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Bataille de la Lys, relation de la journée du 27 mai 1940.

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BATAILLE DE LA LYS DU 24 AU 27 MAI 1940[1]

RELATION DE LA JOURNEE DU 27 MAI

1 – Le 24 mai 1940, la 2ème batterie du I/25A commandée par le S/Lieutenant A. Parisis après la mort de notre Comd de Bie le Cdt G. Damoiseaux tombé au Champ d'Honneur à Stabroek le 14 mai 1940, avait pris position derrière le canal de Dérivation à hauteur de Maldeghem.

2 – Pendant 4 jours, la 17e D. I. dû repousser les attaques massives des Allemands.


3 – Le 27 mai vers 14 h, le combat s'intensifia considérablement (aviation, artillerie, infanterie).

4 – J’eus le pressentiment que nous allions une fois de plus décrocher. J'ai alors donné l'ordre aux conducteurs de l'échelon de combat et de ravitaillement en munitions d'harnacher les chevaux et de se préparer à faire mouvement.

5 – Peu de temps après, le Mdl Muljeans, délégué par le lieutenant vint me dire que les canonniers se faisaient « clouer » aux pièces par les Messerschmitt : que le lieutenant ordonnait d'envoyer le plus rapidement possible les Av / trains, la Bie devant décrocher.

6 – Les chevaux étant harnachés et les conducteurs mis en état d'alerte, l'ordre fut exécuté sans retard.

7 – J'ai quitté la position d'attente le dernier avec le chariot bâché qui contenait les sacs d'avoine, l'armement pour la défense rapprochée : 2 mitrailleuses légères Maxim, les caisses de cartouches et de grenades Mills.

8 – Arrivé sur la position de tir que la batterie avait quitté depuis quelques temps déjà sous le poids de la charge, le chariot s'enlisa dans le sable.

9 – Malgré tous nos efforts, nous ne parvenions pas à le dégager et nous craignions d'être repérés par l'aviation qui était très active.

10 – Le lieutenant Julien qui décrochait à la tête de sa batterie, la 3ème Bie/25A nous vit et m'appela d'un coup de sifflet.

11 – J'ai informé le lieutenant de la situation et du précieux contenu du chariot.

12 – Confidentiellement, le lieutenant confirma ce que je savais déjà : que les Allemands se trouvaient à moins de 500 m, qu'il n'y avait plus rien entre eux et nous, que nous étions dans le No Man's Land, de ne pas en parler aux hommes et que si je ne parvenais pas à dégager le chariot, alors, de ramener les hommes et les chevaux et de l'incendier.

13 – J'ai alors quitté le lieutenant qui me recommanda de ne pas tarder.

14 – En regagnant mes hommes et les attelages, j'ai remarqué sous le chariot suspendu par des chaînes le bac contenant les ferrures pour les chevaux.

15 – Je fis alors décrocher le bac par les canonniers de réserve et après quelques essais, le chariot était enfin dégagé. Nous avons alors quitté cet endroit particulièrement dangereux au trot.


16 – En passant devant le P.C. du Cdt de Groupe, le Major d'Oultrepont qui surveillait le repli de ses batteries et qui nous avait observé m'exprima sa satisfaction.

17 – Sur la route, nous aperçûmes le trompette de l'unité venant vers nous au galop. Il me fit connaître les ordres du lieutenant. Je devais après avoir dételé les chevaux, incendier le chariot et ramener les hommes et les attelages. Il ajouta que le lieutenant avait insisté pour qu'il fasse diligence, afin que ses camarades et le 1er Mdl ne soient fait prisonniers ou tués.

18 – J'ai renvoyé le trompette avec mission de faire savoir au lieutenant que je ramenais les hommes, les chevaux et le chariot avec son précieux chargement.

19 – Le soir au cantonnement, j'appris par le sous-officier de tir que le lieutenant m'avait proposé pour une Citation.

Je certifie sur l'honneur que la présente déclaration est sincère et complète.


E. Nys

En 1940, 1er Mdl ff. d’adjudant commandant l’échelon Rav/Mun 2ème Bie/25A

 

 



[1] Tiré de la revue « Union Royale des Croix de Guerre Belges section provinciale de Liège » revue trimestrielle n° 4 / 1995



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