       A DEN HELDER comme soutien logistique des troupes de terre pour les exercices « NORTHERN EXPRESS ».

       On peut dire alors que le KAMINA assumait plusieurs fonctions : l'écolage - le soutien logistique - et il était également un peu le navire de commandement de la flottille (NAVIRE - AMIRAL de la FORCE NAVALE). Cette appellation, nous la mettons entre parenthèses, c'est un peu pompeux pour notre modeste force navale, mais cela démontre bien que la polyvalence dans la flotte d'une petite nation est une nécessité, les moyens étant très limités.

       Le KAMINA n'abandonnait pas son rôle de navire de transport, ce n'était plus l'Afrique, mais il allait effectuer plusieurs transports de troupes ou de personnes.

1.      Transport des régiments de commandos pour aller en manœuvres en Ecosse: 460 hommes.

2.      Exercice OTAN : 235 marines allemands : embarquement - débarquement - réembarquement après exercice. Cette mission était précédée d'une traversée de champs de mines.

3.      Transport de 250 anciens combattants des forces belges en Grande-Bretagne pour une commémoration en Angleterre.

4.      Transport des troupes de scouts : 180 scouts belges pour un jamboree en Grande- Bretagne.

5.      Participation aux fêtes commémoratives de la libération à Anvers : état-major de la force navale et officiers des 3 forces TERRE - AIR - GENDARMERIE.

6.      Les missions d'écolage avec transport des munitions déclassées. Elles seront une dizaine au total.

7.      Transport de deux équipages des dragueurs de mines océaniques pour prendre livraison de nouveaux bâtiments en Norvège.

8.      Transport, écolage, manœuvres: embarquement de 250 ROYAL MARINES avec un amiral britannique. Départ en convoi vers BREMEN - ROTTERDAM et PORTSMOUTH avec débarquement et réembarquement des Royal Marines après exercices.

9.      Transport du 1er bataillon parachutiste : 564 hommes pour manœuvres en Ecosse.

10.   Dernier transport le 5 septembre 1967 avec tous les anciens commandants à bord du KAMINA. Le KAMINA avait également effectué des voyages de représentation notamment

-        aux journées BENELUX en septembre 1962

-        au Venezuela à LA GUAIRIA en 1966

-        à KINGSTON en JAMAÏQUE

-        à VERA-CRUZ au Mexique

-        à CASABLANCA au MAROC

-        à MATADI au Congo belge avec 47 tonnes de matériel

-        à TAMATAVE débarquement de 36 tonnes de médicaments

-        à DURBAN, fin de la visite officielle en Afrique du sud à DAKAR en visite officielle

-         à l’exposition 1967 au CANADA Montréal (visite officielle)

-        à BELFAST, visite et réception officielle

CARACTERISTIQUES DU KAMINA :

DEPLACEMENT : 5.400 tonnes à pleine charge
DIMENSIONS :
Longueur : 114 mètres
Largeur : 15 mètres
Tirant d'eau : 5,60 mètres
MOTEUR : 3.600 ch.
VITESSE : peut atteindre 15 nœuds ou 26 à 27 km/h, vitesse économique donc normale et constante: 12 nœuds.
EMBARQUEMENT : comme transporteur de troupes: 617 hommes y compris l'équipage composé de 12 officiers, 42 sous-officiers et 112 hommes;
ARMEMENT DE DEFENSE :
2 canons de 3 pouces
4 canons automatiques de 40 mm
5 canons automatiques de 20 mm

       C'était le 6 septembre 1967, après son dernier voyage, que le KAMINA fut mis au mouillage dans le bassin réserve et dépôt de Zeebrugge pour être « décommissionné » après 17 années de bons et loyaux services dans la FORCE NAVALE BELGE.

 

 

 



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