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Le Grand
Curtius, via la Bibliothèque Ulysse Capitaine, organisait une exposition au
sujet du 12e de Ligne,
profitant du don à Tchantchès d’une tenue moderne de
cette unité d’élite avec le grade de sergent. Le sergent Tchantchès. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) Le
12e Régiment de Ligne au service de la Belgique. Le 27 octobre 1830, le gouvernement
belge provisoire édicte les bases d’une nouvelle organisation de la jeune armée
belge : d’une part les unités de l’ancienne armée des Pays-Bas expurgée
des soldats hollandais, d’autre part des corps francs de volontaires dont la 1ère
Compagnie franche de Liège. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) C’est à partir de la 3e, puis
de la 2e Brigade de corps francs que le 12e de Ligne est
créé le 30 mars 1831.Il peut déjà compter sur un certain nombre de Liégeois qui
ont été parmi les premiers Belges en armes à avoir combattu pour l’indépendance
du pays. Son premier chef de corps, le Colonel
Louis Charles de l’Escaile (1779-1842) a le mérite
d’organiser, instruire et entraîner ce tout nouveau régiment. La mise en œuvre
d’une armée sous-équipée est très rapidement confrontée au feu lorsque les
Hollandais déclenchent à nouveau les hostilités le 2 août 1831. Durant cette
campagne éprouvante et désastreuse appelée des Dix-Jours, le 12e se
distingue à Capellen (3 août), Brasschaat (5 août) et Boutersem (11 août). Il
aura permis, par des combats acharnés, de gagner les délais nécessaires à
l’Armée française pour arriver à Bruxelles et sauver l’indépendance de la
Belgique. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) Après avoir participé au dispositif
défensif de la jeune Belgique sur les frontières du Nord et du Luxembourg
jusqu’en 1839 – date qui marque la fin des hostilités avec la Hollande – le
Régiment mène une vie de garnison. La réalité vécue est celle de déplacements
très nombreux : Tournai, Bruxelles, Gand, Ypres, Bruges, Ostende,
Audenarde, Mons, Arlon, Anvers, Namur et enfin Liège en 1889 avec casernement à
la Chartreuse. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) La guerre de 1870 entre la France et
l’Allemagne est évitée de justesse à la Belgique grâce à la force de dissuasion
mise en place à la frontière française là où le 12e de Ligne avait
pris place entre Chimay et Dinant face à la botte de Givet. Le
8 août 1831,le Roi Léopold Ier passe le Régiment en revue à Aarschot
et interroge le chef de corps : Colonel, que demandez-vous pour votre
Régiment ? Et celui-ci de répondre au Souverain : Sire, l’honneur de
marcher A L’AVANT-GARDE. Depuis lors, le Régiment tient sa devise. C’est au cours d’une cérémonie qui a
lieu à Gand le 12 janvier 1832 que le Roi Léopold Ier remet le
drapeau du 12e de Ligne. 1914-1918 Le 31 juillet 1914, la mobilisation
générale est décrétée en Belgique. Malgré ses effectifs et son armement
incomplets, le 12e de Ligne caserné depuis 1911 à la Citadelle de
Liège est aux avant-postes. Le 4 août, les troupes allemandes pénètrent sur le
sol belge, passent la frontière à Gemmenich. Autour de Liège, les soldats
belges sont positionnés dans les forts et sur des barrages appelés
« intervalles ». L’objectif est de retenir le plus longtemps les
troupes allemandes. Le général Charles Collyns. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) C’est le 2e Bataillon du 12e
de Ligne commandé par le Major Charles Collyns qui
reçoit le tout premier choc à Visé. Le 6 août, replié sur la rive gauche de la
Meuse à Herstal, le 12e, avec la plus grande détermination, réussit
à mettre en débandade les agresseurs allemands. Un de ses hommes, le soldat
Lange, se saisit du drapeau de l’ennemi, celui du 89e Régiment
Mecklembourgeois. Le fait est unique dans l’histoire de l’Armée belge. Dès le 4 août 1914, la défense de la
Cité ardente est marquée par de violents combats dans les intervalles :
Queue-du-Bois, Rabosée, Sart-Tilman. Le 12e de Ligne et son
dédoublement en 32e de Ligne comptent alors 4460 hommes. Ils
laisseront 110 tués et 1610 blessés ou prisonniers. Le 15 août, le fort de
Loncin, le quartier général du Général Leman, explose et le 16 août, les
derniers forts liégeois tombent. La résistance de Liège a certainement retardé
la marche des armées allemandes. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) Après la chute de Liège, l’Armée belge
se retire vers Anvers, que le 12e atteint le 20 août. Le but est
d’attirer le plus de troupes ennemies sur ce réduit pour soulager les alliés
sur la Marne. Le 12e se distingue lors de la 2e sortie
d’Anvers du 9 au 13 septembre 1914. Sous le commandement du Colonel Jules
Jacques, celui-là même qui deviendra Jacques de Dixmude, il pousse son avancée
jusque Haacht entre Malines et Louvain. Sorti d’Anvers, le 12e a pour
mission de défendre la tête de pont de Dixmude en avant de l’Yser. Sous le
commandement du Colonel Jacques, blessé à deux reprises, il se distingue avec
héroïsme et tient ses positions du 22 au 26 octobre 1914 sans ravitaillement,
repoussant des dizaines d’assauts allemands. Le 12e restera sur
l’Yser durant toute la guerre sans jamais perdre la moindre position. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) Les
premiers Lignards qui tombent sous les balles allemandes sont deux Anversois
tués le 4 août 1914, vers 2 heures de l’après-midi, à Devant-le-Pont-Visé sur
la rive gauche de la Meuse : Prosper Van Gasteel,
paswerker, tourneur-ajusteur et Lodewijk
Maulus, gaswerkman, ouvrier
du gaz, âgés de 23 ans, deux Flamands venus mourir en terre wallonne pour que
vive la Belgique sont aujourd’hui enterrés auprès de leurs frères d’armes au
cimetière de Lorette à Visé. Au printemps 1918, les Allemands lancent
de larges offensives sur le front belge. Le 17 avril, le 12e, appuyé
de manière efficace par l’artillerie, fait face avec succès à Merckem. La
fortune des armes a définitivement tourné en faveur des alliés. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) De septembre à novembre 1918, l’Armée
belge lance deux offensives décisives pour dégager le littoral belge. Le 12e
s’empare de haute lutte de Stadenberg, un des points
forts de la position ennemie. Engagé jusqu’à l’héroïsme, il y laissera un tiers
de ses effectifs pour atteindre la Lys. Le 11 novembre 1918, le 12e
franchit encore l’Escaut entre Eecke et Gavere. C’est
là qu’il reçoit l’ordre de cessation des hostilités. Il aura perdu 1215 hommes. EN
HOMMAGE A Liège, le 30 novembre 1918, les fêtes
de la victoire débutent pour le 12e de Ligne et la 3e
Division d’armée par l’entrée solennelle des souverains Albert Ier et
Elisabeth. Le défilé a lieu aux « Terrasses ». Le jeune Prince
Léopold intégré dans les rangs du 12e y crée l’émotion. Traditionnellement, l’héritier du trône
reçoit une formation militaire au Régiment des Grenadiers créé en 1837 pour
servir de Garde royale. En avril 1915, en pleine guerre, le Prince Léopold est
toutefois incorporé au 12e de Ligne qui vient de se distinguer par
sa vaillance aux premiers contacts de l’ennemi. Léopold n’a que 14 ans et sous
le coup d’une exception d’incorporation pour la famille royale. Le 15 avril
1915, sur la plage de La Panne, il est présenté au Régiment et désigné pour la
4e Compagnie du 1er Bataillon. Il y restera jusqu’à sa
nomination au grade de Sous-Lieutenant le 26 décembre
1922 pour passer ensuite au Régiment des Grenadiers. La campagne de 14-18 vaut l’honneur au
Régiment de recevoir son drapeau décoré par le Roi Albert 1er de la
Croix de l’Ordre de Léopold et recevoir la citation Dixmude. Le drapeau témoin
des sacrifices et valeurs du Régiment sera porté fièrement dans de nombreuses
villes belges et étrangères. Son Chef de Corps de l’époque, le
Colonel Jacques sera anobli et deviendra le Baron Jacques de Dixmude. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) Le drapeau du 12e de Ligne
surmonté du lion belge et de la devise l’Union fait la force porte aujourd’hui
dans ses plis les citations liées à son histoire. Sept d’entre elles honorent
les actes de courage de la Première Guerre : LIEGE – ANVERS – DIXMUDE –
YSER – MERCKEM – STADENBERG – LA LYS. Trois mois d’opérations intensives avaient
réduit l’équipement et l’habillement des hommes à un état pitoyable : uniformes et linge étaient en loques et
chaussures détruites ! Quant aux opérations, si elles ne revêtirent
pas un caractère de grand style, ce que le terrain ne permettait pas, elles ne
furent pas pour autant dépourvues d’acharnement. Duels au canon, aux lance-bombes et à la grenade, attaques locales,
coups de main diurnes et plus souvent nocturnes furent le lot du combattant sur l’Yser. A.
Massart. Historique du 12e Régiment de
Ligne. Bruxelles 1972. 1940-1945
et l’après-guerre. Au lendemain de la signature du Traité
de Versailles le 28 juin 1919, le Régiment se réinstalle à la Citadelle de
Liège, sa ville de garnison depuis 1889. L’occupation de la Ruhr par l’Armée
belge impose au Régiment de Marche du 12e de Ligne d’y séjourner de
1924 à 1926, sa 3e occupation en Allemagne depuis 1919. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) A la mobilisation de 1939, le 12e
est affecté à la défense de la position fortifiée de Liège (PFL). Le 10 mai
1940, les Allemands envahissent la Belgique, le 12e est contraint de
battre en retraite jusqu’à la Lys. A KUURNE, près de Courtrai, malgré les effectifs
réduits, sous le commandement du Colonel Yvan Gérard, le 12e
supporte le poids de l’attaque des divisions allemandes appuyées par une
puissante artillerie. Les pertes sont à la mesure de la résistance du
Régiment : en dix-huit jours de campagne, le 12e a perdu 168
officiers, sous-officiers et Lignards et compte des centaines de blessés. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) Le 28 mai 1940, l’Armée belge capitule.
Les volontaires, le cadre de réserve et la troupe sont démobilisés : les
officiers, sous-officiers et la troupe de l’active sont emmenés vers une
captivité éprouvante en Allemagne, vingt-six n’en reviendront pas. Les
Prisonniers de Guerre feront à tout jamais preuve de solidarité et d’union au
sein de leur association, la Fédération Nationale des Prisonniers de Guerre. Parmi les démobilisés et les évadés
d’Allemagne, nombreux sont ceux de l’ancien Régiment qui entrent en Résistance,
dont le Lieutenant Général Yvan Gérard qui deviendra Commandant en chef de
l’Armée Secrète en avril 1943 et Commandant des troupes belges de l’intérieur
au combat en 1944. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) En septembre 1944, la Belgique est
libre. Les volontaires de guerre reforment avec les soldats d’Angleterre une
armée pour le maintien de l’indépendance et la sécurité de la Belgique.
Parallèlement, de décembre 1944 à juin 1945, six brigades d’infanterie sont
constituées. Leur entraînement se déroule en Irlande du Nord. Le 8 mars 1946,
le 1er Bataillon de la 2e Brigade « Yser » est
reconstitué et le 1er juillet, il reprend le titre de 12e
de Ligne avec son drapeau. En
hommage à sa résistance opiniâtre à Kuurne, le Régiment se voit attribuer la
Fourragère de l’Ordre de Léopold avec liseré d’argent. Le 12e est
invité à Kuurne à chaque commémoration des combats de la Lys. Annuellement, les
enfants des écoles de Kuurne séjournent en classes vertes dans la caserne de
Spa. Kuurne n’oublie pas : une rue est dédiée au 12e. De
l’Allemagne à Spa Le 1er juillet 1960, le 12e
de Ligne devient Bataillon d’infanterie blindée équipé de véhicules blindés et
chenillés. Durant de nombreuses années, il participe à la formation et à
l’entraînement de fusiliers d’assaut. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) Après un séjour de 22 ans en Allemagne,
le 12e rentre en Belgique le 20 février 1982 à Spa au Quartier
Jacques de Dixmude où il tiendra garnison jusqu’à nos jours. Il est alors
affecté en permanence à l’effort allié de défense de l’Europe occidentale dans le cadre de l’OTAN. Les
miliciens astreints au service obligatoire et le personnel d’active s’emploient
à développer mobilité, protection et puissance de feu tant dans le domaine
antipersonnel qu’antichar. 1964 : le Régiment est rebaptisé 12e
Régiment de Ligne – Prince Léopold. 1993 : le 12e intègre le
13e de Ligne dans un esprit de fraternité entre les unités
d’infanterie de Ligne. Il devient Régiment 12e de Ligne – Prince
Léopold – 13e de Ligne. 2011 : Le Régiment change de nom
pour devenir le Bataillon 12e de Ligne Prince Léopold – 13e
de Ligne en intégrant la brigade légère. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) Au cours de son histoire, le 12e
a appartenu à de nombreux échelons supérieurs dont la Brigade motorisée née en
novembre 2018. Forte de 13 bataillons, elle intègre des unités d’appui et
d’appui au combat pour répondre aux évolutions géopolitiques et à l’évolution
des menaces auxquelles la Belgique est confrontée. Commandée par le Colonel
Jean-Louis Crucifix, elle comprend un Quartier Général à Marche-en-Famenne et
un autre à Bourg-Léopold. Les
opérations humanitaires et de paix Au Congo belge entre 1878 et 1914, le 12e
Régiment de Ligne engage soldats, officiers et sous-officiers pour
l’organisation du pays et des campagnes anti-esclavagistes. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) Le 30 juin 1960, le Congo obtient son
indépendance dans les troubles. L’Armée belge doit y protéger et évacuer ses
ressortissants. Dès juillet et jusqu’au 4 septembre, le 12e de Ligne
envoie des Compagnies de Marche constituées de volontaires pour les opérations
d’Ango-Ango, Matadi, Banningville-Dima au Katanga. La mission est périlleuse,
néanmoins les deux unités de Marche du Bataillon ont accompli toutes les tâches
qui lui incombent. (Ville de Liège - Bibliothèque Ulyse Capitaine) Du 26 janvier au 16 mai 1962, une 3e
Compagnie de Marche est détachée au Rwanda pour maintenir l’ordre public,
lutter contre le terrorisme et assurer la sécurité des Européens. En Europe, la chute du mur de Berlin en
1989 a pour conséquence indirecte la suppression du service militaire en
Belgique en 1994. Dès lors, les missions de l’Armée belge changent aussi. Le
Bataillon y est intégré : -
1993, Yougoslavie : sept missions
humanitaires et de paix de l’ONU et de l’OTAN : Slavonie orientale,
Bosnie, Kosovo : -
2009 : Sud Liban : missions
pour quatre mois ; -
2005-2011 : Afghanistan : un
peu plus de la moitié de l’effectif caserné à Spa ; -
2013-2016 : Mali : détachement
du Bataillon à trois reprises dans le cadre de la mission européenne de
formation des troupes maliennes. En Belgique, dans le cadre des
opérations de protection contre le terrorisme, dès 201, le 12e
participe en appui à l’opération Vigilant Guardian (OVG). Cette opération de
déploiement de militaires dans les rues des villes belges, en collaboration
avec les forces de police, vise à sécuriser les lieux dits sensibles. |