Maison du Souvenir
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Le Message du
C.A.P.O.R.A.L. NOVEMBRE 2010 « C.A.P.O.R.A.L. »
signifie: Comité des Associations Patriotiques d’Oupeye pour le
Regroupement des Activités Locales. Editeur
responsable: M. Laurent Antoine, rue de Hermalle, 131, 4680 OUPEYE Manifestations du Souvenir du
11 novembre 2010 Sous le patronage de l’Administration communale d’Oupeye et de son département des Relations publiques, les Associations patriotiques d’Oupeye ont le plaisir d’inviter la population à participer aux cérémonies du Souvenir du 11 novembre. Le 11
novembre 2010, l’office religieux sera célébré en l’église St-Remy de Heure-le-Romain à 10h30. Le cortège de circonstance prendra ensuite la direction du monument aux morts de la rue François Janssen pour les dépôts de fleurs traditionnels. Un vin d’honneur offert par l’Administration communale dans les locaux de l’école communale clôturera la manifestation. Sortie de la messe Le cortège se dirige vers le monument Devant le monument Devant le monument Dépôt de la gerbe Les honneurs Discours de l’échevin L. Antoine à l’école communale L’assistance dans la salle Il est important de souligner que tous les monuments de l’entité seront également fleuris le 11 novembre. C’est ainsi qu’un membre du Collège communal, accompagné des instances patriotiques locales, effectuera le dépôt de fleurs dans chaque village avant de rejoindre l’église à 10h15 pour le rassemblement général. Rendez-vous dans chaque village à 9h30 aux monuments suivants : Haccourt : place de Hallembaye ; Hermalle : place G.Froidmont ; Hermée : place du Carcan ; Houtain : rue de Slins ; Oupeye : rue du Roi Albert ; Vivegnis : place des Vignerons. La population est, comme chaque année, invitée à pavoiser en cette circonstance. Nous vous en remercions d’avance L. ANTOINE
M. LENZINI Echevin
des Relations publiques Député – Bourgmestre en
charge des affaires patriotiques Adoptez un soldat mort, sur Facebook Tel est le titre
d’un article paru le 17 mai 2010 dans le journal « 25 360 soldats alliés sont morts chez nous durant la seconde guerre mondiale. Pour éviter que leur héroïsme ne tombe aux oubliettes, un projet original vient d’être lancé sur Facebook : « live and remember ». Chacun peut « adopter » un soldat étranger, lui créer un profil sur le site Internet, rechercher ses origines, et ainsi perpétuer son souvenir … Et ce sont évidemment les jeunes de plus de 13 ans qui sont visés. Eux qui passent des heures sur Internet, loin de penser aux soldats alliés victimes de la seconde guerre mondiale et aux sacrifices auxquels ceux-ci ont consenti… A la base de cette initiative, l’Institut des Vétérans, l’Institut national des Invalides de guerre, les Anciens Combattants et Victimes de guerre… Ceux-ci étaient bien conscients que les rangs des anciens combattants se vidaient d’année en année, et que les plus jeunes ne montraient que peu d’intérêt à assister aux diverses commémorations organisées aux dates clés… Le site « Live and remember » propose désormais à ces jeunes de sélectionner un cimetière belge où reposent des soldats alliés, puis d’en choisir un dont ils retraceront l’histoire et feront le portrait. Sa biographie, se famille, ses proches, son domicile, ses loisirs, et cela en s’aidant d’une documentation sur Internet et d’autres sites d’informations… Ensuite, les jeunes créeront une « fan page » pour inviter toute la communauté Facebook (et qui sait, des descendants de la victime) à devenir fan de leur soldat et à découvrir ainsi tout ce qu’il a abandonné pour s’engager dans l’armée… « Nous espérons ainsi sensibiliser les jeunes à la seconde guerre mondiale et faire qu’ils s’intéressent davantage à l’Histoire » explique-t-on. Et pour stimuler encore la jeunesse à créer leurs « fan pages », l’Institut des Vétérans offrira au jeune qui aura le plus de fans pour son soldat, un séjour à Londres… Plus
de 13 000 soldats enterrés chez nous. Sur le site Internet de « Live and remember », on trouve la liste des soldats enterrés dans les cimetières de notre région. Voilà donc quelques idées pour les jeunes « Facebookiens » liégeois qui voudraient se lancer sur les traces de ces héros de guerre. Les deux cimetières principaux, ceux de Neuville-en-Condroz et de Henri-Chapelle, rassemblent respectivement 5 328 et plus de 8 300 soldats américains, morts dans les Ardennes belges. A Wihogne, un soldat anglais est enterré dans le cimetière communal. Au cimetière de Robermont, on trouve les tombes de deux soldats anglais. Au cimetière communal de Sainte-Walburge, ce sont quatre soldats anglais qui reposent. Au cimetière communal de Soumagne aussi, on peut fleurir la tombe d’un valeureux soldat UK. Un peu plus loin, du côté de Huy-Waremme, on trouve les tombes de trois soldats anglais et d’un soldat australien au cimetière communal de Bas-Oha. Et trois soldats anglais reposent au cimetière de Voroux-Goreux. Laurence Piret Nous commençons
à publier dans ce journal un document très intéressant que la famille de
l’auteur nous a permis d’insérer. Qu’elle en soit remerciée. Il est écrit à la
main dans un petit cahier format de poche. En voici la teneur. PREFACE J’ai maintenant la grande joie d’être rentré chez moi, j’ai repris les
habitudes que, depuis plus de douze mois j’avais abandonnées. Avant de commencer ce petit récit, je voudrais parler un peu de ces
personnes qui, au café ou sur la plate-forme d’un tramway, se permettent de
traiter le soldat belge de lapin ou de froussard. J’ai pourtant pu remarquer que les trois-quarts de ces gens-là, dès les
premières heures de la guerre, n’ont pas hésité. Ils ont tout empaqueté dans
leur voiture, la chargeant des objets les plus hétéroclites, poste de T.S.F.,
canari, chat, … Nous soldats, en les voyant passer, nous nous rendions bien compte
qu’ils avaient perdu la tête, mais à présent, ils l’ont retrouvée pour blâmer
notre roi, nos chefs, nos soldats. Vers ces gens, quand ils ont débité leurs critiques, je me retourne et
leur demande : « Où étiez-vous pendant les jours de
guerre ? » Après leur réponse, je leur dis simplement : « Vous vous
permettez de juger les militaires alors que vous, pendant ces jours douloureux,
vous étiez à cinq cents kilomètres d’ici pour vous mettre à
l’abri ! » Je suis soldat des régiments de Chasseurs Ardennais et quand je me
retourne vers Gothem, Vinkt,
Mon
itinéraire Vinalmont – Antheit – Moha –
Héron - - Fox-les-Caves – Eghezée – Waret-la-Chaussée
– Cognelée – Daussoulx –
Champion – Namêche – Temploux
– Nivelles – Braine-le-Comte – Enghien – Grammont – Oudenaarde – Ege – Nazareth – Petegem – Deinze
– Vinkt – Aarsele – Tielt –
Pittem – Muiselaar – Egem –
Schuiferskapelle – Wingene – Maria Aalter – Bruges –
St André – puis retour vers Gothem Retour : Bruges –
Tielt – Deinze – Alost – Vilvorde – Aerschot – Diest
(libéré) – Hasselt – Tongres – Liège – Tohogne. Mon retour s’est
effectué évidemment à pied. La campagne
des dix-huit jours. Donc, au lendemain de cette guerre, je vais essayer de vous raconter ce
qu’elle fut pour nous et de quelle façon notre compagnie s’est comportée. Cependant, avant d’en commencer le récit,
pour mieux suivre les événements, je vous ferai un bref aperçu des faits qui se
sont passés les jours précédents. Entré à l’armée le 13 avril 1939, mobilisé depuis le 25 août, versé au 6e Régiment des Chasseurs
Ardennais, je suis passé par divers cantonnements : Emage,
Antheit, Cognelée. Revenus à Antheit, nous avons continué notre
promenade en venant à Havelange, puis à Petithan ; de là, une fois encore à Antheit, puis à Vinalmont où nous
devions rester jusqu’au 10 mai. La guerre Le 9 mai, à peine nous étions mis au lit que le sergent de service entre
dans nos chambres et crie : « Alerte ». Nous prenons
l’avertissement du sous-officier à la légère et sans nous presser nous enfilons
nos vêtements. Après tout, une alerte de plus ou de moins ! Mais nous remarquons que nos chefs deviennent de plus en plus anxieux,
nous prenons nos vélos, nous apprêtons tout. Vers 2 heures du matin, nous descendons à Antheit
pour nous diriger vers Moha où nous prenons position ; l’alerte est confirmée,
les postes transmettent les nouvelles de plus en plus inquiétantes. C’est la
guerre … A peine le matin arrivé, un formidable bruit d’avions en vol se fait
entendre ; il est salué par le feu de nos mitrailleuses ; à très
basse altitude, ils passent et nous entendons pour la première fois le tac-tac des mitrailleuses ennemies ; nous avons reçu
le baptême du feu et nous n’avons à déplorer que quelques légères blessures
pour toute la compagnie. Notre roi prend le commandement de ses troupes. En même temps, il
adresse au pays une proclamation qui se termine en ces termes : « La lutte sera dure. Les sacrifices et les privations seront
considérables. Mais nul ne peut douter du succès final. J’entends demeurer
fidèle à mon serment constitutionnel de maintenir l’indépendance et l’intégrité du territoire. Comme mon père
le fit en 1914, je me suis mis à la tête de notre armée, avec la même foi, la
même confiance. La cause de Léopold ». Vers midi, toujours le 10 mai, nous partons vers Ramillies
et Fox-les-Caves, où nous arrivons le 11 au matin, nous prenons de suite
position contre avions. Nous avons été ravitaillés la nuit en chemin, un peu de
café et un bout de pain. Ici, nous devions connaître pour la première fois ce
qu’était une bombe. Après quelques heures de garde, des avions ennemis sont entendus ;
de suite, nos pièces sont en action. Ils passent, reviennent et lâchent leurs
bombes ; l’objectif visé est la gare. Quelques murs renversés, quelques
civils blessés et tout rentre dans le calme jusque vers minuit. Etant couchés sur la paille dans une ferme, nous entendons la sonnerie
du téléphone, j’y cours, c’est la voix de notre commandant qui nous met en
garde contre des parachutistes signalés aux environs de Wasseiges.
La voix est pleine d’émotion et vous savez quand il parle ainsi. A peine ai-je raccroché qu’une forte lueur
éclaire le ciel, puis, semblables à des champignons, je vois distinctement
descendre des parachutistes ; j’en avertis immédiatement l’officier de
garde qui recommande de redoubler de vigilance ; quelques instants plus
tard, je reçois l’ordre de partir en patrouille, un homme décidé m’accompagne,
mais ce n’est pas sans appréhension que nous partons seuls dans la nuit pleine
de dangers, de mystère. Le matin, rien, nous rentrons au cantonnement. Voilà la deuxième nuit sans sommeil et avec cela combien de kilomètres
parcourus. Je m’étends tout habillé sur la paille, heureux de prendre un peu de
repos ; mais non, il faut encore partir, nous nous dirigeons vers Eghezée. Le 13 mai, le roi adresse à ses troupes l’ordre du jour ci-après. « Soldats, Assaillie brutalement par un coup de surprise inouï, aux prises avec des
forces supérieurement équipées et bénéficiant d’une aviation formidable,
l’Armée Belge exécute depuis trois jours une manœuvre difficile, dont le succès
importe au plus haut point pour la conduite générale des opérations et pour le
sort de la guerre. Cette manœuvre exige de tous, chefs et soldats, des efforts
exceptionnels, soutenus jour et nuit au milieu d’une tension morale qui porte à
l’extrême le spectacle des ravages exercés par un envahisseur impitoyable.
Quelque rude que soit cette épreuve, vous la surmonterez avec vaillance. Notre
position s’améliore d’heure en heure, nos rangs se resserrent. Aux jours
décisifs qui vont venir, vous saurez
raidir toutes les énergies, consentir tous les sacrifices pour arrêter
l’invasion. Comme sur l’Yser en 1914,
les troupes françaises et britanniques y comptent, le salut et l’honneur du
pays le commandent. Léopold » La retraite Hélas, la progression allemande se poursuivait à une allure accélérée.
Nous passions successivement Waret-la-Chaussée, Cognelée pour nous rendre dans la forêt de Champion, nous y
passions une nuit calme, couchés sur les feuilles mortes, mais le matin, nous
devions une fois de plus être secoués par les bombes. Un poste de D.T.C.A.[1] installé à l’orée du bois
ayant été repéré par l’ennemi, il ne nous restait qu’une chose à faire :
partir avant que l’aviation allemande ne vienne en masse car déjà quelques
pruneaux nous avaient été envoyés. Nous nous dirigeons vers Namèche,
Temploux où suivant le terme militaire employé
vulgairement « il a fait chaud ». Nous passons ensuite par Nivelles, Braine-le-Comte, Enghien (c’est ici
que j’ai vu le premier Anglais) puis Grammont, Audenarde, Deinze, Vinkt, Aarsele, Tielt, Pittem, Muiselaar, Egem, Schuiferskapelle, Wingene – Maria Aalter – Bruges – St
André. Ici, nous avons mission de monter la garde au G.Q.G.[2].
Nous y passons six jours de tout repos, à part évidemment les heures de
faction, mais nous sommes à l’abri de tout danger, à moins que les avions …
mais on n’en voit pas. Pendant tout ce
trajet, le 16 mai, les ondes transmettaient à leurs admirables défenseurs le
poignant message que leur adressait le roi et qui provoqua une émotion profonde
dans tout le pays et sans doute dans le monde entier. « Officiers, sous-officiers et soldats, Résistez jusqu’au bout pour Léopold » Mais pendant que du 18 au 20 mai nos divisions disposées en bon ordre
sur l’Escaut résistaient aux attaques, les Allemands commencèrent la
foudroyante offensive qui, le 21 mai, devait les amener à Amiens, Abbeville et
Montreuil. C’est alors que, quittant St André, nous sommes revenus en première
ligne. L’armée belge fut ramenée sur Nos troupes occupaient ainsi le 22 mai un front d’une longueur de plus
de La lutte
suprême C’est dans ces conditions que l’armée belge accepta à nouveau la
bataille. Le 24 mai, le passage de Nous sommes le 25 mai. Je veux raconter ici le fait le plus émouvant que
j’ai vécu pendant cette campagne de 18 jours. Envoyés pour remplacer la 2e
compagnie du 6e Chasseurs anéantie, nous nous déplacions avec grande
prudence, quand arrivent au-dessus de nous une cinquantaine de bombardiers
ennemis. J’étais couché le long d’un chemin ; derrière moi, mon meilleur
ami Albert ; jamais nous ne nous étions quittés. A gauche, une petite
haie, puis une tranchée recouverte où deux amis s’étaient réfugiés.
Figurez-vous ! Nous sommes à quelques centaines de mètres des Allemands,
pilonnés par l’artillerie et l’aviation, c’est un véritable enfer. Des
détonations continuent à gauche, à droite, les sifflements des éclats, bref on
sent la mort rôder autour de nous, quant tout à coup, une détonation formidable
nous fit perdre quelques instants toute présence d’esprit. Nous étions
recouverts de terre, mon ami et moi, une bombe était tombée à Quelques instants de répit, mais ce n’est pas tout ; de nouveau
l’aviation ennemie revient à la charge. Je réussis à courir dans une ferme
proche et à entrer dans une petite écurie, un ami s’y traîne, blessé à l’épaule
et au pied. On donne l’ordre de repli et tout le monde s’enfuit. Nous ne pouvons pourtant pas laisser ce malheureux mourir là. Avec un
brancardier, décidé, nous le transportons au poste de secours malgré le
bombardement et le tac tac des mitraillettes
allemandes. Je luis sers la main et lui dis adieu. Un soldat me
crie : »Attention, ils sont dans le champ de seigle à vingt
mètres ! » Tant pis … Il faut partir. En moi-même, je dis adieu à
tout … Je revois tous ceux qui me sont chers ; un instant, je crois ne
plus jamais les revoir … En hâte, je pars. A peine ai-je quitté le poste de
secours que les Allemands, brisant les vitres, entrent dans la maison. Une fois
encore, je l’ai échappé belle. Je rejoins la compagnie sous un feu intense de
mitrailleuses ennemies. A maintes reprises, les balles tombent sur le chemin,
soulevant un peu de poussière, je fais certainement quatre cents mètres ainsi,
j’arrive enfin à un groupe de maisons quelque peu isolées de Gotheux et pour la première fois depuis certainement trois
heures qu’a duré le bombardement, je respire à mon aise. Je m’aperçois que je
n’ai plus de havresac et que j’ai perdu mon portefeuille. Enfin, je suis vivant
et j’ai mon fusil, c’est le principal … Nous reprenons position derrière une haie épaisse d’où nous voyons les
éléments ennemis avancer à quelques centaines de mètres et la fusillade
recommence à qui mieux mieux. Pour notre malheur, la
maîtrise du ciel n’est pas disputée à l’ennemi. Le roi adresse à ses troupes l’ordre du jour suivant : « Soldats, La grande bataille qui nous attendait a commencé. Elle sera rude, nous
la conduirons de toutes nos forces avec une suprême énergie. Elle se livre sur
le terrain où en 1914 nous avons victorieusement tenu tête à l’envahisseur. Soldats, Officiers, soldats, Quoi qu’il arrive, mon sort sera le vôtre. Je demande à tous de la
fermeté, de la discipline, de la confiance. Notre cause est juste et pure. Vive En campagne, le 25 mai 1941 Léopold » Pendant quatre jours, du 24 au 27 mai, la lutte se poursuit ardente et
dure. Le 26 mai, l’ennemi engage des troupes fraîches. Les chasseurs ardennais stabilisent au sanglant combat de Vinkt-Nevele une situation momentanément compromise et
méritent pour la seconde fois d’être cités à l’ordre de l’Armée. Dans la journée du 27 mai, les combats continuent, ou plutôt le repli
continue, car chaque jour on recule, disputant amèrement chaque lambeau de
terrain. Les pertes belges sont lourdes. Les blessés affluent dans les hôpitaux
déjà débordés. En un mot, nous sommes arrivés à l’extrême limite de nos
possibilités de résistance ; pour ma part, depuis deux jours, je n’ai plus
eu de quoi manger, la soif nous dessèche la gorge, je ne me souviens plus
d’avoir eu une heure de repos, et pourtant on se bat et on se battra tant qu’il
le faudra, car le moral, pour peu qu’il soit atteint, est encore bon. La reddition Le 28 mai à 4 heures, le feu cessa sur l’ensemble du front belge, sauf
dans quelques secteurs où les unités belges qui n’avaient pu être averties
continuèrent à défendre leurs positions jusqu’à 6 heures. Le roi annonça à ses troupes la décision qu’il venait de prendre dans
les termes suivants : « Officiers, sous-officiers, soldats, Précipités à l’improviste dans une guerre d’une violence inouïe, vous
vous êtes battus courageusement pour défendre pied à pied le territoire
national. Epuisés par une lutte ininterrompue contre un ennemi très supérieur en
nombre et en matériel, nous nous trouvons acculés à la reddition. L’Histoire dira que l’Armée a fait son devoir. Notre honneur est sauf. Ces rudes combats et ces nuits sans sommeil ne peuvent avoir été vains.
Je vous recommande de ne pas vous décourager, mais de vous comporter avec
dignité. Que votre attitude et votre discipline continuent à susciter l’estime
de l’étranger. Je ne vous quitte pas dans l’infortune qui nous accable et je tiens à
veiller sur votre sort et celui de vos familles. Léopold » L’armée belge, bien qu’ayant fait son devoir, déposait donc les armes …
c’était incroyable et pourtant … la raison regagna vite ses droits. Nous avions capitulé, c’était un fait, mais on ne se battrait plus et on
ne vivrait plus des jours aussi rudes, aussi cruels. Enfin partis, quelques amis et moi, pour regagner l’intérieur du pays,
nous repassions par Tielt, Deinze, Audenaarde, Alost,
Vilvorde, Aarschot, Diest, Hasselt, Tongres, Liège, puis enfin mon petit
village de Tohogne, où j’eus la grande joie de
retrouver mes parents revenus d’évacuation. Hélas, mon frère et mon beau-frère
manquent à l’appel. Le lendemain de ma rentrée, ce dernier aussi rentrait puis le 15 août,
ce fut mon frère. Hommage à une
grande dame Dans le cadre de notre nouvelle
exposition cet article, qui nous a été transmis par Jacques P. Grandjean, dont
nous avons relaté dans nos colonnes une partie de son histoire, a bien
évidemment tout à fait sa place. Maria Lennertz vit le jour à Welkenraedt le 31
décembre 1919, un peu plus d’un an après la fin de Maria durant la guerre. Mais le même ennemi germanique avait choisi un autre maître, plus cruel
encore et fanatique en puissance, qui n’était même pas allemand de
naissance ; cet individu, imbu de sa personne, prit le nom de Führer, et,
par ses mensonges, galvanisa le peuple teuton et ne parla plus que d’espace
vital ; dès lors, le sort de l’Europe était scellé. De nombreux pays déjà conquis et passés sous le joug nazi souffraient
terriblement des représailles de La jeune Maria Lennertz, née pour servir son
pays sans le savoir éprouva le besoin de combattre ces envahisseurs détestés
et, dès le mois de juillet 1940, alors que les gens de l’exode rentraient au
pays, fut directement volontaire et rejoignit un groupe de Belges décidés
à combattre par tous les moyens les nazis. Ces Belges étaient les racines de ce que l’on qualifia par après Elle fut chargée de dactylographier des tracts, distribuer des journaux
clandestins, voire Après une courte période, elle reprit ses activités clandestines dans
l’organisation « Front de l’Indépendance », ceci dans la région
bruxelloise : passage d’évadés, d’aviateurs alliés, prisonniers de guerre
français, distributions de journaux clandestins et le fameux FAUX SOIR. Ces
prestations dangereuses redevinrent des faits de tous les jours. Malheureusement, le 6 février 1944, Maria Lennertz
est à nouveau arrêtée par Visétoise par son mariage, pendant quarante années Madame Maria Lennertz, épouse Lion, s’est efforcée d’honorer la mémoire
de toutes les femmes qui ne sont pas revenues des camps de la mort. Patriote, altruiste, d’un civisme exemplaire,
Maria Lennertz voulut encore servir et remit en 1990
à la section des Prisonniers Politiques visétois la
somme de 500 000 francs (+ou- 12 500 €) et a suggéré la création d’un prix du
civisme « MARIA LENNERTZ et des PRISONNIERS POLITIQUES
VISETOIS », prix réalisable par les intérêts produits par le capital, ceci
pour récompenser les enfants méritants des classes de sixième primaire de
toutes les écoles de l’entité visétoise. QUEL EXEMPLE NOUS A DONNE CETTE GRANDE DAME APRES TOUTES SES
SOUFFRANCES. -
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HONNEUR ETERNEL A CETTE GRANDE PATRIOTE La pierre tombale dans la pelouse d’honneur au cimetière de Lorette Jacques P. GRANDJEAN Résistant armé I/903 Mle J.310 Armée de US.Army WORLD WAR II INTERPRETER and
SPECIAL ADVISOR Ma camionnette et moi Souvenirs de guerre d’un cycliste frontière 1940 Par Charly Wesmael - 1er
Régiment 1er Bataillon 6ème
Compagnie C’est de nouveau
un magnifique document, publié par des Anciens Combattants qui nous a été
remis. Imprimé par G. THONON de Herstal, je ne trouve pas à qui m’adresser pour
demander la permission de diffuser ce travail, ne connaissant pas non plus son
année d’édition. J’en imprime dans ce CAPORAL la première partie. Si cette
diffusion pose un problème pour son auteur ou ceux qui recevraient encore des
droits, qu’on me le fasse savoir et j’en arrêterais l’impression (04-248 36
47). Au Roi Léopold digne fils du Roi Chevalier un humble garde frontière dédie ses souvenirs Septembre 1940 Préface J’ai maintenant la grande joie d’être rentré chez moi, j’ai repris les habitudes que, depuis plus de dix mois, j’avais abandonnées et, comme j’ai du temps devant moi, j’estime qu’il serait lâche de ma part de ne pas ouvrir les yeux des civils qui, inconsciemment, au café ou sur la plate-forme d’un tramway se permettent de traiter le pauvre soldat belge de lapin ou de froussard. J’ai pourtant pu remarquer que les trois quarts de ces gens-là, dès les premières heures de la guerre, n’ont fait ni une ni deux. Ils ont tout empaqueté dans leur voiture, la chargeant d’objets les plus hétéroclites : postes de T.S.F., canari, chat, j’en ai même vu avec des skis. Nous, soldats, en les voyant passer, nous nous rendions bien compte qu’ils avaient perdu la tête ; à présent, ils l’ont bien retrouvée pour blâmer notre Roi, nos chefs et nos soldats. Vers ces gens quand ils ont débité leurs critiques, je me retourne et leur demande : « Où étiez-vous pendant les jours de guerre ? » Après leur réponse, je leur dis simplement : « Vous vous permettez de juger les militaires alors que, pendant ces jours douloureux, vous étiez à cinq cents kilomètres d’ici pour vous mettre à l’abri ! Ce n’est pas parce
que vous avez entendu dire que quelques soldats savent bien courir qu’ils se
ressemblent tous. Je suis un soldat des
régiments cyclistes frontières et quand aujourd’hui, je me retourne vers Eupen,
Liers, le canal de Willebroek, Chapitre
I. Eupen – Jalhay Donc, au lendemain de cette guerre, je vais essayer de vous raconter ce
qu’elle fut pour nous et de quelle façon notre compagnie et ma camionnette se
sont comportées. Cependant, avant d’en commencer le récit, pour mieux suivre les
événements, je vous ferai un bref aperçu des faits qui se sont passés les jours
précédents. Mobilisé depuis le 25 août
1939 et versé dans un régiment garde-frontière, je faisais partie de la
compagnie d’Eupen où je remplissais les fonctions de chauffeur depuis le début
d’avril 1940. Pendant les neuf mois qui
précédèrent ces jours tragiques, notre mission fut de veiller sur la sécurité
de la frontière belgo-allemande. A différents endroits de cette frontière, on avait aménagé des postes
d’alerte. Chacun d’eux était muni d’un poste émetteur de T.S.F. et d’un
téléphone. De là, jour et nuit, et l’hiver y est rude, nous devions rendre
compte de toutes les manœuvres qui s’effectueraient dans cette zone. Cette
mission dangereuse, pleine de responsabilités, et très fatigante, se remplissait
à trente kilomètres de notre lieu de cantonnement. Notre moyen de communication
était le vélo. La garde à ces postes
étaient de quarante-huit heures et bien souvent, vu le manque d’effectifs, nous
la montions avec quarante-huit heures de repos. Je dis « repos », c’est une façon
de parler, pendant ce repos, nous faisions encore des travaux de
fortifications : chicanes en béton, réseaux de barbelés et encombrement
des coupe-feux. Dès que nous avions établi le long de la frontière un nouveau réseau
barbelé, dès que nous avions placé des mines, des délégations d’officiers
allemands, de leur frontière, venaient se rendre compte de l’état d’avancement
de nos travaux, et plus on se rapprocha de la guerre, plus ce secteur de zone
frontalière devint agité. Quand la garde descendante rentrait au cantonnement,
chaque fois il y avait du nouveau à signaler. Le neuf mai, un avion allemand avait survolé à très basse altitude tout
notre secteur et déjà l’inquiétude perçait chez nous. Elle ne dura pas
longtemps. Ce soir-là précisément,
l’œuvre de la reine Elisabeth organisait au cantonnement une fête musicale.
Elle fut très réussie et se clôtura dans l’enthousiasme. Notre aumônier, en effet, vint nous annoncer
que les cinq jours de congé étaient rétablis. La joie des soldats était
indescriptible. Nous chantions A peine étions-nous au lit que le premier chef entre et crie
« Alerte ! ». Comme le même cas s’était présenté plusieurs fois
depuis août 1939, nous prenons l’avertissement du sous-officier de garde à la
légère et, sans nous presser, nous enfilons nos vêtements. Mais nous remarquons que les chefs deviennent
de plus en plus anxieux, des mouvements insolites se produisent autour des
bureaux. Les hommes vont occuper les positions, nous prenons possession de nos
camions. A une heure du matin, l’alerte
est confirmée, les postes transmettent des nouvelles des plus inquiétantes.
C’est la guerre ! Des cent et vingt
hommes des postes d’alerte, il en est revenu un. Il était à Raeren, à un
kilomètre de la frontière allemande. Ce
poste surplombait la vallée. Au fond, un bois, la lisière marquait la
frontière. C’est le long de cette lisière qu’était planté notre réseau de fils
de fer barbelés. Ce soldat était de
garde avec cinq de ses camarades. Il leur restait dix heures de faction à
monter. Les consignes étaient devenues très sévères. Personne ne pouvait passer
la barrière de la douane. Il fallait redoubler de vigilance et signaler toute
manœuvre qui se ferait dans la vallée. On réveille les gardes à dix heures. Les
deux hommes passent leur ceinturon, prennent un fusil, le chargent et vont
chercher les consignes. Leurs amis leur souhaitent bonne garde. Ils s’asseyent, allument une cigarette et la fument en fraude. Ils
bavardent et parlent de leur vie avant la mobilisation. Ils se rappellent leurs
aventures de jeunesse … Tout à coup, ils
entendent une forte explosion. Ils se lèvent tous deux et tachent de repérer
l’endroit de la déflagration. « C’est
là, dit l’un, c’est dans le champ de mines. » Il entre dans l’abri et
avertit le caporal qui téléphone à l’officier de garde. Une deuxième explosion se produit. L’officier
de garde leur répond : « Mes enfants, prenez courage et
défendez-vous. ». Le caporal
transmet la réponse de l’officier et ajoute : « Nous devons nous
attendre au pire. » La voix du lieutenant était pleine d’émotion et vous
savez, quand il parle ainsi ! … Le
caporal tourne les talons et rentre au corps de garde où il jurera pendant une
bonne dizaine de minutes. Chacun reprend
son emplacement et le secteur rentre dans le calme. Si quelque chose doit se
passer, ce sera au lever du jour et, avec résignation, on attend l’aube. Trois heures du matin ! Le ciel
s’éclaircit à l’est. Personne n’avait bougé, personne n’avait dit mot.
L’angoisse grandit. Trois heures et
demie ! Un formidable bruit d’avions en vol se fait entendre. Tous les
hommes rentrent dans l’abri. Trois
heures quarante-cinq ! Le soldat de garde allume une nouvelle cigarette. A
ce moment, son ami crie. A cinq cent mètres d’eux surgissent une centaine de
soldats allemands. La sentinelle court
vers l’abri. Il communique la nouvelle au chef de poste qui déclanche
le téléphone et confirme l’attaque. Sue
ces entrefaites, la sentinelle était ressortie et avait vidé son chargeur sur
les soldats qui se rapprochaient de lui ; il veut rentrer, mais la porte
de l’abri était fermée à clef. Sans perdre son sang-froid, … il prend son vélo
et se replie derrière une maison située à trois cents mètres du poste de garde. De là, il peut assister à l’escarmouche que
ses amis avaient engagée. Des coups de
feu éclataient dans toutes les directions, puis l’abri fut assailli, la porte
défoncée et les ennemis entrèrent. Ils ressortirent sans prisonniers. Que sont-ils devenus ? De loin, il les salua et, enfourchant son vélo, il fila à travers bois,
vers le poste de commandement de Jalhay. Il se présenta à l’officier de garde et fit le récit qu’on vient de lire. Et pendant tout ce temps, qu’avaient fait à
Jalhay les gardes frontières ? Nous
avions rassemblé le charroi et en avions fait la distribution par compagnie.
Vers une heure du matin, nous n’avions plus qu’à attendre le signal des postes
frontières. Tous, la figure tournée vers
notre officier, nous attendions qu’il dise quelque chose. Oh, ces minutes d’attente et d’angoisse,
qu’elles furent longues ! longues ! Vint le moment où le lieutenant Boulanger reçut le fatal coup de
téléphone ! Déposant le cornet, il se tourna vers nous et nous fit part de
la communication. A côté de moi, deux jeunes sergents récemment mariés
fondirent en larmes. Mais le courage des gardes-frontière eut vite fait de
reprendre le dessus. Mes camarades s’étaient ressaisis. Les ordres se succédaient, ils furent exécutés
à la minute. Avec le lieutenant Maigre, nous recevons la consigne de prendre
contact avec l’ennemi, nous armons nos revolvers, je fais mon plein d’essence
et nous partons en direction de la frontière. Pendant notre absence, les soldats restés au poste de commandement
ouvraient les abris et déménageaient les archives de la compagnie. A cinq heures du matin, notre mission
remplie, nous reçûmes l’ordre de repli sur nos positions de combat : Pépinster et Petit-Rechain.
Pendant cette opération, des pelotons furent désignés pour faire sauter les
destructions. Cette seconde mission
terminée, nous devions occuper des abris situés sur la rive droite de Après avoir fait la distribution sur le côté droit de la route, nous nous
dirigeâmes vers l’autre versant de la colline et c’est là que ma camionnette se
distingua pour la première fois. (à
suivre) |