Maison du Souvenir

Le sanatorium « Belgica » de la F.N.A.P.G.

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Le Sanatorium « Belgica » de la F.N.A.P.G.[1]

       La tuberculose a fait d'immenses ravages dans le monde des anciens P. G.

       La F.N.A.P.G. ne pouvait rester insensible à cette situation. Elle créa, dès 1947, le Fonds Nachez dont le but était de venir en aide aux camarades atteints d'affections pulmonaires ainsi qu'à leurs familles. Elle eut aussi, dès la même année et en Suisse, au carrefour des routes du Valais, à Montana, son sanatorium particulier – le « Belgica » – où près de 1.500 camarades avaient été soignés au 1er janvier 1961.


Le sanatorium « Belgica » à Montana en Suisse (1947-1960)

       Car la tuberculose se soigne difficilement à domicile, dans le milieu familial, où le malade n'échappe pas aux multiples soucis de la famille et aux incidences de la vie quotidienne.

       De plus, le contrôle médical y est pratiquement inexistant tant sur le plan des soins que sur celui de la discipline des cures. Il faut ajouter que la résidence du malade se trouve le plus souvent dans un milieu industriel ou ne répond que très rarement à toutes les exigences de la prophylaxie de la tuberculose.

Le P. G. atteint d'une affection pulmonaire doit comprendre que son intérêt personnel exige qu'il se soigne sérieusement. Sa femme, ses enfants et petits enfants, de même que la société toute entière, y sont également intéressés.

       C'est pourquoi la F.N.A.P.G. a toujours recommandé aux camarades malades de se soigner en milieu hospitalier, soit en Sana, même si le médecin traitant conseille le traitement à domicile.

       Et c'est parce qu'elle a voulu que le P. G. pulmonaire puisse se soigner comme il convient que la F.N.A.P.G. a voulu avoir son sanatorium particulier.

       Diverses raisons d'ordre financier et autres ont incité la Fédération à liquider son complexe hospitalier de Montana.

Le drapeau du « Belgica » fut ramené de Suisse le 1er décembre 1960. Les malades non guéris, qui s'y trouvaient a ce moment, furent transférés au Sanatorium genevois jusqu'au 31 mars 1961 et ensuite sympathiquement accueillis dans le nouveau sanatorium d'Havre où ils reçurent, avec d'autres camarades découverts tuberculeux entre temps, des soins attentifs jusqu'au 8 août 1962, date d'ouverture de notre nouvelle institution de Ste-Ode. Car de même que le Fonds Nachez est seulement confondu dans le Fonds des Barbelés, ainsi aussi le « Belgica » de Montana fut-il tout simplement transféré à Ste-Ode.

       Ce transfert ne fut possible que moyennant divers travaux relativement importants qu'il fallut entreprendre aux fins d'aménager en Sana l'ancien centre de réadaptation professionnelle que la Fédération possédait à Ste-Ode. Mais tout cela n'est déjà plus qu'histoire ancienne et notre « Belgica » de Ste-Ode, dans nos Ardennes belges, est actuellement en état d'accueillir tous nos camarades pulmonaires.

       Il reste aux dirigeants responsables des sections et à tous les P. G. de remplir tous leurs devoirs à l'égard de cette splendide réalisation qu'est notre complexe hospitalier de Ste-Ode.

       C'est à eux qu'il importe de conseiller aux camarades pulmonaires de se soigner en Sana et, si ces malades acceptent l'idée de leur hospitalisation, de leur proposer toute l'aide de la Fédération pour leur admission au Belgica de Ste-Ode, qui est LEUR « Sana ».

       Il faut que les dirigeants de section apportent à tout camarade pulmonaire, membre de leur section, tout le réconfort moral qu'exige son état et lui proposent l'aide du Fonds des Barbelés.

       Pendant l'hospitalisation, la section dont dépend le malade se doit de correspondre avec lui. C'est tellement encourageant pour celui qui souffre et c'est aussi tellement facile et combien satisfaisant pour celui-là même qui sait se gêner un peu pour un camarade dans l'adversité ! Point n'est besoin d'écrire longuement. Il suffit de quelques mots, voire d'une simple carte.

       Les dirigeants de section doivent enfin veiller à ce que le malade se soigne jusqu'au bout. Ils seront particulièrement attentifs aux difficultés qui pourraient survenir dans la famille du malade et ne manqueront pas de renseigner complètement la Fédération à cet égard.

Conditions d'admission au « Belgica »

       Deux éventualités peuvent se produire :

– ou bien le cas a été dépisté il la suite d'un examen médical réalisé au siège de la Fédération

– ou bien les dirigeants de section ont été informés par le camarade lui-même ou de toute autre façon.

       Dans la première éventualité, la Fédération signale le cas aux dirigeants de la section en y joignant le formulaire d'admission au « Belgica » et les formulaires d'enquête sociale.

       Dans la seconde éventualité, il appartient aux dirigeants de section d'informer la Fédération, qui leur transmettra aussitôt les formulaires ad hoc.

       Le formulaire d'admission à Ste-Ode, au « Belgica », doit être retourné à la Fédération, dûment complété par le médecin traitant et accompagné de la dernière radiographie (obligatoirement récente).

       Les rapports d'enquête sociale doivent être soigneusement complétés et renvoyés d'urgence à la Fédération. Ils doivent être établis sérieusement – consciencieusement – car c'est sur base de ces rapports que la Fédération pourra envisager :

1)     l'octroi d'une indemnité de trousseau – 1.500 Fr.

2)     l'aide matérielle mensuelle qu'il faudra apporter à la famille pendant l'absence du P. G.

3)     l'opportunité de contacter les autres organismes sociaux appropriés.

Frais de cure

Principe de base :

       Un P. G., invalide ou non, mutuelliste ou non, ne doit jamais supporter un centime de frais de cure au « Belgica ».

a)      P. G. invalide : les frais de cure (sur une base forfaitaire) sont à charge de l'O.N.I.G. Le supplément de ces frais est à charge du « Fonds des Barbelés ».

b)     P. G. non invalide, mais mutuelliste : Les frais de cure (sur une base forfaitaire fixée par l’I.N.A.M.I.) sont à charge de la mutuelle. Le supplément de ces frais est à charge du « Fonds des Barbelés ».

      N. B. : La mutuelle ne peut jamais s'opposer à l'admission du malade au « Belgica ».

Le mutuelliste choisit librement l'établissement hospitalier où il veut être soigné.

c)      le P. G. n'est ni invalide, ni mutuelliste : Les frais de cure sont totalement à charge du « Fonds des Barbelés ».

Visites des épouses : Si l'épouse du malade éprouve des difficultés pour couvrir ses frais de visite à son mari, les dirigeants de section doivent en aviser la Fédération.

Maison de cure de Sainte Ode


Domaine de Sainte Ode avec à l’avant plan l’établissement de convalescence et de postcure et à l’arrière le « Belgica »

       Sainte Ode, située dans nos Ardennes belges, n'était, jusqu'en 1962, qu'un établissement de convalescence et de postcure comportant, en outre, un Centre de réadaptation professionnelle. C'était la propriété commune de Fonprispol (Fonds des Prisonniers Politiques) et de la F. N. A. P. G.

       Lorsque, en mars 1961, la F. N. A. P. G. put liquider le Sanatorium Belgica de Montana, elle racheta à Fonprispol la part que les camarades P. P. avaient investie dans la Maison de Cure de Sainte Ode, qui devint ainsi la propriété exclusive de la F. N. A. P. G.

       Après l'affectation de l'ancien centre de réadaptation professionnelle au bénéfice du nouveau Sanatorium Belgica, la construction d'une nouvelle Maison de Cure d'une capacité de 74 lits a été décidée sur l'autre versant du Domaine.

       La première pierre fut posée le 17 juin 1961 et, depuis le 20 mai 1962, la nouvelle Maison de Cure fonctionne à plein rendement à une allure telle que près de 20 à 30 malades attendent chaque mois qu'un lit soit vacant pour y bénéficier d'un séjour de cure.

       La F. N. A. P. G. souhaite que les dirigeants responsables de sections prennent toutes les dispositions utiles afin d'organiser à ce magnifique complexe de Sainte Ode des visites en groupes de P. G. et de sympathisants.

       Tout P. G., en règle de cotisation, dont l'état de santé le justifie médicalement, peut bénéficier d'une cure de repos ou de convalescence à Sainte Ode, après maladie ou opération.

       Il faut toutefois souligner que l'équipement médical de la Maison n'autorise pas l'admission des P. G. atteints de dépression nerveuse nécessitant une surveillance particulière et un traitement spécialisé. Les locaux et le personnel employé ne répondent pas non plus aux conditions requises pour l'hébergement et le traitement de pareils malades.

       Sainte Ode ne peut accueillir davantage ceux qui sont atteints de troubles mentaux ou de maladies contagieuses ou qui voudraient y faire une cure de désintoxication pour éthylisme.

       L'admission à la Maison de Cure est subordonnée dans tous les cas à l'agréation de la demande par le Collège médical attaché à l'établissement.

       Le P. G., qui désire entrer à Sainte Ode, doit en faire la demande à la Fédération, de préférence par le truchement du Comité de sa section. Celui-ci recevra les formulaires de demande à compléter par le P. G. lui-même et par son médecin traitant, qui les renverra à la Fédération dûment complétés, tandis que la section elle-même remplira le rapport de l'enquête sociale qu'elle aura effectuée en toute conscience et objectivité et le renverra au siège fédéral.


Le « Belgica » terminé en 1962

       En ce qui concerne les frais de cure et les formalités d'admission à Sainte Ode, il faut distinguer :

1. – le P. G. est invalide : les frais de cure sont à charge de l'O. N. I. G. En ce cas, le dossier (demande d'admission et rapport du médecin traitant) est préalablement soumis au Conseil d'administration de la Maison de Cure, qui prend l'avis du Collège médical attaché à l'établissement.

       Si ce Collège émet un avis défavorable, la demande sera rejetée et le P. G. n'entrera pas à Ste-Ode. Si, au contraire, ce collège émet un avis favorable, le dossier médical sera soumis à l'O.N.I.G dont l'avis peut, à son tour, être favorable – auquel cas l'invalide entrera à Ste-Ode aux frais de l'O.N.I.G. – ou défavorable – auquel cas l'O.N.I.G. n'interviendra pas et le cas sera alors traité comme si le P. G. n'était pas invalide.

Remarque:

a) Toute cette procédure est inévitable. II ne faut donc pas que l'invalide s'étonne s'il est placé dans l'obligation de subir deux examens médicaux à Bruxelles : le premier auprès du médecin responsable des agréations pour la Maison de Cure, si le Collège médical attaché à l'établissement ne peut donner son accord sur le simple vu du rapport du médecin traitant, le second auprès du médecin conseil de l'O. N. I. G., qui est, en définitive, l'organisme payeur et qui dès lors a bien le droit de vérifier si la demande se justifie médicalement. Il est d'ailleurs peu probable que le médecin-conseil de l'O. N. L. G. ne puisse statuer sur pièces quand le rapport du médecin traitant a été bien fait et que le Collège médical attaché à la Maison de Cure a déjà émis un avis favorable.

b) Si l'état de santé de l'invalide ne permet pas qu'il se déplace en chemin de fer à Bruxelles, il faut joindre à la demande d'admission un certificat du médecin traitant attestant cet état.

2. – le P. G. n'est pas invalide : (ou la demande est rejetée par l'O. N. L G.) les frais de cure sont répartis, après examen de la situation sociale de l'intéressé, entre le P. G., le Fonds des Barbelés, et l'O. N. A. C. Si la situation du P. G. est difficile, aucune participation ne lui sera demandée : le Fonds des Barbelés et l'O. N. A. C. couvriront la totalité des frais de cure.

       Quant aux formalités d'admission, elles sont les mêmes que dans le cas du P. G. invalide, à l'exclusion toutefois de l'intervention de l'O. N. L G., qui n'a donc pas à donner son avis et dont le médecin-conseil n'a pas à examiner le malade.

       Par ailleurs, ce n'est qu'au cas où le Collège médical attaché à la Maison de Cure ne peut statuer sur le seul vu du rapport du médecin traitant de l'intéressé que ce dernier est convoqué à Bruxelles auprès du médecin responsable des agréations.

Observations :

a) Les mutuelles interviennent parfois dans les frais de cure à Sainte Ode. Aussi faut-il signaler au P. G. mutuelliste - invalide ou non - qu'il doit obligatoirement prévenir le médecin-conseil de sa mutuelle de son entrée à la Maison de Cure de Sainte Ode et solliciter l'autorisation de séjourner en dehors de son domicile ainsi que l'engagement éventuel de la mutuelle de participer dans les frais de cure.

       Si le P. G. mutuelliste omettait cette formalité, il se trouverait dans une situation irrégulière envers sa mutuelle en ce qui concerne le paiement des allocations journalières d'assurance maladie-invalidité. Ce qui ne pourrait que lui nuire.

b) La Maison de Cure de Sainte Ode étant agréée par les Œuvres d'Etat, il en résulte qu'un P. G., invalide ou non, peut-être admis à Sainte Ode à charge totale de l'O. N. I. G. ou de l'O. N. A. C. sans passer par la F. N. A. P. G. Les dirigeants locaux, qui apprennent qu'un membre de leur section est en séjour à Sainte Ode, alors qu'ils n'ont pas été consultés, ne doivent donc pas incriminer les dirigeants nationaux ou régionaux. Or, si l'intervention directe de l'O. N. A. C. – c'est-à-dire sans passer par la F. N. A. P. G. – est rare parce qu'il est rarement justifié, du point de vue social, qu'elle assume la charge de tous les frais, le cas est, par contre, assez courant dans le chef du service des soins spéciaux de l'O. N. I. G., qui agit pour la Maison de Cure de Sainte Ode comme pour tout autre établissement hospitalier.

c) Le climat de Sainte Ode, en hiver, n'est pas toujours indiqué, alors qu'il l'est, dans la plupart des cas, en été.

       Aussi la Maison de Cure est-elle, en été, comble d'une façon permanente.

d) Le placement à Sainte Ode est guidé uniquement par des raisons médicales. L'entrée ne dépend pas d'une question d'influence, mais d'une priorité médicale et de rien d'autre. En cas d'affluence (fin juin à fin septembre) les entrées s'effectuent au fur et à mesure que des places deviennent vacantes. Il en résulte que, dans les cas peu graves, une demande d'admission peut-être retardée d'un mois, parfois deux mois. Nul n'en est responsable si ce n'est le fait que si la Maison de Cure de Sainte Ode tourne à plein rendement, c'est précisément parce qu'elle répond au but poursuivi par la F. N. A. P. G. et qu'elle s'est acquis la confiance des Œuvres d'Etat et du corps médical.

 



[1] Livre d’or de la F.N.A.P.G. section Huy-Waremme



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